As They Burn – « Will, Love, Life »

- 19/02/13 19:44

61. As They Burn - Will, Love, Life

Deux années se sont écoulées depuis la sortie  d’ Aeon’s War, un premier album qui avait permis aux français d’As They Burn de se forger une solide réputation sur tout le territoire et même au-delà. Après une entrée dans la maison Victory Records (A Day To Remember, Emmure …), le quintette revient avec Will, Love, Life un album sophomore qui a pour objectif de confirmer la bonne prestation d’ Aeon’s War. Autrement dit, un album décisif.

ATB envoie du bois sur le feu d’entrée de jeu avec « Medicine 2.0 » qu’on avait déjà pu entendre en live (au Hellfest notamment). Ce premier morceau est une véritable bombe made in France qui désintègre immédiatement tous nos doutes quant à la suite de l’excellent Aeon’s War.  Les guitares alternent les riffs tranchants et les breakdowns tout en gardant ces lead-guitars aériens qui font la notoriété et la puissance de la musique du groupe. Le chant est, lui, bien plus travaillé qu’auparavant en laissant entendre des choses inédites jusqu’à aujourd’hui – sans parler de ce refrain taillé pour le live qui m’a fait hérisser toute ma pilosité (« It will be forever in your mind / The only thing that makes you feel/ Makes you feel this way is almost gone »). Cependant, malgré sa redoutable efficacité ce premier morceau est peut être un poil pas assez inspiré par rapport à ce qui suit. A commencer par le combo « Origin » et « Dream Collapse » où le groupe nous matraque à grands coups d’instrumentales percutantes et de refrains enragés et plaintifs en même temps. Si « The Conscious Man » calme momentanément les hostilités, « Isis » et son pont à la Slipknot remettent l’agressivité au goût du jour à grands coups de moshparts avant de laisser la basse de Ronald en solo avec la voix grave de Kevin pour installer une atmosphère glaciale pour nous préparer à la suite.

Arrivent ensuite les deux parties de « Frozen Vision ». Deux morceaux qui forment un tout d’une violence rare où les lead guitars se heurtent à une batterie apocalyptique et où le chant rugueux de Kevin devient peu à peu emprunté à la folie furieuse pour un morceau d’anthologie. Place ensuite à « When Everything Falls Apart ». On retrouve ici la recette du début de l’album avec tout de même des mélodies catchy tant au niveau des guitares que de la batterie, un morceau tout ce qu’il y a de plus attachant… Avant qu’une guitare ne garde que quelques accords surplombés par la voix de Kevin qui devient frêle et délicate jusqu’à ce que le morceau reparte de plus belle pour une fin chaotique où les cris deviennent des hurlements de douleur. « Z(h)ero » est l’interlude instrumental d’une minute qui fait respirer avec l’avènement de la tri-force. Oui, car « F.R.E.A.K.S. » accueille là deux frontmen (d’exception qui plus est) en guest à savoir Aaron Matts de Betraying The Martyrs et Frankie Palmeri d’Emmure : le rendu est donc tout naturellement fort en testostérone mais surtout très efficace bien que trop peu inspiré par rapport au reste des morceaux de l’album. Enfin, Will, Love, Life se termine par « Sons of Shiva », une dernière perle mid-tempo qui vient parachever l’œuvre des français avec brio.

Will, Love, Life est donc à la hauteur de nos espérances. Il se distingue d’ Aeon’s War par des morceaux à la fois plus acérés (« Isis ») et plus aériens (« Frozen Visions pt. 1 et pt. 2 »). Malgré qu’on n’y retrouve pas de mélodies emblématiques dans la veine de « Beg For Death » ou encore « Psychoactive Green Fairy », les onze pistes de ce deuxième effort tirent avec honneur leur épingle du jeu grâce à des titres en puissances (« When Everything Falls Apart ») et des morceaux taillés pour faire dégénérer les fosses (« Medicine 2.0 »). Will, Love, Life permet là à As They Burn de troquer son image de bel espoir made in France à celle de valeur incontestable de la scène mondiale. Hands down !

 

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