ASG – « Blood Drive »

- 18/06/13 19:01

ASG Blood Drive

ASG fut mon premier contact avec le stoner avant même que je sache ce qu’était le stoner. A l’époque je trouvais juste qu’ ASG combinait parfaitement gros riffs, vitesse et impression de puissance.

10 ans plus tard, le stoner a le vent en poupe et les très discret ASG sortent un album en grandes pompes. Adieu Volcom Entertainment, bienvenue chez Relapse Records, l’un des plus gros labels du genre. Habilement marketé à coups de teaser depuis plusieurs mois et grâce à un split avec Red Fang (le phénomène stoner des 2 dernières années), revoilà ASG avec Blood Drive.

Ca ne démarre pas par un gros riff ni un intro alambiquée, non, au lieu de ça ASG s’essayent à de nouvelles choses avec une compo très proche de leurs cousins de Torche avec un chant très aérien. Déroutant mais plutôt agréable, on sent que le groupe a encore mûri et a enfin décidé de soigner ses lignes de chant souvent trop basiques.  Les guitares sont nettement plus travaillées et plus psychédéliques qu’à l’accoutumé. La production est, quant à elle, enfin à la hauteur de la musique du groupe, il faut dire qu’avec  aux manettes, difficile de se tromper.

Le morceau éponyme nous gratifie d’un refrain particulièrement entêtant « dead flowers on the waaaaaaaall … » et de leads de guitares dantesques.

Cet album c’est un peu un diesel, on attaque doucement et petit à petit, on monte en pression en nervosité. Après un début relativement sobre, la machine à riff se lance enfin avec le surpuissant « Scrappy’s Trip » ! Quelques phrasés presque rappés viennent nous surprendre tandis qu’une avalanche de gros riffs se frayent un chemin entre deux soli de guitares. Tout est en place, c’est original et efficace. Une belle réussite. On retrouvera la voix hurlée de Shi sur « Hawkeye », excellent titre qui rappelle cette fois-ci Win Us Over, précédent album du groupe et datant déjà de 2007.

Avec « Castlestorm » on retrouve le ASG des débuts, ça crie, ça braille sur des riffs sacrément bien fichus, toute ma jeunesse qui me revient dans la gueule. Même sur ces morceaux plus agressifs le groupe démontre une efficacité toute nouvelle et une originalité qui lui faisait souvent défaut par le passé.  Petite fausse note avec ce fade out pour terminer le morceau, je l’ai déjà dit, je le répète, on ne fait plus de fade out à la fin d’un morceau en 2013.

« Blues for Bama est l’une des très rares ballades du groupe » c’est ce que j’aurais dit normalement. Sauf que sur cet album nous avons droit à une triplette de songs softs les unes à la suite des autres (« Blues for Bama », « Earthwalk », « Children’s Music »). Enfin Jason Shi pose sa voix et on peut dire que l’exercice est maîtrisé.  Bien sûr, ça reste ASG et les distos ne sont jamais bien loin. La pause psyché « Earthwalk » en surprendra plus d’un par son calme et son côté décalé dans l’album et il faut bien avouer que 3 ballades d’affilé, c’est dur à digérer.

L’ordre des titres a été particulièrement mal pensé, comme si le groupe avait cherché les titres les plus proches les uns des autres et les avaient collés. L’album perd énormément en rythme et cette impression d’être face à des blocs de titres indissociables n’est pas du meilleur effet. Il faut préciser qu’il ne s’agit pas d’un concept album et qu’on parle quand même d’ASG, on n’est pas sensé faire dans la dentelle ici.

Les derniers titres sont relativement dispensables, notamment une énième ballade pour clore l’album qui, si elle avait été la seule aurait sûrement eu du charme, mais qui ennuie finalement après cette overdose de guimauve.

C’est l’album de la maturité, de loin l’album le plus travaillé d’ASG avec d’excellentes compositions, un artwork sublime bref, tout aurait du en faire un succès mais cet agencement de titres, est une véritable catastrophe. On retiendra une avalanche de bons riffs, plein de bonnes idées mais surtout de la frustration. Blood Drive reste malgré tout un bon album qu’il serait dommage de négligé pour tout amateur de stoner métal un peu southern rock sur les bords. Reste à retourner écouter Amplification Of Self Gratification ou Feeling Good Is Good Enough pour se remettre la pèche.

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