Asking Alexandria – « From Death To Destiny »

- 04/09/13 19:00

86. Asking Alexandria - From Death To Destiny

Voici le tant attendu troisième opus d’Asking Alexandria. Quatre années se sont écoulées depuis la sortie de Stand Up And Scream et au fil du temps, les cinq sont devenus (parmi) les plus critiqué de la scène metalcore moderne. Après, il faut dire qu’ils l’ont bien cherché les bougres : entre prestations live désastreuses et interventions presse qui traduisent une insouciance et un égocentrisme exaspérant, AA ont perdu en crédibilité, beaucoup.

Le principal reproche que l’on peut adresser au groupe, c’est bien sûr leurs habituelles contre-performances scéniques qui passent essentiellement par le chant médiocre du frontman Danny Worsnop. Si les morceaux de l’album suivant, Reckless & Relentless, s’étaient avérés sensiblement plus personnels et meilleurs une fois joués sur scène, il était toujours aussi difficile de ne pas grincer des dents sur « Closure » ou encore « A Lesson Never Learned ». Bref, laissons de côté le passé et parlons un peu de ce nouvel album, From Death To Destiny. Introduit d’abord par le single « Run Free » qui ne changeait pas grand-chose à la recette d’AA que l’on connaissait déjà. Le groupe sortait ensuite « The Death Of Me » qui marquait cette fois un certain changement dans leur son : le metalcore est toujours là mais cette fois il est plus emprunté à celui de Bullet For My Valentine qu’à celui de The Devil Wears Prada. Et le morceau d’ouverture va conforter le changement entrepris par le groupe. Avec une intro littéralement taillé pour le live, « Don’t Pray For Me », change la donne par rapport à ce qu’on connaissait du groupe jusqu’à R&R. Le chant de Worsnop est moins trafiqué, plus fidèle à ce qu’il peut donner en live, à savoir cette voix rauque qui se casse pour donner une touche hard-rock (pas si dégueu finalement)! Les morceaux qui suivent savent rester dans cette nouvelle tendance que le groupe se donne : exit les samples dance myspacecore et bonjour les gros riffs bien gras (« Killing You »). Sans déconner, la première partie de l’album est plutôt bonne sans pour autant nous botter le cul.

Mais il aura fallu l’affreux « Poison » – qui rattrape en trois minutes le quota de breakdowns – et l’odieux « Believe » où le groupe croule sous la surproduction pour inonder la petite flamme qui s’était mise à briller dans mes yeux. La seconde partie de From Death To Destiny est, objectivement cette fois, bien moins bonne. Si on aurait largement pu se passer de « Creature » et de « White Line Fever », « Moving On » est une ballade hard-rock convenable dans la trempe de celles d’Aerosmith (oui, je ne suis pas très fan de ce groupe). Ensuite, « The Road » mélange un peu trop brutalement marque la fin de la partie le hard-rock au metalcore-à-breakdowns avant qu’ « Until The End » ne siffle la fin de la seconde période avec un guest de choix en la personne d’Howard Jones (ex-Killswitch Engage, With Devil You Know). Pas de prolongation et tant mieux.

Moi j’arrête avec Asking Alexandria ; ce n’est parce que je trouve cet album à chier, mais tout simplement parce que leur changement de son ne me convient plus. En conclusion, il ne serait pas si idiot de comparer Asking à Bring Me The Horizon : deux formations au talent certain dont les efforts studios sont de bonne (voire très bonne) qualité mais qui flanchent une fois sur les planches. En poussant un peu plus loin, on ira même jusqu’à dire que les deux groupes ont revu leur copie sur leur dernier album pour s’adapter à leurs performances live. Certains ont fait mouche, d’autres ont pris la douche.

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