Auras – « Panacea EP »

- 01/02/13 21:28

57. Auras - Panacea EP

Venu du pays des caribous, Auras est un quatuor de seulement vingt-deux ans de moyenne d’âge. Il est utile de préciser leur jeune âge car au vu de la qualité de leur premier effort, au passage masterisé par Troy Glessner dont le travail a pu être admiré dernièrement sur Vital d’Amberlin ou encore sur l’album de noël d’August Burns Red, SleddinHill, les quatre canadiens ont de quoi faire rougir bien des formations plus âgées.

En effet pour un premier extended-play, Panacea met la barre haute, très haute. Fort de ses influences djent, groove et metalcore, l’EP (disponible en digital à 4$ sur bandcamp) fait figure de bombe dans un début d’année un peu maussade en terme de sorties d’albums. Pas (ou peu) de structure, des breakdowns avec des contretemps à la pelle, des leads guitars qui dressent les poils… Bref une technique déconcertante et à la fois spectaculaire. Panacea débute avec « Emerge » une intro de moins d’une minute entièrement instrumentale qui pose d’entrée de jeu ce qui suivre tout au long des sept titres de la galette : une légère plage de synthés avant l’arrivée d’un breakdown étiqueté djent accompagné d’un riff qui semble tout droit sorti du dernier album d’Elitist, Reshape|Reason. Débute ensuite « Sciolist ». Au menu de l’EP enregistré et mixé par Chris Cosentino : des riffs groovy, une rythmique qui joue avec brio sur les contretemps et des mélodies sans structure qui viennent à se greffer un peu partout. Pas facilement abordable donc mais qui saura plaire aux amateurs du genre. En plus du chant saturé de Josh Ligaya, Kyle Anderson de The Afterimage vient pousser sa gueulante, lui aussi. Le morceau suivant, « Aporia », accueille un autre invité. Il s’agit d’Aaron Marshall du groupe Intervals qui vient jouer un solo de guitare qui découpe le titre en deux parties : la première plus djent avec des riffs tranchants et des contretemps à la pelle ; la seconde voit arriver quelques notes d’arpège qui viennent s’ajouter aux cris et breakdowns pour un final cataclysmique.

Les deux morceaux qui suivent sont des nouvelles versions d’anciens morceaux du groupe réenregistré. Long de cinq minutes, « Chimerical » fait tourner la tête avec  cette absence de structure qui nous laisse en haleine, sans savoir ce qui va pouvoir arriver après chaque pont, pendant toute la durée du morceau. L’interlude instrumentale de deux minutes, « Susurrus », nous permet de prendre un grand bol d’air avant d’entamer la fin de Panacea et l’arrivée du très énervé « Cascade » qui paradoxalement laisse une place plus importante aux mélodies. L’EP digital s’achève avec le morceau éponyme « Panacea » qui renoue avec les contretemps et les riffs saccadés malgré un interlude où le djent est accompagné d’une ligne de piano et une outro magnifique où quelques notes d’arpège viennent parachever ce petit chef d’œuvre canadien.

Bien qu’il ne soit pas évident (du tout !) à appréhender, ce premier effort d’Auras se doit de recevoir les louanges qui lui sont dues. Avec les sept titres de Panacea, l’auditeur peut se sentir des ailes pousser sur les passages plus ambiants et aériens avant de pouvoir savourer la technicité des breaks qui se taillent la part du lion pendant vingt-trois minutes. On frôle à plusieurs reprises la perfection (« Sciolist »)malgré cependant quelques démonstrations techniques inutiles qui tâchent trop souvent, de plus la présence d’ « Emerge », de « Susurrus » et de quelques interludes instrumentales au cœur d’ « Aporia », « Panacea » et « Cascade » nous permettent de faire des petites pauses pour éviter la crise d’épilepsie causée par la surabondance de breakdowns. Un EP à ne pas mettre en les mains de tout le Monde mais qui saura se faire apprécier par les amateurs du style.


Alex’

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