Bleed From Within – « Uprising »

- 03/05/13 12:05

bleed

À trop attendre, les écossais de Bleed From Within n’ont-ils pas perdu un peu de leur panache et de leur audace, au profit d’un produit sur-travaillé et trop réfléchis ? Fan du groupe depuis les premières heures de Humanity (j’ignorais leur existence à leur premier EP), j’avais été conquis à retardement par un Empire difficile à cerner mais complètement bluffant lorsque l’on sait le maitriser. Voici donc trois ans que BFW n’avait rien sorti de neuf, d’où mon attente insoutenable de cet Uprising, même si leur popularité dans l’hexagone n’a toujours pas percé, en tout cas à la vue de l’engouement très limité du public lors du Damage Festival, auquel ils étaient pourtant des invités de marques.

Si je n’accroche pas immédiatement à Uprising, je ne panique pas pour autant. Je sais que le groupe est loin des sentiers deathcore de Humanity, et que leur metalcore est loin d’être basique et conventionnel, je n’ai donc pas peur d’écouter une dizaine de fois l’album avant de me faire une vraie idée de ce que cette galette tant attendue (par les connaisseurs) vaut réellement. Introduction : OK, premier morceau : OK ; pour l’instant ça bourlingue pas mal, surtout que l’on enchaine avec le premier single « It Lives In Me », belle démonstration de puissance (même si Scott Kennedy ne peut plus growler comme sur Humanity, il reste un vocaliste constant) et de maitrise d’une ambiance new metalcore qui collera à la peau de l’opus. Vous savez cette ambiance mi-sordide mi-groovy, avec des sonorités très classiques mais aussi des riffs qui vous donnent envie de savoir jouer de la gratte à tout prix. « It Lives In Me » ou « Our Divide » en est la parfaite illustration. Assez cohérent dans l’ensemble, l’album reste un peu long, car peut-être trop uniforme pour nous faire digérer treize pistes en une seule fois ; malgré tout y sont cachés quelques morceaux sublimes, surprenants et dont je ne me lasse déjà plus : « Strive », d’apparence classique mais qui nous met à genou avec son passage ambiant qui précède des cris d’une intensité incroyable, sur fond de riffs envolés et de paroles introspectives (comme celles de tout l’album finalement), c’est mon morceau favori ; la viscérale « I Am Oblivion » ; l’excellente interlude « Speechless » ; le deuxième extrait « Uprising » et son riff génial en toute fin de morceau (que j’avais déjà repéré au Damage Festival) ou encore le final en beauté « Devotion ».

Toutes ces pistes sont superbes, mais cela ne veut pas dire que le reste est juste « médiocre » ou « correct », non, presque tout est très bon si on prend le temps de l’écouter sur cet album. Si vous ne l’avez pas aimé du premier coup, ne l’abandonnez pas car il est difficile à comprendre, et pas forcément accessible à tout le monde. Plus qu’une seule chose à dire, vivement le live pour en voir les réinterprétations et pour avoir une grosse chair de poule aux nombreux choeurs type chants grégoriens.

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