Bovine – « The Sun Never Sets On The British Empire »

- 08/08/13 19:38

Bovine-sunneversetsonthebritishempire

Bovine c’est la grande surprise de l’année. Le groupe sorti de nulle part avec un titre stoner hardcore très moderne « Military Wife », qui a mis toute la scène en émoi. Moins d’un an après leur création, ces bouffeurs de gelée à la menthe nous balancent leur premier album The Sun Never Sets On The British Empire. Ambiance, ambiance, on sent qu’on ne va pas rigoler des masses.

Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’en effet, on ne rigole pas chez Bovine. C’est une intro extrêmement sobre (mais très bien fichue) qui montre le ton : solennel, puissant et travaillé. Mi classique, mi noisy, nous voilà pourtant vite embarqué dans un titre de Hardcore d’une puissance rare. Les gros riffs qui claquent, un mix de batterie qui ne fait pas dans la dentelle et une voix relativement distante et aérienne, c’est bel et bien parti pour du gros son. Saluons d’emblée la performance vocale d’un chanteur qui arrive à sortir du lot tant dans ses parties criées que chantées, c’est suffisamment rare pour être souligné.

L’introduction d’un petit sample par ci par là et toujours cette violence et cette déferlante d’énergie, on se croirait presque chez leurs cousins de Gallows si le son granuleux à souhait et surtout extrêmement travaillé ne marquait pas la différence. Première surprise tout de même puisqu’ après quelques titres on se demande presque si on ne s’est pas trompé de groupe. En effet, plus une seule once de stoner dans l’album. Pourtant, on continue l’écoute parce que c’est quand même sacrément bon et que si on va chercher du côté de groupes comme Kylesa, de Dillinger Escape Plan ou de Pelican on trouve facilement les influences de ces larrons. Et alors que l’écoute avance on sent quand même cet amour de la dissonance, du son gras, du riff travaillé à outrance, de la lead fuzzy et du chant détaché si cher au stoner. Et finalement, on commence à s’en foutre un peu qu’ils se soient vendus comme un groupe de stoner, l’album est bon, même foutrement bon, c’est le principal.

Quand le groupe s’essaye à la ballade en toute simplicité sur « Heroes Are What », sans artifices, avec une voix très hésitante mais surtout touchante, la magie opère et c’est pourtant bien rare. Wait a minute ! C’est pas du tout une ballade c’est le titre le plus pêchu de l’album. C’est pourtant assez classique mais je ne l’avais pas vu venir et à chaque écoute je me fais avoir, un peu comme un sursaut dans un bon film d’horreur ! Le titre éponyme et son excellente intro de basse / batterie est d’une qualité assez déconcertante. Les relans post hardcore et stoner font enfin leur grand retour pour notre plus grand bonheur. Une petite pause bien méritée après des minutes de violence que nos oreilles doivent digérer. La vraie ballade viendra plus tard avec l’excellent « Aneugenic », une petite minute de guitare esseulée qui fait forcément vibrée l’amateur de belles lignes que je suis.

Côté visuel, le groupe fait encore une fois dans froideur avec cette pochette grise / bleutée du plus bel effet. L’album se veut assez homogène mais on peut tout de même parler de « I Will Make You Real », sauvage et anxiogène et bien sûr de « Military Wife », titre très contemporain, mêlant hardcore moderne, stoner, guitares endiablées, basse lourde et batterie percutante. Par contre, on vous conseillera de ne pas regarder le clip, plutôt quelconque. « Military Wife » n’en reste pas moins le titre le plus marquant de l’album.

Alors il est clair qu’on peut trouver étonnant d’avoir choisis ce titre si stoner pour un album qu’il est si peu. Etait-ce parce que le stoner à la cote ou juste parce que ce titre est clairement l’un des meilleurs de l’album ? Il n’en demeure pas moins que Bovine attaque fort avec ce premier album. Album qui se clôture d’ailleurs de fort belle manière avec un titre alliant tous les styles touchés par Bovine dans les 9 titres précédents. On y décèle même un petit côté oriental dans certaines mélodies de guitare pour le moins rafraîchissant. Oui, c’est vrai aussi qu’ils en agaceront plus d’un avec ce sérieux presque religieux, ce côté travaillé au poil de cul près mais c’est aussi ce qui permet à une si jeune formation de sortir du lot. Sans crier au génie Bovine est un groupe à surveiller, de ceux qui pourraient très certainement marquer les esprits de fans de hardcore moderne dans les années à venir !

Reagir a cette chronique :