Cowards – « Hoarder »

- 17/07/13 20:39

COWARDS

Grosse exclu que nous offre là le label Throatruiner (en coprod avec Ruins Records) puisque ce nouvel EP de Cowards ne doit en théorie sortir que le 1er septembre. On a donc pris le temps de l’étudier et de bien le bosser pour tenter de le comprendre, car il faut admettre que ce n’est pas ce qui se fait de plus facile d’accès. Ce qui a aidé c’est le fait qu’il soit dans la parfaite continuité de leur premier album Shooting Blank Pills, tout en approfondissant leur son et en instaurant définitivement leur univers.

Cowards c’est un genre de superband puisque comme ils l’indiquent eux mêmes ils regroupent des membres ou ex-membres de Sickbag, Death Mercedes, Hangman’s Chair, Eibon, Glorior Belli, Dacast ou encore Colossus of Destiny. Si je les connais c’est avant tout parce que leur gueulard est le chanteur de Death Mercedes, groupe que je suis avec attention. Mais assez des présentations, place à ce curieux EP Hoarder qui fait suite à un full-length sortie tout juste l’année dernière. Tout d’abord au niveau du nom, est-ce un mélange de hoar (givre) et order, ou un mélange de hoax (canular) et order ; moins tiré par les cheveux ce pourrait être un nom venant de hoarding, un TOC appelé syllogomanie qui créer chez les gens un besoin d’accumuler des choses indépendamment de leurs besoins ; ou alors il faut prendre le mot au pluriel hoarders, accapareurs, qui sont ceux qui en période de pénurie accumulent tout et n’importe quoi de peur de manquer (et on se rapproche finalement de la notion précédente). Pourquoi faire un pavé uniquement sur le titre ? Déjà parce que c’est un titre qui m’a intrigué et ensuite parce qu’il peut donner une idée du son proposé par Cowards. On peut en effet voir le TOC comme l’accumulation pathologique des instruments dans le spectre musical, mais on peut également voir l’atmosphère glaciale que procure le groupe grâce à ses morceaux, et qui recouperait donc avec l’idée d’ère glacière.

Je pense plus sérieusement que le nom est tiré de la maladie mais j’aime l’idée du mix de hoar et order, même si le son de Hoarder n’est pas à proprement parler froid, mais plus sombre et lourd. Là où l’opus se précise par rapport à Shooting Blank Pills c’est qu’il est infiniment plus lent, le tempo s’alourdit et l’ambiance pesante serait à la limite du supportable si je n’étais pas friand de ce qui est malsain. Ce n’est d’ailleurs qu’après une bonne minute dans « Smell of An Addict » et donc après sept minutes de musique, que l’ambiance se veut plus hardcore chaotique et moins doomy sludge. Bien construit, Hoarder nous propose au milieu de ces cinq pistes relativement longues un petit moment de détente bien rapide et bien puissant : « Fork Out » (c’est d’ailleurs pour l’instant le seul morceau que vous pouvez écouter sur leur bandcamp). L’opus se termine dans l’apathie la plus pesante, certains se diront « ouf » d’autres « on y retourne ? » ; il est clair en tout cas que ce n’est pas une mince affaire que de savoir avec exactitude comment prendre les Cowards.

Je suis assez content du résultat de ce premier opus, j’aurai trouvé plus agréable un EP un peu plus rythmé et avec des pistes qui se démarquent plus, tout comme une autre introduction pour les morceaux qu’une distorsion, mais ce sont là les seuls réels défauts que je peux donner. Attention tout de même à ne pas trop l’écouter, vous pourriez finir comme le jeune homme sur le magnifique cover.

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