Cult of Luna – « Vertikal »

- 22/01/13 21:06

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Pas facile pas facile de s’attaquer au monstre à sept têtes qu’est Cult of Luna, tant leur musique peut par moment être difficile à appréhender. Pas moins de cinq années se sont écoulées depuis Eternal Kingdom et le succès qu’on lui connait. C’est pendant leur tournée européenne et plus exactement le lendemain de leur passage en France que sortira officiellement le sixième long jeu des suédois, intitulé Vertikal. Voici un aperçu de ce que l’on aura au Divan du Monde.

Évidemment, comme tout bon album de post-rock/post hardcore il faut savoir l’apprivoiser, s’y acclimater, et réellement se laisser approcher par la musique pour en extraire tout le nectar. Ainsi il m’aura fallu cinq bonnes écoutes pour pouvoir émettre un avis concret et sensé, ni trop à chaud ni trop à froid, ce qui demande plus de travail certes mais qui est nettement plus intéressant qu’un album dont on a fait le tour en une fois. Metropolis, le « chef d’oeuvre » de Fritz Lang, voilà le nom que l’on nous rabâche depuis que l’on recommence à parler de CoL, non pas comme thème majeur de l’album, mais comme inspiration flottante, matériel de base si l’on veut, qui peut servir à la compréhension de l’opus, comme à son habitude, très visuel. Il se trouve justement que par pur hasard j’ai vu ce film pour la première fois il y a quelques mois, et sans dire qu’elle l’évoque explicitement, les perspectives froides et le pouvoir de suggestion fascinant de l’artwork de Vertikal se prêtent assez bien à l’univers du film.

Que peut donc nous pondre CoL comme musique frigide, métallique, qui se veut avant-gardiste et qui rappelle la métropole ? Réécrire la musique d’un film muet est un grand projet qui a fasciné nombre de musiciens ; le dernier exemple en date qui me vient est l’excellent opus de Air sur Le Voyage dans la Lune de Méliès. Mais si on parlait un peu de la musique ? Oui, effectivement, le nouveau son du groupe sonne très froid – non pas qu’il ait été particulièrement chaleureux auparavant – et laisse une grosse quantité d’espace vide pour finalement assez peu de chant, sentiment de solitude que l’on a, seul dans son lit à devoir affronter une piste de 19 minutes sans l’aide d’une voix pour nous guider (les sept premières minutes de « Vicarious Redemption » sont purement fascinantes). Libre à chacun de s’y perdre. Sur « The One » par exemple il serait facile de se croire dans un bunker ou dans un sous-marin, l’atmosphère plus inquiétante futuriste de « The Sweep » me transporte dans un gotham noir apocalyptique, quand à « Passing Through », c’est la musique que l’on devrait passer à ceux qui reçoivent une injection létale pour qu’ils partent en toute grâce. Comme je l’ai dit, pour moi c’est une musique très visuelle.

Si il y a des pistes donc on se serait aisément passé – l’album est déjà très long – ou des idées qui ne sont pas forcément bonnes comme les passages trop électroniques ou le petit coup de sang dubstep de quelques secondes dans « Vicarious Redemption », la globalité jongle parfaitement entre la piste muette et ambiante installant un climat à mi chemin entre le gris métallique et le sombre désespoir ; et les pistes avec plus de chant, plus d’intensité et un peu plus énergiques, même si sur la majorité des morceaux ces deux facettes de Vertikal sont représentées.

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