Doyle Airence – « Monolith »

- 07/10/13 20:00

DOYLE

Doyle, dorénavant intitulé Doyle Airence pour des raisons juridiques aura donc mis trois ans pour donner un successeur à And God’s Will…, trois longues années qui n’ont pas servi à rien puisque Monolith est vraiment, vraiment bon.

Il sera facile de dire qu’en trois ans les zicos ont changé, qu’ils ont évolué et que c’est cela même qui fait que leur son est un peu différent ; mais je dirai plutôt qu’ils ont progressé, et ce de manière assez phénoménale. Que ce soit pour les ambiances, les riffs, la gestion du tempo et surtout la voix, il n’y a rien d’autre à dire que ‘waow’, il y a vraiment eu un palier de franchi. Tout en restant cohérent avec le reste de sa discographie, Doyle nous emmène dans un voyage plus poussé qu’auparavant, jouant toujours sur des ambiances typés post-rock (en témoigne les deux superbes interludes « Effort.Accumulation.Revelation » et « Destruction.Discovery.Meditation ») et en emballant chaque morceau d’une aura assez froide et assez mélancolique.

C’est essentiellement grâce à la magnifique voix de Thomas, qui a développé un grain assez bluffant permettant à n’importe laquelle de ses lignes d’être transcendée au point d’en devenir viscérale et incisive. C’est de là que vient cette mélancolie, de ce côté plaintif et douloureux qui nous force à nous impliquer émotionnellement dans chacune des pistes. Je pense également que l’expérience de Sebastien (batterie) au sein de son side-project post-rock The Random Monsters lui a été plus que bénéfique à lui ainsi qu’au groupe. Je parlais des interludes plus haut qui sont magnifiques, ainsi que l’outro « Collisions », mais ce serait oublier les parties ambiantes incrustées à l’intérieur d’autres morceaux ; sur « Liquid Skies » par exemple on sent vraiment bien cette influence venue du genre instrumentale dont se sont imprégnés avec classe et de toute évidence talent les gratteux.

Ce dont ne manque pas Monolith c’est de titre-phare ; « Left Unsaid » que l’on pouvait entendre dans les teasers et studio reports est vraiment le fer de lance de l’album, et probablement la piste la plus intense, mais n’oublions pas « Liquid Skies » qui est également fascinante, ou encore « Painting With Lights » qui pourrait en séduire plus d’un. Non si il y a quelque chose qui doit manquer à cet album ce serait une vraie piste bien patate et bien rentre dedans ; car bien qu’elle ne soit pas nécessaire à proprement parler elle pourrait pour ceux qui auront du mal à se faire l’album en une fois, réveiller un peu les ardeurs. Des essais comme « Friendly Fire » ou « We Were Kids » pourraient remplir ce contrat si ils ne finissaient pas par la suite plongés eux aussi dans un profond marasme émotionnel.

Personnellement j’ai adoré cet album et j’ai le sentiment de l’avoir adoré depuis la sortie des studios reports. Doyle est parti selon moi dans la bonne direction avec Monolith, qui va sans aucun doute les faire basculer dans une autre dimension. C’est d’autant plus intéressant qu’il n’y a dans le paysage français aucun groupe qui officie réellement dans ce qu’ils font et c’est ce sentiment de singularité qui les rend savoureux.

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