Glassjaw – « Coloring Book (EP) »

dw19ht - 17/02/11 13:57

Glassjaw-–-Coloring-Book

Cet album me rend complétement schizophrène. Disons bipolaire. Un coup j’adore, la fois d’après je passe frénétiquement. Je vais profiter d’une trop rare phase de stabilité pour tenter de parler de Coloring Book objectivement. C’est pas gagné.

Glassjaw avait marqué des points avec Our Color Green qui rappelait la grande époque de Worship & Tribute. Le Coloring Book est relativement différent. Je veux dire, très différent.

A la première écoute, je pense que je me serais demandé s’il s’agissait bien du même groupe si je n’avais pas jeté une oreille sur le bootleg du nouvel an. L’opus affiche un virage, enfin une épingle même, vers ce que je vais appeler du post-hardcore expérimental tendance indie, à l’image des titres Stations Of The New Cross et le final Daytona White. Au diable les sectaires de la classification. J’avoue qu’au début, j’ai eu du mal, mais je me suis rappelé de Glassjaw et du temps d’avance qu’ils ont toujours sur tout le monde.

Le band de Long Island a sorti bon nombre de crayons de couleurs et démontre ensuite toute l’étendue de son talent. Même si ça manque un peu de vert à mon gout. Les parties de batterie sont implacables comme toujours, en témoignent Black Nurse et Gold qui ouvrent l’EP. Les morceaux qui, au vu de l’opus, se rapprochent le plus de leurs albums précédents, avant que celui ci ne sombre totalement dans l’expérimental. La basse groove un max, je vous laisse en juger sur Vanilla Poltergesit Snake. Daryl Palumbo chante toujours avec cette limite qui lui est propre, et cette espèce de fragilité et d’émotions qui en dégage devrait en remettre quelques uns à leur place. Même dans un style à priori à part de leurs habitudes, ils continuent d’exceller avec ce qui les rendaient si unique.

Passé donc le cap de la nouveauté et ce changement un peu abrupt de style, je penche plus pour dire que les membres de Glassjaw sont des génies. Un Miracle In Inches. Voilà, je savais que cette phase de stabilité n’allait pas durer longtemps. En espérant qu’après être passé d’une couleur au cahier de coloriage, l’album tant attendu saute des classes et arrive tout de suite à Photoshop. Histoire de mettre un terme définitif à mon trouble bipolaire.

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