Hacktivist – « S/T EP »

- 13/12/12 20:20

50. Hacktivist - ST EP

La tendance voudrait que le nü-metal soit en train de marquer, progressivement, son retour dans les compositions du moment. Sans trop s’avancer on peut tout de même entendre de plus en plus de couplets rappés et de riffs inspirés début du vingt-et-unième siècle dans quelques opus sortis plus tôt cette année. On peut penser à Of Mice & Men sur les morceaux issus de la réédition de The Flood, Issues ou encore des formations bien moins connues telles que The New Escape ou encore Exodus.  Hacktivist est un quintette britannique originaire de Milton Keynes qui semble avoir compris que faire un disque en tous points similaires à d’autres ne servait pas à grande chose, la preuve avec ce premier essai sous forme d’un EP éponyme.

D’un côté, un prenez du djent. Petit point culture rapide : le djent est un sous-genre de metal qui favorise le groove à la mélodie et par-dessus très tourné sur la technique. De l’autre, prenez du hip-hop. Le mélange de ces deux vous donnera : Hacktivist. Les britanniques sont probablement les précurseurs d’un style associant ces deux genres en proposant des compositions difficiles à aborder à la première écoute et surplombées par un chant rappée au flow parfois incertain. Avec des riffs tranchant et lourds, une basse qui gronde, une batterie déroutante et quelques éléments électroniques, les titres sonnent 100% djent à la manière d’Elitist ou encore Structures. Parlons en des structures d’ailleurs : à l’inverse de certaines formations metalcoreuses insipides, impossible de deviner ce que les cinq anglais vont placer après chaque break ou refrain. Les plus fervents exemples de cette recette sont le morceau éponyme et titre introductif « The New Age ». « Blades » et « Cold Shoulders » où  le groupe s’essayent aux refrains haut perchés à la manière de Betraying The Martyrs qui apportent une petite – voire insignifiante – dose de mélodie à l’EP.

Les petits malus de ce self-titled résident aussi dans la voix. En effet, le chant rappé de J Hurley manque à plusieurs reprises de flow et d’originalité ce qui ne parvient pas à donner au groupe un avantage sur The New Escape et Exodus qui souffrent eux aussi de ce même défaut. Les Jonathan Davis, Fred Durst et Mike Shinoda ont encore de beaux jours devant eux pour le moment.

Ce premier essai d’Hacktivist a quelque chose. Sa fraicheur fait de lui un réel précurseur à une époque où on tolère que les mêmes disques sortent plusieurs fois ; cependant on note que la magie a parfois du mal à prendre malgré, encore une fois, un très bon travail de création. Un premier extended play hybride et novateur qui, même s’il apporte un courant d’air en cette fin d’année, peine à se vouloir convaincant. Attendons la suite.

Alex’

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