Heights – « Old Lies For Young Lives »

- 07/06/13 19:51

73. Heights - Old Lies For Young Lives

C’est  fort d’un second album et d’un line-up changé que les anglais de Heights reviennent en ce début de printemps 2013. Depuis la sortie de l’excellent Dead Ends il y a deux ans, le groupe  désormais emmené par Alex Monty, qui remplace donc Thomas Debaere au chant tout en assurant toujours la basse, s’est taillé une solide réputation dans son pays d’origine et ailleurs en Europe en jouant aux côtés de pointures telles que While She Sleeps, Gallows ou encore en se greffant sur le Download Festival. C’est donc avec une moyenne d’âge ne dépassant pas les vingt-cinq ans que le quintette britannique devenu quatuor sort son deuxième album intitulé Old Lies For Young Lives chez Banquet Records.

La galette débute par « The Best Years », un morceau qui se situe dans la continuité de Dead Ends : les riffs hardcore mélodique emmenés par une batterie puissante et un chant écorché proche de celui de Thomas, l’ancien frontman. S’en suit le premier single extrait de ce nouvel album, « Eleven Eyes », où Sam Carter d’Architects vient pousser une gueulante aux côté d’Alex Monty sur un pont spectaculaire. « The Noble Lie », le second single, en revanche, montre les prémices de quelques changements dans la musique de Heights ; un poil plus punk et hardcore que hardcore et mélodique. D’avantage proche d’un Comeback Kid que d’un Bring Me The Horizon, cette tendance se poursuit ensuite sur « In Transit » mais également sur « Stray Rats », deux titres qui raviront à coup sur les fans les fans de Polar et Hundredth. Après quoi, Heights poussent les limites du changement sur « March 1964 » qui, tout en gardant leur touche personnelle, ajoutent à ce titre une singularité à travers un simple solo caché derrière les riffs destructeurs avant un pont à la basse qui devrait déchaîner les pits comme il se doit.

Cependant, l’évocation de ces premiers titres n’était qu’une prémisse des transformations opérant sur Old Lies For Young Lives. En effet, si on pouvait principalement reprocher à Dead Ends d’être redondant malgré son efficacité, ce second opus pare avec brio nos pressentiments. Tout d’abord avec « Windowless », un morceau d’avantage mid-tempo, émotionnellement intense de plus de cinq minute où les anglais joue la carte osée du pré-refrain à capella. Le morceau s’achève sur une longue ligne de piano prenante où viennent ensuite se greffer des chordes pour une montée d’une grande classe. Après le combo « In Transit »/ « Stray Rats », intervient l’interlude instrumental « Repeat » : moins de deux minutes pendant lesquelles des notes de guitares jouées en arpèges surplombent des voix d’enfants qui s’amusent ; la seconde pause de douceur de l’album qui prépare au titre suivant. « Wake Up, Fall Asleep » marque sans aucun doute un tournant dans l’album et même dans le son de Heights. Dès les premiers instants, Alex Monty montre un autre visage en chantant d’une voix claire et frêle tandis que ses musiciens s’essayent à des sonorités plus post-hardcore dans la lignée de Thrice. Alors que morceau file, les anglais ressortent les violons et apportent une dose de nouveauté supplémentaire à leur musique avant un final où ne restent que la session rythmique et Monty qui scande « I wake up just to fall asleep, I wake up, wake up ». Old Lies For Young Lives se termine sur « Forth / Here » qui reste dans un registre proche de ce qu’on connaître désormais de Heights, exception faite pour la dernière montée – somptueuse qui plus est – où on distingue des sonorités empruntées au post-rock alors que Monty semble à bout de souffle à la manière de Jordan Dreyer de La Dispute.

Ce second album de Heights est résolument différent de son prédécesseur. Tout au long d’Old Lies For Young Lives, le quatuor anglais semble avoir gagné en maturité et réussit à enrichir sa musique grâce à des compositions à la fois plus variées et plus sincères. Cet opus va probablement diviser les fans du groupe car certains trouveront que le groupe a perdu en « vénère », mais on ne pas dire que cet album est moins réussi que le précédent, ce serait totalement passer à côté.

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