Make Me Famous – « It’s Now Or Never »

- 09/04/12 19:23

 33. Make Me Famous - It's Now Or Never

Pour la petite histoire, tout a commencé sur Youtube. Denis Shaforosto, un jeune ukrainien poste sur le site des vidéos de lui reprenant à la voix des morceaux phares de groupes de la scène post-hardcore/metalcore tels que The Devil Wears Prada, Attack Attack! ou encore Broadway Et c’est ainsi qu’ above92, son pseudonyme sur le site, voit le nombre de vues de ses reprises augmenter considérablement. Il fonde ensuite Make Me Famous qui, avant même de donner un seul concert, signe chez Sumerian Records. La suite, la voici.

Au départ, l’album devait s’appeler Keep This In Your Music Player, celui-ci s’est ensuite vu renommé It’s Now Or Never, un titre tout ce qu’il y a de plus commun et cliché. La pochette l’idée du titre et donc son manque d’originalité. Bref, parlons du contenu de ce premier album : bien avant sa sortie, quelques uns des morceaux de It’s Now Or Never avaient été mis en ligne par le groupe comme  « I’m A Traitor » où Johnny Franck apparait en guest, « We Know It’s Real » ou encore « Make It Precious » et son presque légendaire « Admit that I just did it bitch! ». Déjà, on avait pu cerner le style de la bande : du metalcore teinté de post-hardcore avec une grosse influence electronica et des refrain haut perchés emmenés par l’extraordinaire voix de Denis. Seuls bémols, le manque d’originalité et les parties de chant clair de ce dernier frôlant parfois la pompeuse démonstration de son talent (flagrant exemple sur l’introduction de « Once You Killed A Cow, You Gotta Make A Burger »). Les « nouveaux » titres qu’on découvre sur cet album sont principalement des ersatz de ceux précédemment cités. « Blind Date 101 », morceau d’ouverture de la galette, est le parfait exemple de la piste pas originale pour un sous où la succession de breakdowns et de growls vient à donner la nausée. De nombreux morceaux dissimulent des ingrédients qui leur sont nuisibles, comme cette partie electro branchée 80’s sur « Quit Sleeping! It’s Nothing But A Waste Of Time » ou encore la surrabondance d’effets studio sur la voix scream de « Earth ».

A côté de ces titres surproduits et sans grande originalité par rapport à ce qui est proposé par leurs protagonistes, Make Me Famous montre une facette différente de sa musique sur des titres qui sont plutôt inattendus. En effet, deux titres se démarquent vraiment des autres, à savoir l’interlude quasi-instrumentale « In The Shadows Of You » (où les breakdowns et les riffs metalcore laissent place à des solos très mélodiques) et « She Hunted Me » dont on ressent une inspiration très southern-rock voire post-grunge et donc complètement en marge de titres comme « This Song Is Blacker Than Black Metal ». « Make It Precious » fait partie des pistes à la recette « classique » que Make Me Famous nous ressort tout au long de l’album, mais reste un très bon morceau où la structure et les idées coïncident, ne semblant pas venir de nulle part. Quant à son refrain, bien que croulant sous l’auto-tune, il reste d’une efficacité implaccable, et son final est taillé pour le live. Les deux collaborations qu’on note sur ce It’s Now Or Never sont fructueuse et apporte un petit plus. Tandis que Johnny Franck (ex-Attack Attack!) joue sur « I’m A Traitor », Tyler Carter (ex-Woe, Is Me) vient pousser la chansonnette sur « Inception ». En guise de cadeau, le groupe nous offre une version acoustique du single « Make It Precious » qui propose un véritable travail de réécriture du titre et met bien en avant les performances de Denis et celles du chanteur scream qui s’essaye avec brio aux chœurs. Seul bémol, sur la fin du morceau, le chanteur guitariste à la voix digne des plus grands en fait beaucoup trop et rend immédiatement cette version unplugged prétentieuse.

Ce premier album de Make Me Famous renferme donc quelques bonnes choses derrière une majorité de titres peu originaux qui reprennent les éléments de leurs influences (The Devil Wears Prada en tête). Le principal atout de cet album réside dans la voix de Denis Shaforosto qui éblouie sur de nombreux morceaux (et surtout en live), mais celle-ci est aussi un point faible de It’s Now Or Never car elle peut agacer lorsqu’on y voit d’avantage une démonstration de ses performance qu’une véritable ligne de chant digne de A Skylit Drive ou encore Circa Survive (pour la voix seulement!). Ceux qui sauront apprécier cet album doivent cependant s’attendre à un plaisir éphémère car on en rapidement fait le tour. Réservé à un public averti.

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