Moving Mountains – « Moving Mountains »

Voilà un groupe qu’on ne présente plus. Les américains de Moving Mountains explorent depuis maintenant près de sept ans des sonorités différentes mais jamais trop éloignées et surtout ça frôle, à chaque fois, la perfection. Pour préparer le terrain à ce troisième album, le groupe a récemment déclaré, par le biais du frontman, Gregory Dunn (chant/guitare), qu’une fois encore ce nouvel opus serait très différent des deux précédents. Et c’est peu dire.

Au départ d’avantage orienté vers le post-rock sur Pneuma et l’EP Foreword, le quatuor avait ensuite joliment viré dans le post-hardcore/indie avec son second opus, Waves. Enfin, l’année dernière sortait White Lights, un extended play du combo new-yorkais composé de réenregistrements d’anciens titres en version débranchée. Nous voilà à la rentrée 2013 avec le troisième opus de MM. Dès les premières secondes de « Swing Set », on comprend que White Lights avait pour but d’annoncer la couleur. Exclusivement acoustiques, des morceaux comme  « Swing Set », « Eastern Leaves » ou encore « Hands » (où les cuivres sont de sortie) montrent un nouveau visage du groupe mais restent tout autant attachants. Mais c’est essentiellement le post-rock qui fait son retour en force sur cet éponyme. Et quoi de plus magnifiques que des titres comme « Burn Pile » ou même le plus doux « Seasonal » pour offrir un petit coup de jeune à Moving Mountains ?

Si la première moitié de l’album peut surprendre, sa suite se déguste de manière gargantuesque. A commencer par le morceau-phare, « Hudson ». Un titre clairement scindé en deux avec une première partie assez catchy qui rappelle Waves et une seconde clairement post-rock avec une montée des plus prodigieuses. « Under The Falling Water » est ensuite l’entracte apaisant avant le plat de résistance : d’abord  « Chords » puis le somptueux « Apsides » pour achever cet album fort en rebondissements et qui fait office de parfait requiem…

Requiem, oui, car peu après la sortie de ce dernier effort, le groupe a annoncé qu’il se mettrait en hiatus après quelques ultimes dates. En 2006, sortait accidentellement un EP éponyme qui présentait Moving Mountains au monde. Sept ans plus tard, le quartet sort son troisième album, éponyme lui aussi, et parachève sa carrière d’une bien belle manière. La boucle est bouclée.