Mychildren Mybride – « S/T »

Mychildren Mybride appartient à la catégorie des groupes qui savent faire une chose et peinent à revoir leur musique pour s’étendre à de nouveaux horizons. La scène christiancore/metalcore se mort la queue depuis quelques années déjà, ce n’est plus nouveau. Certains ont tiré leur épingle du jeu depuis Zao (on pense à Norma Jean ou encore Underoath), en revanche d’autres se sont emmêles les pinceaux (Demon Hunter, Inhale/Exhale). Mychildren Mybride aurait, avec ce nouvel opus, plutôt tendance à pencher vers la deuxième catégorie malgré quelques facteurs non négligeables.

Sorti en Juillet 2010, Lost Boy marquait une première tâche dans la musique de Mychildren Mybride avec des compositions qui ne se démarquaient pas entre elles, le tout dans un style vu et revu depuis de nombreuses années. Deux ans plus tard, le quintette d’ Alabama revient avec un troisième album éponyme qui, à la première écoute, prend le même sentier boueux que son prédécesseur. En effet, dans quasiment chacun des morceaux de ce S/T on y retrouve les mêmes ingrédients : de nombreux breakdowns peu utiles sont toujours là, beaucoup de riffs clichés metalcore ont toujours une place importante quant au le chant hurlé de Matthew Hasting, il agace. Des morceaux comme « God Of Nothing » (second single de l’album) et « Hell Or High Water » sont de bons exemples de ce christiancore réchauffé que nous sert la bande tout au long de la galette. Malgré ces bémols, on peut tout de même saluer la suite de « On Wings of Integrity » présent sur Unbreakable sorti en 2008, qu’on est plutôt satisfait de retrouver et qui se colle parfaitement à l’intro glaciale de l’album, « Morpheus ». Cette ambiance, on la retrouve dans la quasi-totalité des morceaux qui composent l’opus redorant partiellement le blason de Mychildren Mybride (« Black Cloud »). Avant la sortie de l’album, le groupe a mis en ligne plusieurs teasers vidéos interactifs intitulés « Dreamcatchers » qui permettaient d’amener l’ambiance glaciale qui entoure de ce S/T. Le morceau « Dreamcatchers » est donc l’exemple parfait du sentiment lourd que la bande a voulu amener à sa musique avec des samples d’avantage présents et qui accompagnent parfaitement les riffs Robert Bloomfield et de Hunter Walls.

Un troisième album studio plutôt mitigé pour Mychildren Mybride donc, où les compositions font écho à celles qu’on retrouve sur Lost Boy. Cependant, l’ambiance très lourde qui plane sur la galette toute entière rend ce S/T meilleur que son prédécesseur et apporte donc un nouveau souffle à la musique. Chris « Zeuss » Haris à la production, arrive après Joey Sturgis et Matt Goldman, et parvient à amener quelque chose de différent au groupe en y ajoutant des éléments ambient-rock. Cet opus est donc réservé aux addicts du genre qui tolère encore que les mêmes disques sortent plusieurs fois.