Nickelback – « Here and Now »

- 12/01/12 17:01

Nickelback here and now

Nickelback a toujours été un groupe très inégal, capable de briller sur certains titres et de s’auto plagier sur d’autres. Servi par une voix reconnaissable entre mille, le groupe oscille entre le meilleur et le pire du rock des années 2000. Après plusieurs années d’absences, les frangins Kroeger reviennent avec les meilleures intentions sur Here and Now .

Dès les premières notes de cet opus, avec l’excellent « This Means War », on se retrouve en terrain connu et l’envie de taper du pied toute Gibson dehors se fait ressentir. Une fois encore le groupe prouve sa capacité à pondre des riffs efficaces et de qualité. Vous reprendrez bien un petit peu de sauvagerie ? Si oui, allez tout de suite écouter « Midnight Queen ». La bonne surprise de cet album c’est donc le retour des guitares hargneuses et des gros soli qui tachent pour le plaisir de nos oreilles. Vocalement parlant, l’album est encore une fois au top. Que peut-on reprocher à une voix qui fait désormais partie des plus emblématiques des 10 dernières années et qui, malgré tout, tente à chaque album quelques nouveautés ? Ce n’est définitivement pas là qu’il faut chercher les points faibles. La production sur Here and Now se rapproche plus de All The Right Reasons que du dernier album Dark Horse qui en avait déçu plus d’un avec ses relans 80’s du moins bon effet. On ressentira toutefois quelques touches de la décennie en question sur la batterie d’intro de « Bottoms Up » mais rassurez-vous, on est très loin de l’overdose. Nickelback c’est aussi l’art d’écrire des tubes et sur cette galette on pense encore une fois à « Bottoms Up », à « Kiss it Goodbye » et à « Lullaby ». Voilà. On a fait le tour, enfin, on aurait fait le tour s’il s’agissait d’un EP et que le groupe en question n’étais pas Nickelback. Car on aborde maintenant le sujet qui fâche, le plus gros défaut et la plus grande qualité de Nickelback : les chansons mielleuses. Si certaines sont devenues des hymnes internationaux, d’autres sont d’un ennui mortel et valent même au groupe de nombreuses critiques d’auto-plagiat.

Comme sur chaque production, on nous offre ici quelques ballades réchauffées, usées jusqu’à la moelle et autres morceaux mid tempo sans grande saveur. « When we stand together » nous offrant le summum du mauvais goût dans le genre avec le combo caisse claire + reverb que même les pires groupes de Hard FM ont abandonnée depuis des années et les petites notes de synthé disgracieux qui finissent de planter le décor.  Le titre attirera à coup sûr quelques jeunettes aux concerts des canadiens mais si vous avez plus de 15 ans et moins de 60, vous sauterez assurément cette piste que rien ne justifiait. Les autres ballades à éviter : « Lullaby » qui est clairement LE tube de cet album et qui, en dépit de ses qualités, nous mènera vite à saturation. On pense aussi à « Trying Not to Love You » ou encore « Holding On To Heaven » avec ces magnifiques lyrics très inspirés « I’m lost without you and there’s nothing I can you … » Ca en deviendrait presque kitsch. Entre tout ça, il y a des titres qui n’ont pas vraiment retenu notre intérêt comme « Gotta Get Some » ou la piste finale « Don’t Ever Let it End » qui remporte le prix du titre qui porte le plus mal son nom. Attention, l’album réserve malgré tout une piste particulièrement plaisante. Cette palme de la perle Nickelbackiesque revient à « Everything I Wanna Do » qui, sans être déroutante, introduit de nouveaux éléments à la musique de Nickelback. Une ligne de basse à réveiller les morts en mode Romero, des petits effets bien sentis, des synthés bien planqués, une structure quasi parfaite, c’est clairement le coup de cœur de l’album avec son refrain tubulesque et ses parties de guitares alternant entre un touché métal et des douceurs plus rock … un régal. Enfin je tiens à saluer l’effort réalisé sur le visuel. La pochette est vraiment agréable à l’œil et si tout y est très lisse, il n’y a pour autant rien que je puisse critiquer ici.  Nickelback perpétue ici sa tradition des pochettes simples mais attirantes.

Au final cet album est comme tous les autres albums de Nickelback qu’il m’ait été donné d’écouter : Des bonnes choses, des moins bonnes, une grosse dose de larmoyant et finalement un album un peu trop lisse, un peu trop fade mais qui à l’énorme avantage d’être agréable à l’écoute. Si on ne peut que saluer l’effort de composition sur certains titres, on reste déçu que Nickelback s’entête à pondre 5 ballades par albums là ou une ou deux auraient suffit et auraient assurément rallongé la durée de vie de l’album. Nickelback n’est pas encore tout à fait de retour mais sort petit à petit la tête de l’eau. La copie est rendue, j’accord un petit C+ d’encouragements aux frères Kroeger.

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