Panic! At The Disco « Too Weird To Live, Too Rare To Die! »

- 31/10/13 17:15

Panic
Il fallait bien que ça arrive un jour… La frontière entre le sublime et le ridicule est mince et, Panic ! At The Disco plus que n’importe qui d’autre s’amusait depuis 3 albums à flirter avec cette frontière avec une audace parfois proche du suicide artistique. Du premier album génial coupé en deux parties distinctes (electro – cabaret), au troisième bénéficiant de la production magnifique de Butch Walker, en passant par un second album qui avait vu le groupe de Las Vegas devenir les Beatles modernes le temps d’une tournée. Bref, chaque sortie je la redoute car je sais que le potentiel commercial (entendre « daubesque ») de ce groupe peut, à tout moment, flinguer les belles prouesses vues par le passé. Ainsi, Panic nous a tenu en haleine 8 ans durant et, la chute est arrivée en cette fin d’année. Explications.

Au même titre que Fall Out Boy qui prétend sauver le Rock N Roll avec un album résolument pop, mielleux au possible, Panic se fourvoie sur ce Too Weird To Live, To Rare To Die. Comprenons nous bien, il ne s’agit pas d’un désastre créatif. Je dirais même qu’il regorge de bonnes idées comme ses petits camarades sorti les années précédentes. Sauf que ces idées sont bouffées par d’autres absolument dégueulasses et par une production ayant enterrée le groupe dans le cimetière des groupes ayant cédé aux sirènes du commercial.

Prenons une chanson comme « Colar Full ». Ce couplet, ce refrain, il y a tous les ingrédients qui faisaient un tube made in P!ATD il y a encore quelques années. Sauf que le tout est gâché par cette production faisant sonner le tout beaucoup trop electro. Là où le groupe agrémentait avec intelligence certaines compos par quelques boucles ou samples bien sentis, on a vraiment perdu tout aspect organique sur cet album. Et plus que désespérant, c’est surtout un sentiment de frustration qui m’envahit à chaque écoute. « Girl That You Love » aurait pu être un ovni génial si tout l’album ne sonnait pas comme cette chanson. Son coté très cold wave, avec une voix minimaliste autant que possible et ces arrangements assez sombres procurent beaucoup de plaisir. Mais ce sentiment ne sera que de courte durée car Brendon Urie sort le vocodeur sur chaque chanson et brise ce qu’il restait de sa magnifique voix.

« Nicotine » fera surement jumper les groupies aux prochains concerts avec sa mélodie légèrement pompée sur la lambada (oui oui). J’en ai des frissons de dégout à quel point cette chanson sert dans le consensuel et inclut tous les clichés de la musique actuelle. Celle qu’on déteste, celle qui pourrit nos oreilles sur la moindre radio. Et puis… comparer une femme à une cigarette… Sérieusement ? Des chansons usant de cette métaphore pourrie il en existe déjà plus que vous ne pourrez jamais en composer les gars.
Ah oui je dis les gars mais, où est Spencer Smith ? Batteur que j’admirais pour sa créativité, il disparaît complètement, de la pochette comme du contenu, au profit de boites à rythmes kitchs au possible. Et puis les chansons sont trop courtes, terminez les au moins quoi ! Massacrons le tout jusqu’au bout !

Non ceci n’est pas de la colère, c’est de la frustration. Mais en même temps, pas une vraie déception car, comme je le dis plus haut, j’avais cette appréhension sur chacune des sortie du groupe. Sauf que cette fois-ci mon pressentiment a vu juste. Panic ! At The Disco est devenu le groupe qu’il était appelé à devenir depuis quelques années. Et sans être une grosse perte pour la plupart d’entre vous, je trouve que c’est une triste nouvelle.

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