Papa Roach – « The Connection »

- 28/09/12 20:46

41. Papa Roach - The Connection

En respectant depuis douze ans la règle de sortir un effort tous les deux ans, Papa Roach revient en 2012 avec un septième opus qui apporte un renouveau plus que nécessaire au groupe.

Ce n’était plus une surprise ! La bande originaire de Vacaville a laissé tomber le nü-metal après Infest, a côtoyé le rock’n’roll et le look glam avec The Paramour Sessions… Bref, Papa Roach n’a cessé d’évoluer. Leur dernier effort en date, Time For Annihilation,  n’était qu’un vague condensé d’un groupe peu inspiré, un peu en déroute, perdant un peu plus de crédibilité au fil des ans. Seulement, Jacoby Shaddix et ses trois compères ont décidé de se faire discrets quelques temps afin de nous proposer un septième album produit par James Michael et John Feldmann (respectivement chanteurs de Sixx:A.M. et Goldfinger) qu’on irait jusqu’à qualifier de décisif tant les déceptions se sont accumulées depuis Getting Away With Murder, en 2004.

Tout d’abord, le titre est assez sobre et l’artwork est assez inédit – en plus d’être affreusement peu attrayant – pour un album de P. Roach. «Engage» débute ensuite … sans convaincre pour un sous. Premier morceau, « Still Swingin’ » est le premier single de ce The Connection. Si Metamorphosis nous avait un peu laissé sur notre faim et que The Paramour Sessions nous avait tout de même endormis, ce premier titre est probablement le meilleur écrit par le groupe depuis Lovehatetragedy. La guitare et la basse sont lourdes à souhaits tandis que Jacoby rappe de nouveau – et encore plus violemment qu’il ne le faisait sur Infest, il y a déjà douze ans – avant ce refrain au tempo plus lent avec un effet de foule scandant les paroles (« We’re just living for today / Keep our light on in the haze / Yeah forever we will stay / We are the one still swingin’ »). La vraie surprise du P.Roach 2012 réside dans le final de ce premier single : l’arrivée de sons électro-dubstep surplombés par la voix robotisée du frontman amène un souffle, un courant d’air à la musique du groupe … Inattendu, étonnant, osé. C’est sûre, avec The Connection, le quatuor californien a retrouvé une fougue perdue il y a bien longtemps. Pas convaincu ? Il n’y a qu’à jeter une oreille sur les morceaux « Where Did The Angel Go » ou encore « Wish You Never Me Met ».

L’électro – qui semble être désormais partie intégrante de la musique de Papa Roach – donne naissance à des sonorités encore jamais proposées par le groupe et donne naissance à des morceaux vraiment différents de ce qu’on a pu entendre. Impossible de passer à côté des ballades « Before I Die »,  « Leader Of The Broken Hearts » ou encore du très bon « Won’t Let Up » aux couplets sagement rappés.

Enfin on peut reprocher deux petites choses à ce septième effort. La première, ce sont ces refrains souvent trop mous qui créent un sentiment d’incompréhension comme c’est le cas sur la dernière piste « As Far As I Remember » dont le final impressionnant est gâché par un refrain qui semble interminable. Le deuxième reproche que l’on pourrait adresser à The Connection se situe dans la structure des titres qui le composent. Peu d’originalité en effet et ce sentiment de lassitude s’accroît au fil de l’album.

Au final ce septième album a tout et rien à voir avec les sorties précédentes du groupe. D’un côté on ne peut s’empêcher de le comparer à Infest pour le hip-hop qui marque son retour progressif – tant attendu ? – dans le chant, de Getting Away With Murder pour les refrains diaboliquement efficaces mais un poil communs et aussi de Lovehatetragedy pour ce qui est de l’audace et de la remise en question. Mais d’un autre côté l’apparition de l’électro dans la musique des californiens apporte une touche de nouveauté inédite et fait de The Connection un album unique de leur discographie. Ce dernier contient des petites perles telles que «Give Back My Life » ou encore « Still Swingin’ » mais aussi beaucoup de titres en demi-teinte qui ne provoquent toujours pas l’effet que des hymnes comme « Last Resort » ou « Between Angels And Insects » ont pu nous procurer. On salue tout de même l’effort de la bande de Vacaville qui s’est redonné les moyens de reconquérir ses fans en se donnant un nouveau départ bien que parfois la mayonnaise ait un peu de mal à prendre.

Alex


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