Paramore – Paramore

- 22/04/13 10:39

Paramore_-_Paramore
Suite au départ des frères Farro, peu donnaient cher de l’avenir du groupe à la chanteuse rousse ! En effet, si Zac se révélait un batteur hors norme, c’est surtout les compositions de Josh (avec le concours de la rousse susnommée) qui faisaient l’identité de Paramore. Une identité qui s’était alors déclinée sur 3 albums différents des uns des autres mais dont l’unité sautait aux yeux à chaque fois. Pour ce nouvel album Self Titled, Paramore balance pas moins de 17 pistes ! Bien que sur ces 17 chansons, il y ait 3 interludes (très importantes, vous verrez pourquoi !), cela fait quand même 14 nouvelles chansons que le groupe nous propose. Qu’en est-il de la créativité de Paramore aujourd’hui ?

Premier élément de réponse, les 3 musiciens restants déclaraient il y a peu avoir énormément travaillé sur cet album. On ne doute pas de l’implication des dudes dans la création, mais cette déclaration montre quand même que le départ des Farro fut un coup dur car l’album sort tout de même 4 ans après « Brand New Eyes ». L’inspiration a mis du temps à venir ! L’a t’on pour autant forcée à venir ? Eh bien oui et non !

Tout d’abord, l’album se compose en 4 parties bien distinctes entrecoupées de ces fameux interludes ! Concept intéressant pour un album de transition dans la carrière de Paramore. Cette première partie propose des chansons assez tubesques dans leur genre. Le premier single « Now » montre bien que Paramore s’est énormément inspiré de leur tournée avec No Doubt puisque le chant d’Hayley se rapproche vraiment de Gwen Stefani sur cette chanson. Cette première partie prouve le désir d’évoluer, de tourner la page de l’ancien Paramore et de faire de la musique sans se prendre la tête (« Fast In My Car » appuie bien cette pensée). Assez plate à la première écoute, « Daydreaming » se révèle une merveille d’arrangements tous plus planants les uns que les autres. La moins tubesque des 4, mais surement la plus aboutie.

L’interlude « Moving On » joue donc le rôle de cette transition. La seconde partie de l’album est celui de l’expérimentation. DONC, la partie la plus intéressante de l’album. Sur ces 5 chansons, Paramore ne ressemble plus du tout à Paramore. Le groove d’ « Ain’t It Fun » et ses chœurs rapproche Paramore du gospel et met une sacré dose de bonne humeur avant « Part II. » qui est une réorchestration de l’incroyable « Let The Flames Begin » présente sur Riot. Bien que moins bonne que la première du nom, la fin apocalyptique de cette chanson promet un grand moment en live ! Paramore continue donc d’explorer de nouveaux horizons avec les très pop « Last Hope » (les chœurs géniaux du refrain !) et surtout « Still Into You » qui derrière ses textes gnan-gnan, se révèle être une excellente chanson ! « Anklebitters » sonne comme si Kurt Cobain et Hayley avait copulé ensemble et c’est alors que l’on s’en va vers la 3ème partie.

L’interlude « Holiday » symbolise parfaitement cette 3ème partie : après l’expérimentation, le néant créatif ! Je suis un peu dur mais il est vrai que les 3 chansons composant cette partie sont pires que cucul et malheureusement, l’instrumental ne remonte que très peu le bas niveau des paroles. On notera cependant l’orchestration de la dernière partie de « Hate To See Your Heart Break » très pop anglaise

4ème et dernière partie ! « Be Alone » est une chanson de Paramore qui aurait pu avoir sa place sur « Brand New Eyes » mais elle aurait baissé le niveau de cet excellent album. La dernière piste « Future », longue de 8 minutes présente un morceau extrêmement atmosphérique, entre le bœuf de studio et l’orchestration post-rock (oui oui !). Parfait symbole qui montre que le futur du groupe est encore brumeux, artistiquement parlant.

Car ce que l’on ne peut pas nier sur cet album, c’est que Paramore n’est pas mort ! Certes, la ligne artistique n’est pas encore bien définie et l’incroyable voix d’Hayley, ajouté à des arrangements très bien pensés sauve parfois certaines chansons, mais le groupe a toujours de bonnes idées. Le point noir de cet album reste pour moi le travail de Taylor York sur les guitares. Souvent discrètes, les 6 cordes ne parviennent jamais à prendre aux tripes dès la première écoute (comme c’était le cas sur des chansons comme « Decode » ou « Decoy »). Mais laissons le temps au temps, Paramore nous apporte déjà le sourire et c’est le principal !

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