Periphery – « Periphery II: This Time It’s Personal »

- 07/07/12 19:32

periph

Periphery, j’ai le sentiment que ce groupe est un gros bonnet qui devrait entrer dans la catégorie des « darons » de la scène, et pourtant Periphery II : This Time It’s Personnal n’est que leur deuxième full-length. Seulement grâce à une maturité dans leur jeu et des compositions d’une qualité irréprochable, les gars de Baltimore nous ont déjà scotché sur la table une paire de fois. Pour ma part, j’ai une relation assez personnelle avec leur EP Icarus sortie l’année dernière, tout comme avec la voix de Spencer Sotelo, qui parvient à me cerner dès les premières notes.

L’opus commence de la meilleure des manières avec « Muramasa » (dans le top 3 de l’album) puisque le morceau nous plonge directement dans l’univers metal progressif du groupe, le son si caractéristique et persistant de leurs guitares à sept ou huit cordes, et cette voix qui n’est pas sans rappeler celle de Rody Walker (Protest the Hero) lorsque Spencer monte un peu (chose que j’ai particulièrement remarqué sur « Facepalm Mute »). Toujours côté guitare, je dois avouer que même si l’album compte trois guests stars pour des solos – dont deux sont les guitaristes de Dream Theater et The Faceless – mon préféré restera celui de « Luck As A Constant », qui boucle le morceau avec une classe inégalable. Lorsque j’entends ce solo envolée je me sens comme possédé, complètement abruti face à tant de skills ; c’est un peu l’effet Periphery, une maitrise totale de leurs instruments, de la batterie à la voix, et nous mettent à genoux, et même si certains n’en resteront pas fascinés, moi je le suis. Petite mention tout de même au passage de Wes Hauch sur « Mile Zero » qui – même si bref – envoie pas mal la sauce. Ce qui m’a très relativement déçu en revanche c’est que Periphery semble avoir attrapé le syndrome du refrain catchy, sur lequel le morceau prend appui pour décoller en ayant rien de fabuleux autour, c’est visible sur « Ji » ou « The Gods Must Be Crazy! », qui sont de bons morceaux mais qui manquent parfois d’homogénéité, de constance, bref d’attrait.

Des pistes plus calmes ou avec des passages plus calmes viennent parsemer la fin de l’opus dont la petite interlude bien sympathique qu’est « Epoch », « Erised » ou encore l’outro « Masamune » chantée plus lentement et qui fait plus posée. Comme on garde le meilleur pour la fin, c’est par les deux singles que je terminerai ce billet. Pour moi la meilleure composition de l’album est sans hésitations « Scarlet », elle représente le morceau parfait mêlant chant perché, screams violents, ambiance maitrisée qui vogue entre le hardcore, le post-hardcore, le progressif et le mathcore, qui parvient en une minute à peine à nous donner envie de mosher puis de nous faire frissoner. Moi c’est clairement ce que j’appelle une perle qui tourne d’ores et déjà en boucle. L’autre piste, qui est certainement l’une des plus vindicative de l’opus, c’est « MAKE TOTAL DESTROY », dont vous pouvez déjà admirer le très dynamique clip depuis quelques jours (clip où fait apparition une espèce de Samus Aran géante). C’est vraiment avec le visuel que j’ai pu faire complètement le parallèle avec le groupe de mathcore Protest the Hero, qui est également un groupe que j’apprécie énormément. Bref, cette piste c’est de l’or en barre pour les amateurs de mathcore, et elle a le bonus de me donner une légère érection lorsque je pense au moment où je la verrais en live, si Periphery revient jouer en France.

« This Time It’s Personal » disent-ils et on ne s’en plaint pas. J’ai préféré cet album au LP précédent, mais cela n’engage que moi, trouvant plus de cohérence dans l’enchainement des morceaux, j’ai le sentiment qu’ils ont vraiment trouvé leur son et ce qu’ils veulent transmettre, en tout cas pour cet opus. Periphery finira probablement dans les top 10 de fin d’année, mais en attendant n’ayons pas peur de faire partager ce groupe si atypique, que trop peu connaissent.

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