Pure Love – « Anthems »

- 17/02/13 21:54

Pure Love

Son départ de Gallows en 2011 avait fait grand bruit, lui, la figure emblématique du groupe de punk/hardcore anglais : Frank Carter. Devenu un icône en 2 albums seulement, son choix de renoncer à chanter sa haine attira la crainte de plus d’une personne. Puis, au printemps dernier, son nouveau projet Pure Love pointait le bout de son nez en compagnie de Jim Caroll, ex-Hope Conspiracy.. Un premier single « Bury My Bones » aux influences rock 80’s à la limite du glam (avouez que le riff vous a fait pensé à The Darkness et que le solo sort tout droit d’un tube de Bon Jovi !) et le compte à rebours commençait. On y découvrait, sur ce single, un Carter assagit, toujours aussi roux mais n’utilisant qu’une voix claire proche de celle d’un crooner. Pas dégueulasse mais la verve de Grey Britain avait belle et bien disparue.  Et là est la clé pour savourer cet album de Pure Love : oublier le passé énervé de son leader.

Globalement cet album est d’une cohérence de maître. On aurait pu craindre face à un tel changement de style que le trop grand désir d’expérimentations donne un résultat confus. Il n’en est rien, on nage dans un rock n roll burné, fortement influencé par tantôt les années 80 mais aussi par des couleurs beaucoup plus rétro nous évoquant la naissance du fils énervé du blues. Si l’album commence tout doucement avec 3 premières pistes sympas mais sans plus, on prend une claque sur la très ambiancé « Anthem ». Carter pose sa voix sur un mid-tempo bluesy aux notes de guitares flottantes, le tout accompagné par un piano donnant cette touche très sudiste à la chanson. Une véritable réussite et on rentre enfin dans le vif du sujet ! Les déjà connues « Beach Diamonds » et « Handsome Devils Club » se révèlent des singles beaucoup plus efficaces et plus intéressants que « Bury My Bones ». Notamment la seconde nommée qui prend racine dans le rock californien des années 60 saupoudré d’une joie de couché de soleil (concept inventé par moi-même, mais je suis sur que vous me suivez) !

Le reste de l’album transpire le blues-rock et on se réjouit de voir Carter réussir brillamment le passage à un autre stade. Certes sa rage dans Gallows offrait plus de frissons mais ce Anthems reste un très bon album, premier album de surcroit. Bien qu’il soit un peu court, il permet de découvrir différentes facettes du chanteur rouquin qui s’éclate visiblement à chanter l’amour. Le tout est, comme je l’ai déjà dis, extrêmement cohérent et malgré une ambiance et un ligne artistique tout à fait identifiable, l’impression d’entendre 11 fois la même chanson ne se fait pas trop ressentir. J’ai moins aimé l’influence The Killers sur « Riot Song » mais l’incroyable « March Of The Pilgrims » vient remonter le tout et permet de cloturer l’album en beauté.  En effet, la chanson offre une véritable progression faite de nuances qui viennent s’ajouter au fur et à mesure de cette composition. Les refrains prennent l’allure d’hommage à Led Zeppelin avec un mid-tempo groovy à souhait sur lequel Carter chante merveilleusement bien.

En résumé, Frank Carter et son acolyte Jim Caroll passent avec brio l’étape de la reconversion. Cet album ne s’adresse pas aux fans des deux groupes et si on prend cet album en espérant retrouver ce qu’on aimait dans Gallows, on se trouvera déçu. Chose qui serait dommage car réduire des artistes à un seul registre, un seul groupe, un seul univers nous fait rater parfois de véritables réussites. Pure Love en est une.

Reagir a cette chronique :