Solkyri – « Are You My Brother? »

- 29/07/13 19:29

80. Solkyri - Are You My Brother

 

Solkyri est un trio australien, de Sydney plus précisément, composé d’Adam Mostek, Andrew Pearsall et Nick Hall qui officie dans le post-rock instrumental… Et pas que ! Après un premier EP autoproduit, intitulé No House, sorti en Février 2011, le groupe nous revient fort d’un premier LP, Are You My Brother ?, qui s’accompagne d’une signature chez Bird’s Robe Records. Au programme donc : neuf titres aux durées variées pour un peu moins d’une heure de douceur et de positivité.

L’album débute par «His Ghosts Will Invade Puerto Rico », un morceau de plus de treize minutes qui nous plonge dans un univers proche de celui de Christopher Franzén dans Lights & Motion : des guitares atmosphériques qui accompagnent une rythmique entrainante toutes deux saupoudrées de violons et de synthés respectivement assurés par Benjamin Tjoa et Alex Wilson de Sleepmakeswaves pour une ambiance chaude et positive qui nous évoque de glaciales nuits d’hiver passées devant la cheminée en lisant un bon roman enfoncé profond dans un fauteuil. « Hunter » accélère ensuite un tantinet le tempo et s’impose comme un titre majeur de l’album tout en restant dans un post-rock académique mais ô combien excellent car allant à l’essentiel en moins de cinq minutes. Le titre-interlude « Glory » calme les débats et introduit à la perfection « With Strawberries Like Dead Men » et son intro au piano avant de tomber sous le charme de la longue montée emmenée par une batterie qui frappe là où il faut, quand il le faut. La première partie d’Are You My Brother ? s’achève avec « Home ». On retrouve d’abord quelques notes de guitares en arpèges avant qu’une voix féminine lyrique, celle d’Hannah Cameron, ne fasse interruption pour nous proposer un titre bien différent des autres, sans être transcendant néanmoins.

Les choses reprennent leur cours avec « Oklahundt », un morceau de moins de trois minutes entièrement au piano qui précède le premier single extrait de ce premier album, « I Am The Motherfucker ». Le titre le plus violent de l’album qui débute d’une manière tout ce qu’il y a de plus classique : du post-rock « bête et méchant » emmené par une caisse claire qui joue avec brio sur les contretemps. Après un peu plus de trois minutes, le trio australien nous livre un pont jazzy avant de reprendre de plus belle en invitant des cuivres pour une montée spectaculaire où le trombone, le cor d’harmonie et la trompette trouvent leur place à la perfection. Le single s’achève par un synthé de chœurs qui glace le sang… Le titre par excellence quoi. Petit problème : après « I Am The Motherfucker » la recette de Solkyri semble avoir atteint son apogée car le titre suivant, « No You Are My Better », manque d’un petit quelque chose. En effet, difficile d’être satisfait d’un morceau deux fois plus court que son prédécesseur où ne sont à noter que les violons qui le terminent… Enfin, « Threads Of An Old Life » nous redonne du baume au cœur pour parachever Are You My Brother ? dignement. Le morceau sonne telle une boîte à musique sur laquelle le groupe s’essaye aux chœurs en compagnie de Dax Liniere, le rendu final ressemble (fortement ?) à du Lights & Motion mais reste cependant agréable.

Ce premier album de Solkyri, Are You My Brother?, est peut-être ce qui se fait de mieux dans la scène montante aujourd’hui. A la fois proche de la recette post-rock élémentaire et enclin à de nouvelles choses qui sonnent rarement aussi bien – quelle initiative les cuivres, merde ! – ce trio australien a plus d’un tour dans son sac et ne devrait pas rester très longtemps méconnu en Europe et aux Etats-Unis. Cependant, tous ces « nouveaux » instruments et le peu de voix présents sur l’album sont le travail d’artistes extérieurs, on est alors en droit de se demander quel pourrait être le rendu live de morceaux tels que « I Am The Motherfucker » ou « Home ». Bref, c’est la crise et ce n’est pas demain la veille que nous pourrons jouir d’une prestation de Solkyri chez eux, on vous donne rendez-vous alors sur Youtube pour en avoir le cœur net.

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