The Dillinger Escape Plan – « One Of Us Is The Killer »

- 17/06/13 19:15

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Tout s’est excité en quelques mois seulement. Pas de nouvelles et puis les Dillinger refont surface via Facebook annonçant le travail sur un nouvel album. C’était en novembre dernier. Près de 6 mois après, la galette sort enfin, ce One Of Us Is The Killer s’annonce toujours aussi ravageur à en croire le premier single « Prancer ». Mais The Dillinger Escape Plan n’est pas un groupe qui se chronique sur un seul titre.

C’est donc ce nouveau single qui ouvre l’album. Un excellent morceau dans la lignée directe de ce que le groupe avait pu nous proposer sur les deux derniers albums. Le son est agressif, la batterie s’amuse à pondre des structures rythmiques plutôt saccadées et Puciato s’égosille toujours aussi. Décidemment, à la manière de « Farewell, Mona Lisa », ce « Prancer » nous offre l’opportunité de rentrer rapidement dans le vif du sujet.

Le titre de l’album vient de la relation qu’entretenaient Greg et Ben, principaux compositeurs du groupe. Quasi-frères avant de voir pourrir leur relation au fil des ans après la sortie d’Option Paralysis. Tout ça avant l’ultime remise en question et donc, ce nouvel album qui marque une réconciliation. Cependant, comme la source d’inspiration majeure de ce disque, ce dernier présente plusieurs facettes. On retrouve toujours les plans mathcore qui ont fait la renommée du groupe. Cependant, là où le groupe s’affirme c’est sur des passages beaucoup plus mélodiques (tout est relatif) et beaucoup plus directs, efficaces. En témoigne le sublime « One Of Us Is The Killer » dont le refrain est surement l’un des meilleurs composé par le groupe. La chanson offre cependant une version soft de ce que propose le groupe. Attention, soft ne veut pas dire mainstream ou mauvais ! Le pont après le second refrain permet de prendre toute la mesure émotionnelle que les paroles du morceau évoquent.

On évoquait « Farewell, Mona Lisa » pour « Prancer », cependant une chanson telle que « Hero of the Soviet Union » nous l’évoque explicitement avec ces chœurs mêlés aux guitares. De manière à ce qu’on ne reconnaisse pas qui chante ou qui joue ! D’une efficacité redoutable, la chanson propose des passages beaucoup plus torturés mais on note à chaque fois une mélodie qui s’extirpe avec plus ou moins de difficultés de ce fouillis sonore.

La rage sonore explose littéralement sur « Understanding Decay ». Véritable chef d’œuvre de colère maitrisée, le groupe s’est véritablement fait plaisir avec cette chanson à l’allure d’exutoire. D’abord tordues puis très directes, le morceau fait echo au reste de l’album, mélangeant avec subtilité des passages alambiqués avant que le tout n’explose à un moment ou l’autre, propulsant l’auditeur dans une véritable transe.

La fin de l’album se veut beaucoup plus sombre avec des ambiances rappelant même les premiers Korn. Ainsi ce « Crossburner » vient parfois chatouiller les ambiances grasses et malsaines de Converge pour nous pondre une chanson qui nous enfoncera dans les tréfonds de la relation chaotique que pouvait entretenir les deux musiciens à l’origine de ce méfait. Histoire d’achever tout le monde.

Chroniquer un album de The Dillinger Escape Plan moins d’un mois après sa sortie est tout de même quelque chose de compliqué. Je donne ma main à couper que si j’y reviens dans 6 mois, mon attention se portera sur d’autres éléments que ceux présents dans cette chronique. Mais c’est également la qualité des grands albums : être capables de nous captiver dès la première écoute et de nous proposer une infinité de chemin à parcourir en attendant la prochaine galette. Et « One Of Us Is The Killer » fait définitivement parti de cette catégorie.

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