Watain – « The Wild Hunt »

- 12/09/13 20:00

WATAIN

Certainement l’un des plus fascinants groupes de black, les suédois de Watain se sont fait un joli petit nom au fil des âges, et c’est ce pour quoi j’ai décidé de briser mes chaînes et de m’atteler à cette Wild Hunt qui semble assez subversive, et qui repose sur un principe simple énoncé par son leader en interview : « Le principe du black metal c’est que tu peux faire ce que tu veux, il n’y a pas de barrières, ceux qui te contredisent n’ont rien compris au black metal ». Alléchant non ? Surtout que je ne suis pas un fin connaisseur du groupe, c’est pour tout vous dire un ami qui m’a poussé au cul pour que j’y jette une oreille, et j’ai plutôt apprécié ce que j’ai entendu. Pas un expert de leur disco donc, mais c’est avec un enthousiasme non dissimulé que j’entre dans leur dernier bébé. The Wild Hunt, c’est parti.

Plus d’une heure plus tard, j’en ressors assez satisfait. Les passages épiques de morceaux comme « De Profundis » et « All That May Die » transcendent vraiment l’album en laissant hélas un peu de côté la noirceur inhérente au son primitif du groupe. Varié, le rythme de cet opus change sans arrêt, le chant d’Erik Danielsson se ballade sur toutes les marches possibles de l’escalier, et les guitaristes nous sortent de temps à autres quelques solos pour couper un peu les gros passages de guérilla. Un reproche qu’on leur a fait par le passé et qui pourrait éventuellement leur être fait également ici, c’est la longueur de l’album, voir même de certaines pistes. Par exemple « They Rode On » aurait pu être une riche idée mais bien vite cette balade s’essouffle, alors la faire durer près de neuf minutes n’était probablement pas nécessaire. En revanche « Sleepless Evil » est peut-être le morceau le plus intéressant de l’album, brutal par moment, très ambiancé dans d’autres, il est le reflet d’un black décomplexé qui se terre au fond d’un puits, vraiment un régal pour les oreilles. La deuxième partie de The Wild Hunt est nettement plus posée, plus ambiante et moins agressive, elle ne plaira pas à tout le monde, mais c’est ce qui fait qu’au final la longueur de l’album passe relativement bien.

J’ai donc plutôt apprécié cette dernière galette de Watain, seulement si un type comme moi assez peu habitué à cette branche du black a pu s’immiscer aussi facilement dans les affaires des suédois, c’est qu’il y a une raison. Sans aller jusqu’à invoquer un argument commercial ou un consensualisme quelconque avec ce qui plait au peuple, je ne peux m’empêcher de penser que cet album a été crée pour les masses, et même si il ne manque pas de personnalité il est infiniment plus accessible que bon nombre d’autres opus. De ce fait Watain ouvre leur voie à une autre clientèle dont je fais parti, quitte à repartir de plus belle par la suite et quitte à se mettre à dos quelque fans hardcore.

À part cela, l’artwork a été fait par l’excellent Zbigniew M. Bielak, un habitué du genre; n’oubliez pas d’attendre l’excellente bonus track (sous forme de ghost track puisqu’il faudra outrepassé trois minutes de silence pour la trouver); et enfin si vous comptiez pratiquer une messe noire, mieux vos retournez aux premiers Watain.

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