#11 Dorian of Made of Ashes

Bien étrange mélange que nous propose Made of Ashes, étrange mais fascinant. Des instrus oscillant entre metalcore et deathcore avec une voix folle variant entre les highs screams, les growls et le chant clair. Ce cocktail explosif méritait que l’on pose notre petite série de question à Dorian, le chanteur de la formation.

À quel âge avez-vous commencé à chanter ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de le faire ?

Au départ j’étais guitariste, j’avais monté plusieurs projets avec un très bon ami mais tous ont échoué. Un jour il est entré dans un groupe dans le quel il ne manquait plus qu’un chanteur, j’ai alors pris le poste par peur de ne plus faire de musique avec cet ami. C’est alors que je suis devenu chanteur, j’avais bientôt 15 ans.

Avec le chant vient l’écriture, écrivez-vous vos propres textes ? Si oui, sur quoi aimez-vous écrire ?

Oui j’écris mes propres textes dans la mesure du possible mais ça serait un intéressant challenge de placer les paroles d’un autre auteur sur notre musique. Dans Made Of Ashes j’aime écrire sur des histoires fictives se recoupant au fil des morceaux et formant une histoire complète. J’aimerais arriver à écrire les paroles d’un album de manière à tracer, tout au long de celui-ci, le périple complet d’un personnage y incorporant une intrigue, une histoire et un dénouement. Comme si l’album était un livre, et les morceaux ses chapitres.

Comment choisissez-vous les titres de vos morceaux ?

C’est totalement aléatoire. Certains peuvent vernir du refrain (ex: « This Is War », « Beyond The Words »), d’autres titres sont le reflet de l’univers que j’imagine en écrivant (ex: « Enemies », « IRA DEI »). Il arrive aussi que certains titres me viennent avant que les paroles ne soient écrites, ils sont comme un repère ou une limite fixe dans le sujet qu’il ne faut pas que je dépasse ou que je perde de vue, il devient une sorte de garde fou.

Quels sont vos chanteurs modèles ?

Tyler Carter (Ex-Woe, Is Me) pour sa voix rythmée RnB ; Sony Moore (Ex-From First To Last) pour sa gestuelle ; Hayley Williams (Paramore) pour sa voix et sa gestuelle ; Spencer Sotelo (Periphery) Pour sa voix claire sur-abusée; Adrian de Northlane pour son scream ; Sam Carter (Architects) Pour son scream.

Quel est celui qui sort le plus du lot dans la scène française ?

Question très difficile pour quelqu’un qui n’écoute que peu de musique française… A l’époque où j’ai commencé à chanter j’aimais beaucoup la voix de Daniel Lévi mais aujourd’hui je dirais Calogero.

Quel est l’album qui vous a le plus marqué d’un point de vue chant ?

Ah… Et si j’en ai deux ?? (rires). Je dirais l’album Brand New Eyes de Paramore sinon l’intégralité des deux derniers albums de Periphery.

Quel frontman vous a le plus impressionné sur scène ?

J’ai vu très peu de concert de Rock / Metal mais de ce que j’ai vu, je suis partagé entre Oliver Sykes (Bring Me The Horizon) et Jake Luhrs (August Burns Red), que j’ai vu tous les deux au même concert à Milan il y a 3 ans.

À qui vous a-t-on déjà comparé vocalement (en bien ou en mal) ?

À ma connaissance on ne m’a comparé qu’une seule fois, c’était il y a bientôt 4 ans à une répétition d’un précédent groupe. Un ami fan de Marilyn Manson a trouvé qu’à un moment de la répète j’avais eu un scream semblable au sien. Il est possible que j’ai déjà été comparé, mais rien qui ne m’ait été rapporté ou qu’on m’ait dit de vive voix.

Quel a été le compliment le plus marquant que l’on a fait sur votre voix ?

Que malgré le fait que je crie beaucoup, j’ai une belle voix. On m’a dit il y a peu que j’avais une voix qui donne envie d’être écoutée. Ce sont des phrases agréables à entendre quand notre notre voix est notre instrument.

Avec qui aimeriez-vous faire un featuring ?

Sam Carter (Architects), Adrian (Northlane) et Hayley Williams (Paramore) pour le côté improbable de la chose.

Quel est le morceau de votre groupe où vous vous sentez à votre paroxysme ? Celui où vous êtes le plus fier de vous ?

La version live de « Beyond The Words » est ma préférée, j’y fait tout ce que je sais faire aussi bien en techniques de scream aigu ou grave, grawl ou chant clair.

Donnez-vous un traitement spécial à votre voix avant un concert ? Avez-vous déjà eu une panne sèche en live ? Quel est pour vous votre pire concert vocalement parlant ?

De l’eau, peut-être un thé à la menthe si je peux puis quelques homéovox si jamais ma voix est un peu enrouée ou pas assez grasse. Sinon rien.

La toute première fois que je suis allé sur scène, je me suis presque étouffé en faisant mon premier scream, le traque sans doute. En dehors de ça, il m’est déjà arrivé, quand je ne maîtrisais pas encore certaines techniques et que j’étais très fatigué, de ne plus arriver à atteindre certaines notes de scream grave. Depuis, pas de soucis.

Le concert d’halloween 2006 avec mon premier groupe, un bide monumental et des retours presque tous négatifs ou moqueurs. À ce concert, mon ego s’est effondré, je l’ai vraiment mal vécu, mais ça m’a fait grandir. Avant ce concert je ne faisais que du cri grave sans technique et après ce concert j’ai commencé à développer des techniques, poussé par un lourd besoin de perfectionnement, surtout dans les aigus. J’espère ne jamais avoir à revivre un tel moment.

Avez-vous des conseils à donner aux jeunes qui veulent s’aventurer comme frontman ?

Soyez poli, sociables, aimable, diplomate, ouvert d’esprit, acceptez les critiques et pitié, gardez la tête froide.

Préférez-vous votre chant clair ou votre chant crié ?

Actuellement je maitrise beaucoup plus mes différents screams que mon chant clair mais j’aspire à être meilleur à chaque fois. Je dirais probablement mon chant crié dans ce cas.

Est-ce difficile voir dangereux de concilier chant clair et chant crié ?

Certaines personnes y voient une difficulté, j’y vois une obligation. Personnellement j’ai toujours concilié les deux aussi loin que je m’en souvienne. Je trouve que l’un est comme nu sans l’autre, ils sont complémentaires. Maintenant plus on avance, plus on progresse et plus nos limites se déplacent, c’est alors que de concilier les deux sans perdre en efficacité dans l’un ou l’autre domaine, peut devenir difficile.