#13 Jo of Awaken the Dreamer

À quel âge avez-vous commencé à chanter ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de le faire ?

J’ai commencé à travailler sur mon chant dès mes 12 ans. J’ai travaillé sur pas mal de type de chants et ça a commencé à donner des résultats vers mes 16 ans, depuis j’ai pu m’approprier pas mal de chants différents et développer ma propre technique.

J’écoutais beaucoup de Nu Metal quand j’ai commencé, notamment Linkin Park, Korn, Limp Bizkit… C’est ce qui m’as donné envie d’apprendre le chant clair et les « screams ». J’ai tout appris tout seul et à l’époque. Lorsque je me suis lassé, je me suis tourné vers quelque chose de plus radical, je voulais trouver un style plus « rentre dedans » et efficace, plus impressionnant, j’ai découvert en même temps à ce moment là BMTH et surtout Suicide Silence, qui venaient d’être signés, je me suis engagé dans cette voie et j’ai puisé mes inspirations à travers plusieurs groupes plus ou moins connus.

Avec le chant vient l’écriture, écrivez-vous vos propres textes ? Si oui, sur quoi aimez-vous écrire ?

J’écris mes propres textes, je trouve aberrant de voir des frontmen de ce milieu ne tenir que le rôle d’interprète. Le processus de l’écriture est très important à mes yeux, le morceau et l’écriture ne doivent faire qu’un. Il y a un thème récurrent dans mes textes, notamment les principes sur la vie, la mort, le temps instoppable, de manière positive dans tous les cas. Mon but final étant que mes lyrics touchent les personnes qui nous écoutent, qu’elles se retrouvent quelque part dedans. Pour notre futur maxi, l’approche sera plus globale et plus centrée sur un thème précis avec une démarche visuelle et narrative poussée a son maximum.

Quels sont vos chanteurs modèles ?

Il y en a pas mal. Je dirais Mike Hranica (The Devil Wears Prada), Mitch Lucker (Suicide Silence), Phil Bozeman (Whitechapel), Tim Lambesis (As I Lay Dying)… Il y en a beaucoup trop pour tous les citer, le principal étant qu’ils représentent pour moi des bêtes de scène dans leurs styles respectifs.

J’apprécie également beaucoup le boulot que peuvent fournir certains frontmen de groupes anglais comme While She Sleeps, Bury Tomorrow, Architects…

Quel est celui qui sort le plus du lot dans la scène française ?

Je ne sais pas si il y en a un qui sort plus du lot qu’un autre par chez nous, je pense que ça reste une question de point de vue. En tout cas, celui dont on entend le plus parler c’est bien Aaron Matts de BTM, et à juste titre d’ailleurs.

Quel est l’album qui vous a le plus marqué d’un point de vue chant ?

Difficile de séparer le chant des morceaux, j’apprécie le tout en général et je me concentre sur les détails après.

Je pourrais quand-même citer le dernier While She Sleeps, le travail sur le chant est très intéressant au niveau des différentes sonorités, tout est catchy, balancé, ça reste en tête, c’est très efficace et les paroles sont pour certains morceaux très engagées sans partir dans le cliché.

Quel frontman vous a le plus impressionné sur scène ?

Les frontmen cités plus haut sont déjà extrêmement impressionnant à mes yeux, mais je me souvient d’un show en particulier, c’était au Batofar en 2007, il y avait BTMH, Architects, Blessed By A Broken Heart et Maroon. La prestation du frontman de BBABH était dingue, c’est le groupe avec Architects, qui m’avaient marqué ce soir là.

Sinon, Winston McCall de Parkway Drive est également incroyable, très communicatif avec le public.

À qui vous a-t-on déjà comparé vocalement (en bien ou en mal) ?

Vocalement Tim Lambesis, Mike Hranica, probablement à cause de certaines ressemblances au niveau de la tonalité, j’ai eu aussi le droit à Mitch Lucker, plus pour le jeu de scène je pense.

Quel a été le compliment le plus marquant que l’on a fait sur votre voix ?

Une personne est venue me voir après un show, une personne qui n’est pas du milieu Metal d’habitude, qui m’as dit très simplement que le show avait changé sa façon de voir le milieu, pas de compliment réel sur la voix, mais un contact incroyable, rencontrer notre fanbase et des personnes présentes par hasard pendant les shows, ça reste au delà de tout compliment. Et les comparaisons avec les frontmen cités plus haut ne sont pas déplaisantes non plus.

Avec qui aimeriez-vous faire un featuring ?

Le featuring rêvé aurait été avec Mitch Lucker, malheureusement ce ne sera jamais possible avec les récents évènements. Ce que j’aimerais beaucoup, ce serait de faire un album avec les 3/4 en feat, mais pour des raisons de planning, ce n’est pas vraiment possible pour le moment. Je suis actuellement en pourparlers avec quelques frontmen assez réputés pour des featuring sur notre album, je ne lâche aucune info pour le moment, mais ça devrait arriver en début d’année prochaine.

Quel est le morceau de votre groupe où vous vous sentez à votre paroxysme ? Celui qui vous rend le plus fier ?

Chacun de nos morceaux représente un tout qui ne me quitte jamais, du coup, je n’en ai pas en particulier de préféré, aucun que je n’interprète avec plus de puissance qu’un autre, je suis habité par chacun de ces morceaux. Nous sommes actuellement assez fiers de notre single « Signs« , on à d’ailleurs eu de très bons retours, très appréciables pour un début. Une chose dont je suis sûr c’est que les morceaux du futur album vont en marquer plus d’un en tout cas.

Donnez-vous un traitement spécial à votre voix avant un concert ? Avez-vous déjà eu une panne sèche en live ? Quel est pour vous votre pire concert vocalement parlant ?

Aucun traitement particulier, juste quelques échauffements voix, et beaucoup d’échauffements et d’étirements musculaires pour le jeu de scène, pour éviter la fatigue et les courbatures. Jamais de panne sèche, au fur et à mesure où on travaille son chant, il est facile de gérer les capacités de son corps, de préserver sa voix tout en chantant. Le pire concert, je dirais le tout premier avec mon ancien groupe (Wall Street/Arms Of Nemesis), j’ai voulu trop pousser ma voix et en milieu de set, j’ai commencé à perdre de la puissance et à être beaucoup trop essoufflé.

Avez-vous des conseils à donner aux jeunes qui veulent s’aventurer comme frontman ?

Je dirais pour commencer que tout ne se fait pas en une nuit, développer son chant prends des années, il faut de la scène, il faut se casser la gueule, voir où on a merdé et ne jamais relâcher, c’est la base. Après, derrière, on a toute une démarche commerciale et visuelle à travailler, il faut marquer les esprit et se faire remarquer, assurer sur scène. Faire 30 layers de voix en studio pour avoir une voix de brute c’est bien mais encore faut-il retranscrire cette puissance face au public. Tout ça prend énormément de temps, travail sur l’écriture, placements etc… si l’on prend la chose au sérieux, c’est un minimum. Il faut une volonté de fer pour pouvoir produire quelque chose qui tient la route. Pour terminer, je dirais aussi que quelque part c’est une chose que l’on a dans le sang.