#2 Anthony of Merge

Si vous suivez de manière régulière notre webzine, vous avez dû rencontrer le nom de Merge à de multiples reprises (chronique de l’EP ou Interview filmée). C’est tout simplement parce que l’on croit dur comme fer en la réussite du groupe parisien et de son post-hardcore mélodique. La parole est aujourd’hui à Anthony, frontman à la double voix, qui nous fait part de son amour pour le groupe au G entre autres anecdotes sympathiques. Si vous ne connaissez pas le groupe, des morceaux ont été placés en fin d’article pour aider à la découverte.

À quel âge avez-vous commencé à chanter ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de le faire ?

J’ai toujours aimé chanter, ma mère écoutait sans arrêt de la musique, j’étais toujours derrière elle à baragouiner un faux anglais. arrivé au collège j’ai rencontré des frères jumeaux Max et Justin, Max qui était guitariste et Justin bassiste, je ne savais joué d’aucun instrument mais je voulais faire de la musique, alors on a formé un groupe de metalcore un peu gitan et je me suis mis au chant, j’avais 15 ans.

Avec le chant vient l’écriture, écrivez-vous vos propres textes ? Si oui, sur quoi aimez-vous écrire ?

J’écris tous les textes du groupe, Julien (ndr: guitariste) est souvent derrière moi pour m’épauler sur l’anglais ou pour changer certains mots pour qu’ils sonnent mieux. 
J’aime beaucoup écrire sur la religion, les filles ou sur une personne en particulier, sur l’EP par exemple chaque chanson parle de quelqu’un qui m’a influencé en bien ou en mal.
Pour l’album pour le moment les textes parlent beaucoup d’abandon de foi et de faux semblant.

Comment choisissez-vous les titres de vos morceaux ?

Ce que je fais souvent quand j’écris une chanson, c’est que je m’amuse a trouver d’abord le titre qui va ensuite m’inspirer le texte. J’aime que le titre de chaque chanson soit unique et reconnaissable. Par exemple je suis content que les personnes qui ont écouté L’EP me disent : « J’ai bien aimé « Calypso » ou « Ecclesiast » »
plutôt que « La 1 était cool et moins la 4 ».

Quels sont vos chanteurs modèles ?

Daryl Palumbo (Glassjaw), C’est un génie. 
Michael Jackson, Greg Puciato (The Dillinger Escape Plan), Chino Moreno (Deftones), Anthony Green (Circa Survive), et George Michael.

Quel est celui qui sort le plus du lot dans la scène française ?

Max Rodriguez de Crown Cardinals et Vincent des Butcher’s Rodeo et AqME

Quel est l’album qui vous a le plus marqué d’un point de vue chant ?

Everything You Ever Wanted to Know About Silence de Glassjaw. 
C’est rempli de tout, de haine, d’amour, de folie, les idées de Palumbo sont incroyables.

Quel frontman vous a le plus impressionné sur scène ?

Sans hésitation Greg Puciato, je venais d’arriver sur Paris avec pour seule expérience de concert Korn a Toulon… Et j’étais au premier rang complètement émerveillé par leur présence, je garde un souvenir impérissable du moment où il m’a pris la tête pour chanter la fin de « Fix Your Face » : « praise for her » c’était un vrai moment Nutella.

À qui vous a-t-on déjà comparé vocalement (en bien ou en mal) ?

Ça dépend, j’ai eu droit au chanteur de the USED, je ne suis pas spécialement un fan de sa voix donc je sais pas trop comment le prendre et aussi pour le re-citer Daryl Palumbo, je me suis beaucoup inspiré de lui pour L’EP mais je me rend compte qu’il ne faut pas faire ça, j’ai beaucoup travaillé pour trouver ma voix tout en gardant mes inspirations.

Quel a été le compliment le plus marquant que l’on a fait sur votre voix ?

Je ne sais pas trop, il y a une personne en particulier qui m’a beaucoup poussé et qui m’a aidé à avoir confiance en moi, elle se reconnaîtra. Tout ce qu’il m’a dit m’a marqué.

Avec qui aimeriez-vous faire un featuring ?

Daryl Palumbo et Anthony Green.

Quel est le morceau de votre groupe où vous vous sentez à votre paroxysme ? Celui qui vous rend le plus fier ?

Elle sera sur notre album, j’y ai mis tous ce que je voulais, j’en suis très fier et en plus elle sera mixé par un grand monsieur. 
Et sur L’EP, « Twelve Nine » me tient à cœur.

Donnez-vous un traitement spécial à votre voix avant un concert ? Avez-vous déjà eu une panne sèche en live ? Quel est votre pire souvenir de concert ?

J’ai dû prendre des cours de chant après L’EP car j’ai trop forcé sur ma voix, maintenant j’y fais beaucoup plus attention, je m’échauffe avant chaque répète ou concert.

Je garde un très mauvais souvenir d’un concert avec Ultra Vomit, encore aujourd’hui je me demande pourquoi on a fait cette date… Le public était glacial et j’ai perdu tous mes moyens, aucune note ne sortait et plus je fixais la salle et plus je m’enfonçais. Le point positif c’est que depuis cette date, je ne me prend plus la tête, je profite de l’instant et je m’éclate avec mes potes sur scène, je ne fais plus attention aux « bras croisés » ou aux haineux. 
Comme dirait Booba : – « hey les mecs vous aimez pas ? Allez vous faire enculer.  »

Avez-vous des conseils à donner aux jeunes qui veulent s’aventurer comme frontman ?

Je ne pense pas avoir la prétention de m’improviser donneur de leçon mais d’accord: amusez vous, faites vous plaisir et ayez confiance en vous. 
Ne vous fermez pas à un style de musique faites vous une culture.

Préférez-vous votre chant clair ou votre chant crié ?

Mon chant clair, chanter c’est mon défouloir , et je transcris plus mes émotions par le chant clair que celui hurlé.

Est-ce difficile voir dangereux de concilier chant clair et chant hurlé ?

Difficile oui, dangereux oui. 
Il faut vraiment comprendre comment fonctionne ton corps quand tu hurles, on pense souvent qu’il faut s’arracher les cordes vocales pour sortir du grain sur le scream, alors que non, c’est un chant saturé, Alexandre de The Prestige m’a beaucoup appris sur ça. Pour en revenir au dangereux, j’entend souvent des histoires sur des gars qui se sont complètement pété les cordes vocales, je crois que c’est arrivé à Chino Moreno justement, quand ça sort pas, ça ne sert à rien de forcer. Et les personnes qui te disent :  » avales du lait concentré avec des huiles essentiel de poil de bite » ne sont pas docteur.