#27 Shawter of Dagoba

- 26/03/13 17:23

dagoba

Aujourd’hui, Dagoba est (avec Gojira sûrement) LA figure emblématique du metal made in France à l’échelle mondiale. Pour cette rubrique, il nous semblait évident d’aller à la rencontre de Shawter, leur charismatique frontman, pour le soumettre à nos questions. En attendant la sortie de leur cinquième opus Post Mortem Nihil Est à venir l’année prochaine, découvrez Shawter comme vous ne l’avez jamais vu.

À quel âge avez-vous commencé à chanter ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de le faire ?

Je crois que j’ai toujours été le genre de gamin qui fredonne un truc ou qui reprend des chansons en yahourt. J’ai toujours apprécié chanter, même si en grandissant et en comprenant mieux la musique, mon amour de l’instrument s’est étendu à la guitare puis aux orchestrations en général. 
Mais pour Dagoba – puisqu’il s’agit de mon seul projet musical – au départ je n’avais pas forcément envie d’être chanteur, mais je ne savais pas encore jouer de guitare, puis, il en fallait bien un, et comme j’avais un bon bassiste, batteur et guitariste sous la main, j’ai pris le micro.
 J’ai d’ailleurs mis du temps à évacuer une certaine appréhension concernant le chant étant donné que j’ai longtemps considéré ne pas être à mon poste. Mais à force de travail j’ai appris à maîtriser cela.

Avec le chant vient l’écriture, écrivez-vous vos propres textes ? Si oui, sur quoi aimez-vous écrire ?

J’ai toujours écrit mes textes. J’ai d’ailleurs beaucoup de mal à comprendre comment on peut réellement être sincère quand on chante les paroles d’un autre…je suis trop entier pour pouvoir m’adonner à l’exercice de simple interprète chanteur. Sans dénigrer ou quoi que ce soit, cela reste une énigme pour moi.
J’aime beaucoup écrire à propos de l’amour, qui est un sujet qui peut être léger, déchiré, profond ou sombre et surtout, que j’ai la (mal)chance de connaître.

Comment choisissez-vous les titres de vos morceaux ?

J’aime trouver les titres avant d’écrire les paroles, je ne sors pas une phrase d’un refrain pour en faire le titre de la chanson. Ils me viennent naturellement. Je passe beaucoup de temps dans le mutisme, que ce soit dans les nombreuses d’heures de van en tournée, ou en voyage, ou même tout simplement chez moi. J’aime me perdre dans mes pensées et en tirer soit des leçons, soit des titres !

Quels sont vos chanteurs modèles ?

Freddie Mercury.

Quel est celui qui sort le plus du lot dans la scène française ?

J’aime beaucoup Alex, du groupe Curtiss.

Quel est l’album qui vous a le plus marqué d’un point de vue chant ?

Je crois que c’est le Best of II de Queen. Le travail de Freddie Mercury y est représenté de façon prodigieuse. Il y a tout : l’intention, la puissance, l’émotion, et toute sa mégalomanie.

Quel frontman vous a le plus impressionné sur scène ?

James Hetfield, jamais vu une telle puissance vivante (hormis dans le sport de haut niveau). Il chante plutôt bien en live, mais surtout il joue à une vitesse et avec une fureur hallucinante de la guitare.
 D’ailleurs, c’est vraiment possible de jouer « Blackened » à la gratte et à la voix en même temps ?
 Moi je tiens un couplet ! (rire) Lui, un set de 3h…

À qui vous a-t-on déjà comparé vocalement (en bien ou en mal) ?

Je ne m’intéresse pas trop à ce genre de considérations… Je sais qu’on me demande beaucoup pour des featurings, que ma touche est apprécié, pour le côté Phil Anselmo, et, peut-être aussi pour amener ce grain mélodique / saturé que maîtrise Chester Bennington de Linkin Park..? 
Mais je me sent bien loin de ces deux-là.

Avec qui aimeriez-vous faire un featuring ?

Avec David Guetta. J’aime beaucoup la façon dont il magnifie les voix (ses collaborations avec Sia notamment sont géniales) et je me suis récemment demandé ce que donnerait un chanteur un peu gras avec lui aux commandes… Par curiosité au moins.

Quel est le morceau de votre groupe où vous vous sentez à votre paroxysme ? Celui qui vous rend le plus fier ?

« The World in Between ». Je suis très fier de ce morceau, de l’intention, des riffs, de sa lourdeur, et même des paroles !

Donnez-vous un traitement spécial à votre voix avant un concert ? Quel est votre pire souvenir de concert ?

J’essaie d’aller me reposer à l’hôtel l’après-midi, pas forcément pour dormir, mais pour au moins ne pas avoir la tentation de parler à quelqu’un. Je m’isole. Je bois beaucoup d’eau et je suis sportif au quotidien. Je suis persuadé qu’avoir confiance en son corps, en son moteur, sa puissance, est la principale force du chanteur.

Mon pire souvenir de concert reste un show en Hollande le lendemain d’une nuit passé dans le van lors d’une tempête de neige. J’étais brisé et je suis monté sur scène comme si j’allais à l’abattoir.

Préférez-vous votre chant clair ou votre chant crié ?

Je m’amuse avec les deux, mais je les redoute aussi, car les enchaîner fatigue et parfois je ne sais plus sur quelle technique utiliser pour me reposer lorsque je fatigue.
 Pour le prochain album je vais explorer de nouvelles voies plus obscures. J’aime amener quelque chose de différent sur chaque album. Ne pas me reposer sur mes lauriers.

Est-ce difficile voire dangereux de concilier chant clair et chant crié ?

Je ne sais pas si médicalement c’est dangereux, en tout cas c’est très compliqué d’être juste dans les deux et très fatigant. Je suis régulièrement exténué après les concerts, n’ayant plus envie de parler à personne, alors j’essaie d’éviter de trop parler même si je fais l’effort au maximum de me rendre disponible pour les fans.

Avez-vous des conseils à donner aux jeunes qui veulent s’aventurer comme frontman ?

Croyez en vous.

Pour découvrir ou redécouvrir Dagoba :

 

Reagir a cette nouvelle :