#2 Mr Highway’s Thinking About The End

- 27/03/13 21:56

adtr

The Lyrics :

Wake up!

Oh how the times have changed.
You’re not the person I knew back then.
Let’s get this straight.
This is a calling, when will they stop falling for this?
You lack all inspiration.

We are not the same.
I’ll do whatever it takes
To get it through to you.
We’ll call this a day.
We are not the same.
You are worthless.
Stay in your place.

It’s like speaking in tongues to all of you now.
When will we ever get what we deserve?
How long until the tables turn?
When will we ever get what we deserve?

I’ve created a monster.
I got a side of me that no one should see.
So quit stalling, pack your bags, keep walking away.
Your life leads to destruction.

We are not the same.
I’ve struggled to long to sit back and let you take this from me.
We are not the same.
I have given everything.

It’s like speaking in tongues to all of you now.
When will we ever get what we deserve?
How long until the tables turn?
When will we ever get what we deserve?
Get what we deserve?
Get what we deserve?
Get what we deserve?

Disrespect your surroundings.

You won’t make it out alive (x4)

It’s like speaking in tongues to all of you now.
When will we ever get what we deserve?
How long until the tables turn?
When will we ever get what we deserve?

 

Qu’en dire ?

Si tout le monde s’accorde plus ou moins pour dire que ADTR sont les pionniers du happy hardcore, cela ne veut pas nécessairement dire qu’il n’existe pas de morceaux intensément sombres dans la discographie des floridiens. Lorsque l’on regarde les paroles de plus près on se rend même compte que ça ne rigole pas autant que l’on pourrait le croire, et j’en prends pour témoin « Mr Highway’s Thinking About the End », le morceau le plus noir du groupe, et peut-être l’un des plus tristes qu’il m’ait été donné d’entendre. Pour être juste, c’est surtout le refrain qui est d’une tristesse paralysante, quand le reste du morceau est un déversoir à haine, ou plutôt un défouloir, une purge des passions à la manière d’Aristote.

Je ne sais pas après qui Jeremy McKinnon en a mais il n’a visiblement plus envie de voir cette personne, ce « you », qui lui a pris tout ce qu’il avait : « you lack all inspiration », « I’ll do whatever it takes to get it through to you », « you are worthless », « your life leads to destruction » etc.. J’en viens même à croire que ce personnage lui aurait volé son humanité : « I’ve created a monster » (j’ai crée un monstre) ferait donc référence à lui-même, il a crée cette créature en chassant cette personne de sa vie et en refoulant toute la sensibilité qu’il lui reste, allant jusqu’à se détruire intérieurement. On se retrouve donc avec ce personnage lambda – Mr Highway – qui pense sérieusement à en finir puisque dénué d’humanité et de sentiments, il n’a plus de raison d’être en tant qu’humain, il n’a plus cette force mentale qui le fait avancer, il lui manque l’étincelle et la passion. Tout cela a hélas été détruit. Le plus important reste néanmoins qu’il a conscience de son état (« I got a side of me that no one should see », une partie de moi que personne ne devrait voir) et qu’il lutte contre sa propre personnalité divergente. De quoi est faite sa lutte ? D’auto-persuasion, de regards dans le miroir pour essayer de se convaincre qu’il ne devient pas ce qu’il a chassé, qu’il n’est pas ce qu’il a chassé et qu’il n’y a aucun risque qu’il détruise lui aussi des vies de l’intérieur : « we are not the same » (nous ne sommes pas pareil), voilà ce qu’il se tue à se dire.

Ceci était la partie violente du morceau, qui même si elle est intéressante et assez jouissive, n’arrive pas à la cheville du versant désespéré et désabusé. Ce refrain regroupe tout ce que peut se dire une personne qui en a marre, une personne qui est las de la vie et de ses jugements, du destin, de la fatalité, de l’inégalité constante ou encore du caractère vain des efforts que l’on fournit. Plus qu’une plainte ce refrain est un appel à l’aide vers ceux qui se sont vu moralement anéantis, d’où la première phrase : « it’s like speaking in tongues for all of you now » (C’est comme si je vous guidais tous spirituellement). Ainsi on l’imagine face à une foule abasourdie et fatiguée de son existence, debout sur un énorme bidon, appelant ses frères de misère à la réflexion : quand la roue tournera-t-elle ? (« how long until the tables turn ») ou plus grave, la roue tournera-t-elle ? Aurons-nous un jour ce que nous méritons ? (« when will we ever get what we deserve ») Est-ce que l’on sera enfin reconnu à notre putain de vraie valeur ? Connaitrons nous un jour la vraie valeur des gens ? Le monde apprendra-t-il enfin ? Les erreurs cesseront-elles de se reproduire ? Ces phrases me font un pincement détestable au cœur, une sensation de malêtre pesant et étouffant, car le constat réaliste est des plus déprimant : les gens n’ont jamais ce qu’ils méritent, que ce soient les gens bons ou les gens mauvais, personne n’a le sort qui devrait lui convenir.

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