Track-by-Track / Aegean (When Icarus Falls)

- 24/11/12 17:03

When Icarus Falls

Diego: Aegean est basé sur les travaux d’Elisabeth Kübler-Ross abordés dans l’ouvrage « On Death And Dying ». Elle y décrit « les stades de la mort annoncée » qui sont des étapes ressenties par des patients en fin de vie ou à la suite de l’annonce de la perte d’un être cher. Ça ne transpire pas la joie mais le concept était intéressant à développer. Il a donné naissance à un fil conducteur constitué des cinq étapes (déni, colère, marchandage, dépression, acceptation), pour les ambiances et émotions que l’on souhaitait transmettre au travers d’Aegean. Après, ce n’est pas un carcan qui a bridé les compositions puisque plusieurs morceaux existaient en partie déjà avant. Ce concept a plutôt apporté un ciment cohérent à l’ensemble des morceaux et développé une ligne créative pour la suite des compositions. Au final, cela fonctionne plutôt bien, bien que cela ne transpire la joie de vivre et les arbres en fleur.

1. A step further

Xavier: Commencer un album ce n’est jamais très facile. L’angoisse des tracks vides sur Pro Tools, probablement. Pour conjurer le sort cette introduction a donc été composée en dernier, un riff en rab’ à placer qui donnait rapidement le ton. « On a qu’à mettre deux-trois coups de piano pour poser l’ambiance et départ! », c’est le genre d’idées lancées un samedi soir entre deux tournées de bières et qui finalement apporte de quoi mettre doucement l’auditeur dans l’ambiance.

2. Aegean

Xavier: Définitivement l’une des grandes pièces maîtresses de l’album, « Aegean » nous est apparu très tôt dans le processus de composition. Le groupe n’avait pas écrit depuis longtemps et les idées étaient nombreuses. On s’est donc retrouvé avec pas moins de 6 parties différentes, qui néanmoins forment un ensemble cohérent d’une dizaine de minutes. Ce morceau illustrant l’étape du déni est assez représentatif des différents aspects du groupe, oscillant entre un post-rock aérien et un post-hardcore sombre.

3. Acheron / Eumenides

Xavier: Ce titre exprimant la colère a une histoire un peu particulière. A la base, il a été composé pour le live comme une sorte d’intermède sludgy, il n’y avait alors que la seconde partie de la chanson. Deux-trois gros accords de gratt’, une batterie surdimensionnée et un objectif commun: le premier qui casse une corde ou une peau de frappe se fait payer un verre. A force de le jouer il s’est imposé naturellement dans la ligne artistique d’Aegean. Nous y avons tout de même ajouté une première partie un peu plus fragile et légère, qui finalement rend l’ensemble assez original. C’est un peu le tube de l’été!

4 The asphodel meadows pt. 1

Xavier: A la question que tout le monde se pose: « Y a t’il une partie deux? », la réponse est: peut-être… A la base il s’agissait de l’introduction de la chanson suivante, « what we know thus far« . Cependant, cette première partie réclamait son indépendance afin d’être développée comme il se doit. Quant à la suite, elle ne souffrait pas forcément de cette amputation. Nous voilà donc avec une interlude instrumentale calme qui permet à l’auditeur de reprendre son souffle à mi-album, avant de se prendre une nouvelle déferlante. Avec « Tears of Daedalus » ce sont les rares passages de l’album où les samples et le piano, habituellement mixés en arrière-plan, occupent une place dominante par rapport aux guitares.

5. What we know thus far (an inner journey)

Xavier: Alors que WIF se limite généralement à un tempo ne dépassant pas 65 bpm, cette fois-ci le turbo a été enclenché. Stress de la fin du processus de composition, mauvaise fréquence d’échantillonnage lors de l’enregistrement? Le mystère reste entier… Ce titre se démarque des autres par une dynamique plus importante, des changements de passages abrupts et marque une évolution dans notre façon d’écrire, beaucoup plus condensée que par le passé.

6. Tears of daedalus

Xavier: Une fois par album, mes collègues me laissent la liberté de composer une chanson au piano. Est-ce qu’ils sont fous, ou est-ce qu’ils cherchent simplement à réduire le nombre de riffs de guitare qu’ils doivent eux-même composer? Probablement un peu des deux… Bref tradition oblige, après « Over the frozen seas » de l’EP éponyme, j’ai été chargé d’illustrer l’étape du désespoir. Parti des pianos, le cortège de violons n’a pas tardé à se manifester pour soutenir les harmonies et s’est finalement taillé une place significative. C’est en quelque sorte leur moment de gloire après avoir été mixés au fond des toilettes sur tous les autres titres. C’est aussi l’occasion de remercier Raphaël Bovey qui a largement contribué à l’ambiance « Resident Evil » de ce titre.

7. Hades

Xavier: Dernière étape avant la mort, l’acceptation. Hades est sans conteste la plus vieille composition de l’album, puisque nous l’avions déjà jouée lors de notre premier concert en mars 2009. C’est une autre tradition de WIF: garder un titre sous la main et le modifier tous les trois mois jusqu’à être pleinement satisfait du résultat. L’idée est pas mauvaise, mais traîner trois ans avant de finaliser c’est peut-être un peu extrême quand même. Au final, on y retrouve tout ce que WIF aime: passages post-rock avec des guitares haut perchées, gros riffs post-hardcore pour contre-balancer, une multitude de violons en arrière-plan pour donner de la profondeur le tout parsemé de quelques notes de piano. Une belle conclusion pour Aegean

Reagir a cette nouvelle :