Blessthefall – « Awakening »

- 18/10/11 15:03

Blessthefall-Awakening.

Après le départ de leur premier chanteur et le récent remplacement d’un guitariste, blessthefall nous livre son dernier opus. De très bonne facture, le disque se déroule logiquement. Introduction qui ouvre pour la chanson « Promised Ones », composition soigné et son millimétré. Pour un groupe de post-hardcore, il est rare de voir une telle tenue. Les chansons collent bien les unes au autres et le tout s’enchaine naturellement. Le groupe est professionnel et cela se ressent à travers chaque titre.

« Bottomfeeder », la première chanson révélée par le groupe ne se fait pas attendre. En numéro trois dans la liste, elle représente assez bien l’ensemble, riffs, chant, cris et rythmes bien léchés. « I’m Bad News In Best Way » vient à la suite, mélodies habituelles du groupe, des voix qui restent en tête mais dès à présent le seul bémol de l’album se fait sentir. Les cris sont répétitifs, une amplitude négligeable certes de l’émotion, des paroles reconnaissables mais chaque cri est le même et donc l’ensemble manque de surprises et de rebondissements. Certains dirons que cela renforce l’unité de « Awakening », mais pour d’autres, le tout lassera assez vite.

Les breakdowns de l’album ne feront pas l’unanimité, ils donnent parfois l’impression d’un manque de puissance certainement dû aux hurlements beaucoup trop aigus, comme sur « The Reign ». L’utilisation cependant de chœurs, dans le dernier breakdown de la chanson ne peut que séduire. « 40 Days… » continuera la lancée, plus calme, la partie instrumentale de la chanson est magnifique, rappelant un peu la fameuse chanson « Hey Baby, Here’s That Song You Wanted » datant de leur premier album en compagnie de Beau au chant. Ce dernier use d’ailleurs de notes bien placées et son timbre de voix est agréable. Déjà la moitié de l’album et le tout passe relativement vite.

« Bones Crew », la plus voisine de la précédente est sans nulle doute ma préférée. Energie du punk, et mélodies qui se retiennent bien. Blessthefall est cohérent et délivre une production alléchante, sonorités étudiées sans tomber dans le métacarpe générique ni dans le hardcore pop.

Reprenant et se réappropriant les différentes recettes précédemment citées, BTF allie musique puissante à beauté sans égal. Des guitares aux effets bien placés, utiles et agréables comme sur « Don’t Say Goodbye », peu d’ajouts électroniques et tant mieux. La mode Attack Attack! et Asking Alexandria commençait à faire stagner le genre dans une copie des maitres du domaine et à faire user les groupe d’artifices prévisibles et sans grand intérêt.

« Undefeated » reste dans les mêmes teintes, bien ficelée, la chanson s’écoute d’elle même. Il se ressent directement la facilité pour le groupe de jouer les titres en concert de la même manière et je n’ose pas imaginer l’étendue de leur setlist désormais.

« ‘Till the Death of Me » semble faite pour faire bouger la foule et le pont de ce titre est certainement l’un des plus matures jamais écrit par un groupe d’une telle jeunesse. La dernière chanson, introduite par une sorte d’interlude, révélant son lot de surprise inscrit le groupe comme étant à surveiller dans les années à suivre. Les BTF prennent leur envol sur leurs homologues par leur propension à évoluer tout en gardant leur cachet. « Awakening » est à conseiller aux amateurs du genre mais pas que… Jetez vous dessus au plus vite.

Quentin Leprince

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