I See Stars – « Digital Renegade »

- 01/04/12 18:37

Digital

I See Stars est un groupe de post-hardcore électronique, qui a su se trouver un public et une petite place dans la scène actuelle, pas forcément de taille à affronter des références comme Attack Attack! ou Asking Alexandria, les ISS ont certainement mal vécu leur image beaucoup moins impressionnante de jeunes garçons, faisant de la musique pas forcément musclée. Et c’est là que Digital Renegade arrive, tentant d’amener le groupe vers une nouvelle direction. Après le très mitigé The End Of The World Party, on assiste là à un album beaucoup plus incisif, le chant clair est beaucoup moins présent, les effets et influences electro et dubstep se font ressentir dans les compositions, c’est toujours le même groupe mais en version 2.0.

« Gnars Attacks » introduit l’album, gang vocals, rythme quasiment militaire, cris de fond, la chanson débute sur du cri et sur une partie instrumentale presque théâtrale. Le chant clair reprend sa place, aucun fan ne sera donc perdu, mais les breakdowns arrivent dès le début, plus de lourdeur donc, beaucoup plus d’effort pour faire bouger la fosse, on imagine bien mieux un concert dansant sur ces musiques plutôt que sur leurs anciens titres. C’est assez puissant pour ce groupe, c’est surprenant et entre deux pauses électroniques, on a le droit à des passages au tempo dur et brutal qui feront bouger la tête. « NZT48 » continue l’album, référence à l’excellent film Limitless. C’est comme si le groupe avait pris la pilule du même nom pour se mettre à composer, c’est beaucoup plus réfléchi, c’est certainement de loin et en deux chansons leur meilleur album. Le chanteur ne se contente pas de montrer qu’il sait monter dans l’aigu, et fini les passages interminables avec de la voix pop à souhait. Les guitares apparaissent réellement, de très bons riffs, un chouilla répétitifs mais cela ne posera pas forcément problème, le groupe n’évoluant pas dans un milieu où la musique se doit tout le temps technique. La batterie parait un peu loin cependant, camouflée derrière trop d’effets artificiels, c’est lors des breakdowns que la caisse claire et les cymbales sonnent le mieux. « NZT48 » est un très bon titre en somme, le tout ne gave pas, ni de trop ni de pas assez. « Digital Renegade », titre éponyme à l’album se lance ensuite, introduction légèrement nintendocore, agaçante presque, cependant très courte qui s’enchaine sur un peu de chant clair et un couplet diversifié. La recette est toujours là, mais les guitares sont beaucoup plus présentes, plus graves et on ressent que I See Stars est un groupe et pas seulement un chanteur qui pose sa voix sur de l’electro avec un fond musical. Encore de la violence dans ce morceau, c’est plutôt agréable de voir que le groupe varie entre toutes les possibilités.

« Endless Sky » se voit le privilège d’être une collaboration avec Danny Worsnop, le très controversé chanteur de Asking Alexandria. La chanson n’a rien de différent des précédentes, breakdowns, pauses très pop, refrain entêtant, et rebelote. Je reste un peu sur ma faim, étant un fan inconditionnel du quintet anglais, et le fait que Danny ne prête que son cri sur cette chanson est un véritable souci. « Underneath Every Smile » représente vraiment le genre de début de chanson que je ne supporte pas, voix trop aigue, presque agressante pour les tympans, la suite est bien mieux, on dirait plus une chanson de Sleeping With Sirens qu’autre chose, l’electro en moins donne vraiment l’illusion d’un groupe différent. Bien que cette dernière revienne ensuite, elle est moins présente, ce n’est pas un mal, bien au contraire. La chanson se termine en apothéose après de nombreux gang vocals. On passe rapidement à la suite avec « Mystery Wall », introduction à la batterie et guitare, breakdown dès le départ, on aurait l’impression que la chanson ayant fait le buzz sur internet, expliquant comment être signé chez Rise Records s’appliquerait ici. Breakdown sur breakdown tue le reste. Cependant le second couplet de la chanson vient un peu sauver la mise, on aurait l’impression à un Asking Alexandria des débuts à quelque chose près. « iBelieve » est le petit interlude sympathique, californien presque qui fait plaisir sous ce soleil presque estival. « Summer Died In Connersville », continue la marche et cette fois le soleil meurt, laissant place au côté obscur du groupe, ce n’est pas forcément un morceau que j’apprécie, cependant les changements de rythmes sont intéressants et renouvelleront l’attrait pour le disque qui s’avère être assez complet. La chanson se termine presque sur de la mélancolie. « Electric Forest » a le droit aussi à la venue d’une nouvelle voix, celle de la chanteuse de Hey Monday. La voix féminine apporte un peu de changement, mais le fait que les deux voix soient trop proches ne rajoute pas forcément une dimension supérieure à la chanson. « Filth Friends Unite » vient clôturer le disque et l’introduction est d’une puissance détonante, cette chanson est peut être la meilleure de l’album, elle fera bouger en concert et ne pas la jouer sur scène serait une grossière erreur de la part du groupe.

Le groupe peut donc être fier d’un album réussi, cependant cet album est leur troisième. Cela aurait été un excellent premier album, mais c’est un peu juste pour un groupe qui est censé avant autant d’expérience. Quoi qu’il en soit, bon album, bon nouveau départ pour un groupe qui n’avait pas su allier toutes ses envies dans ses compositions, nous verrons dans la suite si le groupe concrétise ou non son envie de nouveauté et de changement.

Quentin Leprince

Reagir a cette chronique :

i7eqjoS
endofthewordl