#1 Dez Moines

- 27/03/13 21:46

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The Lyrics :

Fall to your knees, accomplishing nothing.

Fall to your knees, only to exercise your schedule.

Abandon calendar.

What has come with such preaching is loneliness.

Profit: zero, achievement: zero.

Forward can’t be stopped.

It just goes to show that some words are useless.

It just goes to show that some words are useless.

Take all your medals, take all your ribbons,

Take all your awards, take them, take them back to the ground.

Our youth is lost;

A product of the created circumstances.

All I can say is maybe

Maybe, maybe

All I can say is maybe

This is what I’ve been expecting all along, all along.

Now’s the time of weakness, now’s the time of blood.

Perhaps even the whole-hearted had wished for this.

Now’s the time of weakness, now’s the time of blood,

And still the time of lions.

Push everything, force everything.

We’ve all sung of the end, but who truly understands it?

All along, all along

Forward can’t be stopped,

It just goes to show that some words are useless.

It just goes to show that some words are useless.

Take all your medals, take all your ribbons,

Take all your awards, take them back to the ground.

 

 

 

Qu’en dire ?

J’ai dû écouter ce morceau une bonne centaine de fois avant que cela me frappe en la fredonnant un matin. Et si « Dez Moines » parlait de l’apocalypse, ou tout du moins de la fin d’un monde ? Inutile de vous préciser qu’avec TDWP il ne faut pas chercher de corrélation entre les titres des morceaux et leur contenu, ce qui a cependant changé depuis l’EP Zombie.

Pour en revenir à nos moutons, c’est surtout ce petit bout de phrase qui m’a permis de mettre en perspective le reste du morceau : « We’ve all sung of the end, but who truly understands it? », ce qui signifie « Nous avons tous chanté la fin, mais qui l’a réellement comprise ? ». Il est vrai que la fin, au niveau littéral avec la destruction ou l’évanescence irréversible d’une chose ou d’un sentiment a fait tout autant d’émules chez les paroliers que la fin au sens symbolique, que ce soit la fin des temps, la fin d’une ère, la fin d’un règne ou la fin d’une existence. De quelle fin parle-t-il ici ? Inexorablement de la fin de notre monde, au sens biblique du terme, car c’est probablement la seule fin dont on ne connait rien, d’où ce « who truly understands it » (qui la comprend vraiment). En effet, la fin du monde est la seule chose parmi les différentes fin qui n’a jamais été vécu puisqu’en théorie une fois cette fin arrivée, plus personne n’est là pour en parler ; et que finalement, tout le monde en parle (paranoïa 2012 oblige), mais qui peut prétendre savoir avec justesse de quelle teneur sera cette fin ? Au nom de qui ou de quoi peut-on dire que l’on a compris la fin de l’Être humain, que l’on reconnaît la logique du processus ? Vraisemblablement personne, ou en tout cas personne de sensé.

Cette phrase arrive en fin de morceau, et elle nous force à repenser ce que l’on entend plus tôt, chose que je me suis empressé de faire une fois cette révélation digérée. Pour moi il y a trois points de vues clairement énoncés, trois réactions à cette fin programmée et pas forcément comprise ; mais plus qu’un point de vue, c’est une remise en question et une réflexion sur la vie de chacun de ces trois exemples, qui défilent en face de leurs yeux après le retentissement des trompettes. J’y décèle le croyant, qui a passé sa vie à se protéger de ce qui arrive, mais qui ne peut y échapper ; le pécheur qui n’a passé sa vie qu’à collecter les récompenses sans penser au développement spirituel ; et enfin le damné condamné, qui se complait dans le sort du monde, celui qui croit en l’inévitable et qui ne veut plus l’éviter, le fataliste qui accepte son sort, et même qui s’en réjouit.

Si la foi en elle-même est bénéfique pour l’âme, la pratiquer aveuglément sans vouloir ne serait-ce que comprendre sa complexité n’est que ruine de l’être. Que ce soit le chrétien qui condamne aveuglément sans tenter de comprendre ou le musulman qui s’enferme dans son coran, le résultat est le même. C’est pour moi ce que représente la partie du morceau suivante : « What has come with such preaching is loneliness. Profit: zero, achievement: zero » (Tout ce que tu as gagné avec de tels sermons c’est la solitude, aucun profit, aucun accomplissement). À force de sermons, l’on se renferme sur le monde qui nous entoure, tout en croyant que l’on se met au service du divin seigneur lambda en lequel nous croyons. Interprétation qui se retrouve dans cette première phrase aussi touchante que terrible : « Fall to your knees, accomplishing nothing » (tombe à genou, en accomplissant rien), l’agenouillement représentant la prière qui, si elle n’est pas exécutée avec sagesse et pleine conscience, n’apporte rien. On peut même imaginer que c’est ce croyant qui se met à genou face à cette « fin » imminente, mais qui ne trouve aucune réponse à ses quémandes.

C’est encore plus frappant pour notre deuxième personnage et les « Take all your medals, take all your ribbons, Take all your awards, take them, take them back to the ground » (prends toutes tes médailles, prends toutes tes décorations, prends toutes tes récompenses, prends les toutes et redonne les à la terre). Cet homme (cette femme) a visiblement gagné un bon nombre de chose, mais en oubliant d’en remercier l’initiateur de cette réussite, le divin/le surnaturel. « Some words are useless » prouve une nouvelle fois que ce ne sont pas les mots qui font la rédemption mais la vraie profondeur de l’esprit, et qu’un réveil tardif ne peut pas apporter l’absolution, aussi sincère et intense soit ce réveil (« Forward can’t be stopped », le futur ne peut être stoppé).

C’est le doute qui envahit notre troisième et dernière facette, en témoigne la répétition des « maybe », puisqu’il ne sait pas lui même comment réagir face à cette fin programmée, irréversible, et irrésistible. Sent-il qu’il la mérite ? Sent-il qu’il la comprend ? Qu’il l’a souhaité ? Terrifiante est la phrase « This is what I’ve been expecting all along » (c’est ce que j’ai attendu durant tout ce temps), terrifiante car elle est la phrase d’un être humain comme les autres, mais d’un être humain désabusé et fatigué de l’humanité, fatigué de sa propre vie (« our youth is lost », notre jeunesse est perdue) et qui se fait finalement le commentateur de la fin puisqu’il en jouit d’une façon coupable. Et d’un coup sanglant il terrasse la faiblesse de l’espèce s’auto-proclamant la plus évoluée de la planète, de sa voix rauque et puissante il scande qu’il est temps pour les impuissants de s’accroupir face au courroux (« now’s the time of weakness », maintenant c’est le temps de la faiblesse), qu’il est temps que le sang coule (« now’s the time for blood », maintenant c’est le temps du sang), mais que les lions, ces créatures célestes cités à de nombreuses reprises dans la bible (« Ne pleure point ; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux. » dans l’Apocalypse) seront toujours là (« and still the time of lions », et encore le temps des lions). Un retour de 2500 ans en arrière, un retour à la loi du plus fort, mais le plus fort psychologiquement ou physiquement ? Seul la fin nous le dira.

J’en finirai avec cette phrase qui est devenu une sorte de mojo : « Push everything, force everything », toujours s’imposer, toujours forcer les choses. C’est un peu la morale de l’histoire, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réaction, il faut savoir se résigner, tout comme il faut savoir se battre, tout en gardant à l’esprit que c’est en forçant son destin que l’on s’en forge un. Voilà, mais comme il n’existe de vérité que celle que l’on se choisi, tout ici peut et doit être remis en question.

 

 

Tommy

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