#7 Hey John, What’s Your Name Again ?

- 08/07/13 18:07

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The Lyrics :

The concept of fashion is the one to blame.
Painting the portrait of
Conviction-less existence.

Well, it must be difficult being so gorgeous.

Well it must be difficult,
Claiming to be the kings and queens

But it’s all
But it’s all
But it’s all
But it’s all of nothing.

This shall pass.
Megalomania.
This shall pass.
Megalomania.

Congratulations on mutilation for a life.
For a life.
Life, life, life, life, life, life.

I’m going to hope for you,
I’m going to pray for you amongst the wreckless and the black.
Salvation lies within.
I’m going to hope for you,
I’m going to pray for you amongst the wreckless and the black.
My time is yours my friend.

We all find ourselves so horribly weak.
(Oh God,)
Here’s an offering.
Here’s an offering.
Offering, offering.


Qu’en dire ?

The Devil Wears Prada est un groupe qui aime les paroles conceptuelles, c’est pour cela – et pour d’autres raisons – que j’aime en parler longuement, que je prends plaisir à les lire et à méditer sur leur musique, puisque je trouve en elle un aspect philosophique qui transpose leurs travaux au delà du simple média, ou lorsque le divertissement devient un véritable moteur de connaissances et de spiritualité. Transformons nous donc en sophistes pour un texte dont l’intention à peine cachée est de nous faire comprendre les vraies valeurs humaines, via la désacralisation du matérialisme et de la culture du paraître. « Hey John, What’s Your Name Again » est sur l’album Plagues, et s’inscrit dans le thème principal des nouvelles pestes du monde moderne. Deux gros points diviseront notre analyse : la destruction du paraître, puis la découverte du soi par la pureté de l’âme.

Si en découvrant le morceau pour on ne peut pas soupçonner à brûle-pourpoint qu’il cherche à se débarrasser des cultes de la beauté, il suffit de poser ses yeux un instant sur des premières phrases on ne peut plus explicites pour s’en convaincre : « The concept of fashion is the one to blame » (le concept même de la mode est à accabler) ; « Well it must be difficult being so gorgeous/claiming to be the kings and queens » (que ce doit être difficile d’être si jolie/de prétendre être les rois et reines). Pas convaincu ? Ces phrases amènent pourtant vers le cœur du problème, car à vouloir être des prix de beauté on finit par passer à côté de sa vie pour n’être qu’une coquille vide, insipide, sans valeur et sans la moindre étincelle d’intelligence : « Painting the portrait of conviction-less existence » (je peins le portrait d’une existence dénuée de conviction). Parlons avec le brio qu’il mérite du passage le plus intense du morceau, la répétition douloureuse mais tellement significative du mot « life ». Le début du vers nous parle en fait de l’inutilité de la chirurgie esthétique, procédé outrageux (en dehors des cas de chirurgie reconstructrice/réparatrice bien évidemment) puisqu’il est le témoin d’une société qui est prête à se faire ouvrir en deux pour que ses semblables s’intéressent à elle. Ce n’est donc pas sans ironie de Mike nous hurle « Congratulations, on mutilation » (félicitation pour ta mutilation). Ce n’est qu’ensuite qu’interviennent nos « for a life » glaçants le sang ; dénonçant cette excuse du « je dois être beau/belle pour avoir une vie », car si tout le crédit donné à une existence humaine se résume non pas à la grandeur des actions qu’elle peut perpétrer dans l’histoire de l’univers, mais à l’apparence truquée que l’on doit se donner pour pouvoir se regarder dans une glace, alors il y a de quoi pleurer pour notre monde.

Puis, comme il serait malpolis de dénoncer un problème sans en offrir un embryon de solution ou ne serait-ce qu’un point de vue sur la question, TDWP va lâcher la phrase autour de laquelle tout va s’articuler : « Salvation lies within » (le salut vient de l’intérieur). Il ne faut pas y voir là qu’une seule signification religieuse, tel que le salut qui nous permettra de gambader dans le jardin d’Eden avec l’Archange Saint-Michel. Lorsque l’on parle de salut, on parle de libération, d’extase, de paroxysme, d’une lumière étincelante qui procure un sentiment de bien-être irremplaçable. Le salut c’est avant-tout un état d’esprit, duquel on se sent libre et en paix avec son être. Le salut n’est pas réservé aux ecclésiastiques, il est accessible à tous ceux qui trouveront à l’intérieur de leur âme, mais aussi de leur cœur, la raison pour laquelle ils se lèvent chaque matin, qui l’accepteront et vivront avec en harmonie. Tenter de préserver indéfiniment sa jeunesse physique, ou courir après le regard des hommes/femmes n’est pas une fin noble ni une quête spirituelle qui permette d’accéder au salut. C’est un véritable cri de terreur lancé à l’espèce humaine, mais un cri de soutien, un cri qui amène l’espoir et qui rappelle que si chacun s’élève spirituellement seul, la voix d’un sage ne peut qu’être la bienvenue : « I’m gonna hope/pray for you » (je vais espérer/prier pour vous) ; « my time is yours my friend » (je serai là pour toi mon ami).

Enfin et je ne peux pas parler de TDWP sans évoquer leur rapport à une déité, quelle que soit celle qu’ils ont choisi. Ce morceau s’éteint dans la plus simple humilité, un constat : « we all find ourselves so horribly weak » (on se retrouve tous horriblement impuissants). Face à l’image de dieu, on ne peut finalement qu’être un insecte, se transformer physiquement ne nous ouvrira pas les portes du paradis, puisqu’il ne juge pas en apparence, mais sur vos actions. « Here’s an offering » (voilà une offrande), cette phrase finale me perturbe ; soit elle signifie que l’on s’offre nous-même en pâture au salut éternel, que l’on voue sa vie au bien et au développement spirituel ; soit elle signifie que nous, gens éclairés, offrons le corps des damnées aux flammes de l’Enfer. Faites vos jeux.

Salvation lies within…

 

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