The Great Divide: Interview

MT - 21/07/11 20:00

Il y a une semaine nous découvrions The Great Divide, groupe de modern harcore parisien très prometteur. L’occasion pour AllTheRageTV de réaliser une interview du groupe afin d’en savoir plus sur eux, leur projet et leur univers musical.

 


– Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?

On est The Great Divide, jeune formation de modern hardcore Parisienne. Antoine et Julien sont aux guitares, Lucas à la batterie, Seb et au chant et moi même (Fab) à la basse.


– Qu’est ce qui vous a décidé à monter un groupe ensemble? Quel est votre but? Seulement vous marrer et passer du bon temps? A moins que ça ne soit pour draguer? Ou avez vous un projet très sérieux?

Seb et moi jouions ensemble dans mon tout premier groupe et quand on l’a arrêté je lui ai dit que j’adorais sa voix et que si je remontais quelque chose il serait au chant. On s’est pris une bonne claque lors de la tournée de Comeback Kid en 2004 et en découvrant d’autres groupes similaires, l’envie de jouer ce style est venue naturellement. Après des galères de line up et une longue pause de presque 3 ans, on a relancé la machine TGD.

J’ai sollicité Antoine après l’avoir vu en live avec The Machinists, qui est son ancien groupe. J’ai bien aimé  sa présence et je savais que même s’il n’a pas de culture hardcore, c’était un bon musicien qui saurait bien digérer les influences et apporter de bonnes choses. Julien a répondu à une annonce postée sur un forum hardcore et avec Antoine ils ont réussi à composer un morceau pour la première répète qui nous a plu direct. Lucas notre batteur actuel est ami avec Antoine à la base et il nous a rejoint juste après le départ de  Julien (Memories of a Dead Man, ex Revive).

Même si peu de groupes jouent ce style et que la plupart des références du genre n’existent plus, c’est un style auquel nous croyons vraiment. Notre but est de partir en tournée, sillonner le plus de routes possible, diffuser notre musique le plus largement possible, rencontrer du monde, bref tout ce à quoi un groupe de hardcore aspire.

En tout cas si on voulait draguer on ne ferait surement pas du hxc! On sait tous que pour emballer il faut être DJ ou faire de la dubstep maintenant!


– D’où vient le nom du groupe et où puisez-vous vos influences?

The Great Divide est aussi le titre d’une chanson de Faded Grey, un super groupe de hardcore qui a existé de 1998 à 2002 et que j’ai découvert trop tard malheureusement. Il y a pas mal de groupes de hxc qui tiennent leur nom du titre d’une chanson d’un autre groupe. The Great Divide est un titre que j’adore, ça sonnait bien comme nom de groupe et on l’a validé d’entrée avec Seb.

On puise principalement nos influences dans la musique des groupes tels que Comeback Kid, Casey Jones, Another Breath, Killing The Dream, Have Heart, Verse, Sinking Ships… Nous n’avons pas tous le même background musical ni les mêmes influences à titre personnel. C’est justement ce qui fera la richesse de notre musique.


– Comme tu le dis vous êtes influencés par des groupes qui jouent un hardcore que j’appellerai, peut être maladroitement, « pur » à l’image de Have Heart ou encore Verse qui sont cités comme étant des références par beaucoup dont notamment Defeater qui semble être le groupe montant du moment. Another Breath est moins considéré comme une icone et du coup ne le sera jamais vu le récent split mais ils opèrent aussi très clairement dans ce style.

Pourquoi se tourner vers cette branche du hardcore qui semble aujourd’hui moins évidente plutôt que vers des courants un peu plus prisés à l’heure actuelle comme le Southern, dont s’inspirent les Butcher’s, ou justement des groupes qui construisent leur propre courant, à l’image de Defeater, Touché Amoré, La Dispute? Ou encore le hardcore qui tabasse à la Terror ou Comeback Kid d’aujourd’hui justement?

Je pense qu’effectivement le mot « pur » est maladroitement utilisé puisque le modern est une évolution du hardcore old school. C’est aussi pour cela qu’on y trouve tout de même quelques phases de two-step ou de mid-tempo. Le mot « pur » correspond surtout à mon avis au fait que nous jouions aussi une sorte de dérivé du punk-rock. Guitares, basse, batterie, voix, il n’y a rien à cacher on balance juste le son d’une façon assez aggressive.

Comme expliqué un peu plus tôt, c’est un style que j’ai toujours voulu faire depuis que je l’ai découvert ! Nous tourner vers cette branche du hardcore n’est pas un calcul opportuniste ou quoi que ce soit, et cela serait un mauvais calcul de toutes façons ! C’est juste de la spontanéité. Nous sommes vraiment réunis dans The Great Divide grâce à des albums comme Turn It Around et évidemment Wake The Dead en ce qui concerne Comeback Kid, et nos goûts musicaux n’ont pas évolué avec l’évolution musicale du groupe. Julien était par exemple parti au Ieperfest juste pour y voir Defeater, et j’apprécie cette scène hardcore totalement portée sur l’émotion, tout comme une bonne partie du groupe. Pour autant, ce que dégagent ces groupes ne correspond pas à ce que l’on souhaite faire, ni à la raison pour laquelle nous jouons ensemble. On veut vraiment garder le coté catchy, speed et agressif du modern sans tomber dans le 100% emotionnel. Idem pour Terror, ce style manque trop de mélodies pour nous. Et, entre nous, tu imagines Antoine et Julien avoir les dégaines pour jouer du Terror ? (rires)


– Souvent chez ces groupes les paroles sont marquantes mais aussi interprétables de différentes manières parfois totalement différentes. En tant qu’auditeur, on a tendance à trouver une signification aux textes en y incorporant notre propre vécu et c’est ce qui fait leur force aussi. Est-ce que c’est ce que vous avez voulu créer avec The Great Divide? Quand je lis vos textes, j’y vois des déceptions et l’incompréhension qui en découle, ainsi que des road trip entre potes pour essayer d’oublier tout ça, j’ai vu juste ou pas du tout? D’ailleurs d’où vous vient l’inspiration coté lyrics?

C’est tout à fait ça. Même si les paroles sont écrites avec un certain sens, libre à la personne qui les écoute et les lit d’en avoir une approche et une lecture différente en fonction de son vécu et de son expérience. La preuve : nous n’avons pas cherché à suggérer un road trip entre potes pour oublier les déceptions dans Crash (si c’est bien à ce titre que tu fais allusion) mais juste l’histoire de jeunes qui périssent dans un accident de voiture après avoir consommé de l’alcool. Mais ton interprétation est tout à fait plausible et honorable!

L’inspiration pour nos paroles nous vient de nos expériences passées, nos déceptions, notre regard sur le monde actuel et ses problèmes mais aussi des choses comme l’amitié et les valeurs qui nous sont chères… Tout cela semble basique mais on n’est pas un groupe politisé, nous ne sommes pas straight edge ni vegetariens (sauf moi) donc on aborde des sujets plus génériques. Je dois avouer que je cultive secrètement l’envie d’écrire un texte pro végétarisme. Mais je crains que si on me laisse faire, il faudra laisser Seb écrire un texte sur le foot et le PSG (rires!)


– Une nouvelle scène rock française est en train d’émerger avec des groupes comme Butcher’s Rodeo, Admiral’s Arms, Branson Hollis, etc. Que pensez-vous de la scène actuelle?

La particularité de cette scène reste à mon avis qu’elle est surtout constituée d’amis et enveloppe de nombreux styles issus du hardcore ou plus généralement de l’alternatif, et ce à un niveau de plus en plus élevé. Il y en a pour tous les goûts, le hardcore déstructuré, hargneux et rodé d’Admiral’s Arms, le côté rock’n roll super efficace des Butcher’s, le côté Thrice des Bransons… Il y a aussi évidemment Rise of The Northstar, dont le nouveau line-up envisage du très bon, leur chanson pour le Japon est aussi une excellente initiative.

Après on peut surtout parler d’une scène parisienne pour les groupes que tu cites, dans le modern hardcore on ne peut pas parler de la France sans parler de Nine Eleven que l’on respecte énormément pour le coté humain puis parce qu’ils ont su s’imposer comme une référence depuis quelques années. Il y a aussi A Bridge To Many,  No Guts No Glory et beaucoup d’autres. On peut surtout conclure par le fait qu’il est totalement possible de découvrir de très bonnes choses sans avoir à attendre la venue d’un groupe venant de l’autre bout du monde. La France dispose de très bons groupes et d’assos / distros très actives, il serait vraiment dommage au public de ne pas en profiter.


– Ce projet, on en entend parler depuis pas mal de temps dans le milieu, qu’est ce qui vous a décidé à attendre aussi longtemps avant de publier vos chansons? C’était du teasing?

Haha sérieux ? Vraiment aucune volonté de teasing de notre part et au final on s’étalait peu sur TGD avant de diffuser nos morceaux. Si nos chansons avaient été prêtes plus tôt nous les aurions publiées plus tôt ! Vu les galères de line up qu’on a connues, on était plus qu’impatients d’avoir enfin quelques morceaux enregistrés au propre et dignes d’être diffusés. Honnêtement, à aucun moment on a cherché à tenir les gens en haleine ou quoi que ce soit, on n’est pas les messies du genre. Au bout d’un moment on a jugé que ces titres étaient prêts, on les a donc enregistrés, mis en ligne et en téléchargement gratuit. Cela faisait un moment qu’on bossait tous les cinq et il était temps d’avoir des avis extérieurs. C’est la critique qui fait avancer.


– Plus de 500 fans sur Facebook en quelques jours et presque 1400 écoutes pour Never Be The Same. Ca vous inspire quoi?

C’est quelque chose  à deux vitesses. D’un coté c’est vraiment cool, nous sommes vraiment contents de ce mini « buzz ». Après, on attend de voir combien de personnes viendront nous voir en concert. C’est là  que l’on peut vraiment juger un groupe. J’ai vu des pages de groupes inconnus au bataillon avec plus de 5000 fans mais aucune tournée de bookée ni aucune actualité si ce n’est une succession de session d’enregistrements de morceaux qui ne seront même pas défendus sur scène.

De nos jours, internet et notamment facebook permettent de faire la promo d’un groupe rapidement et de diffuser bien largement la musique. Mais notre but n’est pas de nous faire mousser sur le web mais plutôt de faire le plus de concerts possible. Encore une fois on veut monter sur scène, faire part de notre énergie en live et échanger autre chose que des « j’aime » virtuels.


– Il y a donc trois chansons en ligne pour le moment. Vous en avez d’autres en réserve? Un EP peut être?

Trois chansons en ligne et en téléchargement gratuit ! Je tiens à le rappeler! Nous en avons d’autres en réserve. De quoi assurer un (court) set. Nous espérons enregistrer un Ep à la fin de l’année pour qu’il sorte début 2012.


– Ecouter c’est bien mais voir en live c’est mieux. Alors, des dates de prévues?

Pas encore malheureusement mais on souhaite vraiment jouer dès que possible! Avis aux orgas!


– Le mot de la fin pour nos lecteurs?

Un grand merci à tous ceux qui nous suivent sur internet, qui ont partagé notre page et nos morceaux. On vous rappelle que nos morceaux sont en téléchargement gratuit sur notre player. Et comme nous n’avons pas de disques avec les crédits imprimés dessus, on remercie ici Maxime, Guillaume et Berzerker qui ont matérialisé TGD d’un point de vue visuel et sonore ! Merci aussi à Alltherage pour cette première interview!

 

Téléchargez les 3 titres de The Great Divide ici ou sur Facebook.

 

Propos recueillis par Manu et Marjorie.

Crédit photo Ben Berzerker.

Reagir a cette nouvelle :