Fishing With Guns : Interview

Photo : Samir Hamiche

Salut les gars, pouvez-vous expliquer aux lecteurs de All The Rage Tv les origines du groupe ?

Tof (Guitare) : Guillaume et moi travaillions ensemble et nous nous sommes découverts des goûts communs et notamment musicaux.
Nous avons donc décidés de créer un groupe dans le but de nous amuser et dans l’espoir pour certains que cela favoriserait la repousse des cheveux.

Jean : Et pour d’autres de se taper de la coke et des putes… Faut croire que ça marche pas (surtout pour les cheveux).

Guillaume (basse) : Yep pour les cheveux, cela n’a pas trop marché. Pour le reste, on a rapidement trouvé un breton (Jean) pour hurler dans le micro et un autre guitariste en la personne de Rémi. A la batterie, a cette époque, on jouait avec Djo qui aujourd’hui tape pour Hollyblood Blvd. Assez rapidement, Max l’a remplacé.

A partir de là, le line up est resté inchangé et depuis c’est l’amour.

Quel est la signification du nom du groupe « Fishing With Guns» ?

Tof : Pécher avec des flingues, il faut aller à l’école les gars =)

GuiX : Une façon de dire qu’aujourd’hui, on en fait tous un peu trop, qu’il faut arrêter de surjouer, d’exagérer…Hiroshima pour tuer une mouche quoi.

Jean : Plus sérieusement il faut y voir une critique acerbe de la société de consommation de poissons panés dans laquelle nous vivons actuellement. Si rien n’est fait dans les années à venir on court droit à la catastrophe. Donc ici il ne faut pas comprendre notre nom au sens premier du terme mais plutôt dans sa dualité et son ambivalence nietzschienne voir freudienne dans son approche fantasmagorique. Et puis faut bien dire que ça sonne bien non ?

A l’écoute de vos chansons, on sent dans votre musique des influences venant du Southern Rock, du Hardcore, et du Metal en général. Quels sont les groupes qui vous ont influencé ?

Rémi : De nombreux groupes nous ont influencés et il est difficile d’en citer des communs aux 5 membres. On compte comme influences communes ou quasi communes des groupes comme Rage Against The Machine, Snot, Pantera, Queens of the Stone Age, Cult of Luna, Deftones, Maylene and the Sons of Disaster ou encore The Dillinger Escape Plan.

GuiX : Motörhead pour moi et Craddle of Filth pour Tof aussi quand même :-)

Il apparaît dans votre biographie que vous avez déjà sillonné les routes de France ainsi que de certains pays étrangers comme l’Egypte et l’Angleterre. Quel a été l’accueil du public des pays que vous avez visité par rapport à votre musique ?

Rémi : L’Angleterre, on aimerait bien mais ce n’est pas encore le cas. Mais nous avons effectivement joué en Egypte.
L’accueil là-bas a été très positif. Tout d’abord parce qu’assez peu d’artistes de ce style musical s’y produisent. Il y a encore quelques années, ce style était, si ce n’est interdit, au moins très étroitement surveillé par les autorités et une descente de police pendant le concert était chose courante.
Du coup, le public était totalement déchaîné et décomplexé. Ce qui parfois a pu nous surprendre, comme des personnes venant nous parler sur scène pendant le concert.

GuiX : On a appris récemment que l’on avait été surveillé par la police d’Etat pendant la deuxième tournée…

Jean : On n’a rien vu. Sont bons les agents secrets.
GuiX : Espérons que les choses évolues dans le bon sens là-bas.

Votre premier album « The Night Fell » est disponible depuis Septembre 2010. Celui-ci marque une évolution de la musique du groupe qui était alors très axée Hardcore. Pouvez-nous nous parler du processus de création et de l’enregistrement de celui-ci ?

Rémi : On n’y a pas vraiment réfléchi, c’est venu assez naturellement. L’approche hardcore, on l’a toujours un peu (ou on l’espère en tout cas !).

GuiX : Mosh Part !!!

Rémi : Mais on a pour habitude de toujours nous remettre en question, se demander ce qu’on peut faire “en plus” ou “en mieux” sur chaque composition.
Lorsqu’on a travaillé sur les morceaux de la démo, on était dans l’urgence d’écrire des morceaux et on est allés à l’essentiel sans trop revenir sur les compositions. Sans pour autant renier ces morceaux, ils ont un côté plus brut de décoffrage mais du coup un peu moins travaillés en profondeur.

Pour l’écriture des chansons de The Night Fell, c’est vrai que nous avions beaucoup dans les oreilles des groupes comme Queens of the Stone Age et autres projets de Josh Homme, ça a aidé à se déplacer vers des sonorités plus stoner. On a également prit plus de temps pour travailler chaque morceau, expérimenter différentes voies. Certains morceaux sur l’album ont connu plus de 2 ou 3 versions jouées en live, parfois totalement différentes, avant d’avoir leur forme définitive.

GuiX : Pour l’enregistrement, on a fait ça au studio Sainte Marthe avec notre pote Guillaume Mauduit. Il joue en ce moment avec Seed from the Geisha et Butcher’s Rodeo

Pouvez-vous nous donner les thèmes abordés dans les paroles ? Certains sont-ils récurrents ?

GuiX : L’amour, la mort et…le cinéma

Jean : Le thème principal abordé dans les paroles est le cinéma et les héros de films d’action. On y trouve Tom Selleck ou Kurt Russell (le morceau Kurt Russell is a lover est d’ailleurs un hommage au film “Boulevard de la mort” de Tarantino). Les textes sont généralement très typés cinéma car cela permet de raconter des histoires et de créer un univers. Bien sûr, plusieurs titres assez autobiographiques traitent de sujets plus classiques comme les états d’âmes, la vie, l’amour et la luxure… Mais bon ça, c’est notre part de féminité qui s’exprime…

Vous avez partagé de nombreuses scènes avec des groupes de la nouvelle scène métal et punk française. Quelles sont les anecdotes marrantes que vous avez retenu lors de ces 3 dernières années de tournée ?

Rémi : Les anecdotes les plus étranges sont surtout issues de nos concerts en Egypte.
Lors de notre tout premier concert au Caire, notre son a été coupé d’un coup, les lumières rallumées et une voix parlait dans les haut-parleurs. Comme le message était en arabe, on était un peu comme 5 abrutis sur scène à se demander ce qui se passait. Puis la voix s’est arrêtée, les lumières se sont ré-éteintes et on a pu finir le concert.
Plus tard, on nous a expliqué qu’on avait retrouvé des verres avec de la bière dans l’enceinte de la salle (l’alcool était interdit dans la salle et est très sévèrement contrôlé dans le pays), la voix qui passait était celle du directeur de la salle au téléphone qui sermonnait les jeunes à notre concert.

GuiX : Et il a fallu négocier pour poursuivre le concert…

Quels sont vos projets pour l’année 2011 ? Des tournées, un nouvel album ?

Rémi : Pour 2011 on va déjà bien se concentrer sur les concerts à venir, on a également tourné un clip qui devrait sortir dans les semaines à venir. Le temps de le monter, on a tout fait nous mêmes avec des amis dans le milieu cinématographique, du coup on ne peut pas donner de date exacte.
Pour le nouvel album, on va attendre un peu quand même ! Mais on aimerait plus se tourner vers des sorties plus rapprochée et donc pas forcément sortir des albums mais assez régulièrement des maxis ou des splits. Mais on n’a pas encore assez de matière pour promettre quoique ce soit !

Guix : Peut être une signature sur un label….

Un dernier mot pour conclure cette interview ?

Rémi : Merci à vous ! Et écoutez Pantera.

Jean : Et Fishing with Guns parce que Pantera leur a tout pompé !

Tony