Alesana – A Place Where the Sun is Silent

- 18/10/11 15:07

Laissez moi vous conter l’histoire de Alesana, un groupe de post-hardcore atypique qui a réussi à faire son trou dans le métier grâce à son identité inimitable. Finalement son histoire c’est l’histoire d’un mec, un seul, et qui s’appelle Shawn Milke. Cet homme a l’une des voix les plus extraordinaire que j’ai jamais entendu. Grâce à sa voix il a réussi à créer à son groupe une véritable sonorité, encore plus quand sa voix est mise en valeur par un screamer de qualité assez faible (Dennis Lee). La force dont Alesana fait preuve vient également du fait qu’ils jouent avec pas plus mais pas moins que trois guitaristes. Après de nombreux changements de line-up tout en gardant la même base (Shawn, Dennis et Patrick Thomson, le guitariste soliste) ils ont sortis trois excellents albums chacun inspiré d’un univers particulier, que ce soit la mythologie grecque (On Frail Wings of Vanity and Wax), les contes de fées (Where Myths Fades to Legends) ou bien une histoire horrifique qu’ils ont eux même créée (The Emptiness). Cet album ci tourne autour de la Divine Comédie, et plus précisément de l’enfer de Dante Alighieri, le poète transalpin. Avec le dernier guitariste arrivé Alex Torres (ex-Eyes Set to Kill et Greeley Estates) on pouvait s’attendre à un album teinté d’agressivité et de violence, toujours en contraste avec le grain de Milke. Faux, complètement faux, A Place Where the Sun is Silent porte bien son nom, et voici pourquoi.

Alors autant l’introduction au piano je dis oui, autant les trompettes sur A Forbidden Dance je dis non, et absolument non. On est censé avoir à faire à du bon post-hardcore et pas à de la musique de cirque, je n’ai rien contre quelques ajouts d’instruments incongrues mais là ça ne marche vraiment pas. Ce que l’on a ensuite est relativement mou, gentillet et flasque, l’exemple type avec The Temptress qui s’énerve beaucoup trop tard ou Beyond the Sacred Glass, un morceau anormalement long qui est sauvé par la qualité de son refrain. On a une fois de plus droit au duo Shawn/sa sœur sur du piano (également l’instrument de Shawn), comme d’habitude c’est un beau duo mais qui n’aide pas à mettre un peu de rythme dans l’album. Heureusement il y du « good ol’ » Alesana avec Hand in Hand With the Damned (avec une incursion réussie pour la sœur de Shawn qui chante également quelques lignes) et Circle VII : Sins of the Lion – qui a fait l’objet d’un clip fait d’images live – qui est de loin ce que l’on a de mieux a se mettre sous la dent, merci à Milke et a Jeremy Bryan (batteur). Ce n’est pas du grand Alesana mais c’est nettement mieux. Lullaby of the Crucified, un morceau aux sonorités épiques, finit le premier acte « The Gate » avec un peu de pep’s, car oui, l’album se divise en deux actes.

Quoi de mieux pour commencer le seuil des immortels (The Immortal Sill) qu’une introduction tout en latin, la langue des Dante et autres Virgile. Hélas le reste n’est pas vraiment à la hauteur, trop paresseux pour soulever une quelconque émotion, ils ne chantent plus avec leurs tripes et ne jouent pas avec leur cœur, on a donc un résultat sans âme, où le soleil ne brille pas et ne fait rien scintiller. Dans l’amas de sons amorphes et fainéant au possible on a tout de même quelques choses intéressantes : Labyrinth qui marche bien grâce à son refrain et pour cause il est le même que tous les autres, sur le même air et avec les mêmes variations : on ne change pas une recette qui marche ; The Fiend qui donne enfin un vrai rôle à jouer pour Dennis dont on avait rarement si peu entendu les gutturaux dans Alesana ; et enfin A Gilded Masquerade – l’un des morceaux pré-sorti – qui calme un peu la déception la faute à une mélodie efficace et un chant qui gagne en intensité émotionnelle. Je me demande cependant comment ils peuvent avoir un jeu aussi pauvre avec trois guitares, et comment ces mêmes gens ont pu nous sortir les morceaux si puissants de l’album Where Myth Fades to Legends. Pour les deux derniers morceaux ils ont choisi de faire dans le classique, sans trop prendre de risques, on a même la chance de réentendre une narration de Dennis Lee, que les connaisseurs apprécieront sans nul doute.

Je m’attendais à plus épique pour l’enfer de Dante, il y avait vraiment matière à faire quelque chose de bien. Seulement quand on titre un album d’après une phrase sortant du début d’un livre (Chant 1 l.60 « mi ripigneva là dove ‘l sol tace » pour être précis) c’est peut-être qu’on ne l’a pas lu en entier. Oui, on appelle cela du troll mais c’est parce que la déception est réelle quant à ce quatrième LP vraiment trop chiant des fils de Raleigh. Mais comme on le dit souvent pour pas mal de groupes, un mauvais Alesana vaut mieux qu’une bonne paire d’autres. Ah oui et les morceaux sont trop longs.

 

Tracklist :

Act One: The Gate

1. The Dark Wood Of Error

2. A Forbidden Dance

3. Hand In Hand With The Damned

4. Beyond The Sacred Glass

5. The Temptress

6. Circle VII: Sins Of The Lion

7. Vestige

8. Lullaby Of The Crucified

 

Act Two: The Immortal Sill

1. Before Him All Shall Scatter

2. Labyrinth

3. The Fiend

4. Welcome To The Vanity Faire

5. The Wanderer

6. A Gilded Masquerade

7. The Best Laid Plans Of Mice And Marionettes

8. And Now For The Final Illusion

 

Tommy Hennequin

 

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