As I Lay Dying – « Decas »

- 11/12/11 17:08

As I Lay Dying est un groupe qu’on ne peut plus présenter, à l’occasion de leur dizième anniversaire, les américains délivrent Decas, un album de faces B et de bonus qui saura ravir les aficionados de la première heure. Sortir un disque le 11/11/11 est tentant, certains auraient préféré attendre un peu plus et avoir un véritable album des types de San Diego, quoi qu’il en soit il y a dans cet album 3 titres inédits qui à eux seuls valent la peine de se procurer Decas.

En ce qui concerne les reprises et les titres remixés, l’avis de tous sera beaucoup plus mitigé. Le medley quant à lui est vraiment spécial, pas forcément intéressant pour un vrai fan, c’est un titre original et sympathique mais qui n’apporte rien au disque. Pour finir par le meilleur on commencera par les titres version électro. Le premier est signé Innerpartysystem et il rend très bien, un côté dubstep qui ne gâche rien mais il faut avouer que personne ne voyait AILD se diriger vers cette voie. Un groupe d’une telle maturité et d’une telle expérience se fera certainement haïr par certains puristes et pourra éventuellement leur permettre d’acquérir de nouveaux adeptes. Bien que la réalisation soit bonne ça ne sonne pas Tim Lambesis et sa bande, on imagine plus un groupe du genre Asking Alexandria ou Bring Me The Horizon tenter un coup marketing avec des chansons mixés par des grands noms du genre. Le second remix, celui de « Wrath Upon Ourselves » est le parfait archétype de ce qui ne me plait pas, ça fait brouillon, en dehors de la voix, la chanson est impossible à reconnaître, ce titre est inaudible pour peu qu’on ne puisse pas accrocher à sa rapidité. Le titre suivant, est un très bon titre, le remix, sans être indispensable, donne une dimension nouvelle à cette chanson étant déjà excellente. Les mélodies de la guitare sont conservées et on reconnait aisément le titre et on se surprend à le chantonner. Le dernier titre de l’album cette fois signé Big Chocolate, est du genre à ne pas convenir aux fans purs et durs de AILD. Utile sans l’être, il s’agit d’un remix dubstep et rien de plus, pas de quoi transcender les foules ne même rendre accroc au disque. Comme quoi, faire comme les autres pour un groupe qui avait une véritable identité n’est pas forcément chose facile.

Les reprises maintenant, du Slayer, du Judas Priest, et Descendants. De quoi éventuellement contenter les oreilles, et bien en fait pour moi pas vraiment. Les reprises auraient été très bonnes si elles avaient été novatrices, de par leur réécriture ou par le décalage entre la chanson de base et le genre du groupe qui la reprend. Au risque de tomber dans les clichés j’aurais préféré entendre du Lady Gaga ou du Katy Perry dans cet album, à la place on a le droit à des reprises qui sont sympathiques, mais sans plus. « War Ensemble » n’est pas vraiment différente de l’originale sans être la même. Le chant est pleinement saturé sur la plus récente version, les guitares sont les mêmes à quelques détails près, et bien que la chanson ait marqué les esprits je ne suis pas convaincu par l’effort des américains. Viennent ensuite deux reprises de Judas Priest, « Hellion » qui introduit parfaitement « Electric Eye », c’est déjà beaucoup mieux, le titre étant honoré d’une adaptation vidéographique, mais je reste sur ma faim. La voix rend très bien, les guitares sont impressionnantes mais il ne s’agit pas de leur création, la reprise est donc belle mais c’est une reprise. « Coffee Mug » est exactement la même que l’originale, d’une certaine façon c’est une bonne reprise, mais je pense que le choix original de la chanson n’est pas judicieux.

On arrive maintenant à la partie « chansons originales » et là pas de compromis, c’est du très bon As I Lay Dying. Il n’est pas forcément nécessaire de bénéficier de beaucoup de titres pour avoir de la qualité, ici trois chansons et certainement que les fans en redemanderont. Un EP de trois titres aurait fait l’affaire, ne comprenant que ces trois raretés. « Paralyzed » est d’une intensité remarquable, batterie ultra technique, voix bien utilisées, les guitares sont belles, un côté « Parallels » qui n’est pas sans me déplaire, un solo de guitare bref mais titanesque. Ce premier titre du disque s’inscrit dès à présent comme une des meilleures chansons du quintet. « From Shapeless To Breakable » est aussi un bon titre, qui revient aux sources, riffs débordants d’ingéniosités, sublimés par l’ensemble rythmique et la voix. Ici pas de chant clair, pas de problèmes, on ne s’en aperçoit que peu tant le manque n’existe pas. C’est avec de la voix non saturée que commencera la dernière, « Moving Forward » qui est beaucoup plus calme que ces précédentes comparses. Des mélodies imparables, des paroles chantées magnifiquement, des riffs qui contrastent le tout avec brio et une jolie structure.

As I Lay Dying a pour ses dix ans d’existence essayé de marquer les esprits avec Decas, pari réussi à moitié, puisque la plus grande ressource de ce disque est contenu à son début. Un objet de collection, contenant trois très bon titres, une jolie pierre blanche, en espérant que la troupe de San Diego ne s’arrêtera pas là et ne laissera pas attendre son public trop longtemps pour cette fois un album en bonne et due forme.

 

Tracklist :

1. Paralyzed

2. From Shapeless to Breakable

3. Moving Forward

4. War Ensemble (Slayer cover)

5. Hellion (Judas Priest Cover)

6. Electric Eye (Judas Priest Cover)

7. Coffee Mug (Descendents cover)

8. Beneath the Encasing of Ashes (Re-Recorded Medley)

9. The Blinding of False Light (Innerpartysystem Remix)

10. Wrath Upon Ourselves (Benjamin Weinman Remix)

11. Confined (Kelly “Carnage” Cairns Remix)

12. Elegy (Big Chocolate Remix)

 

Quentin

Reagir a cette chronique :
16318_400x400
Engel
Chevelle
Gérard Way - Hesitant Alien
Finch-Back-To-Oblivion
Cover July Talk
save the nation
62. Fourth Quarter Comeback - The Only Way We Know EP
58. Chronographs - Nausea EP