Attack Attack! – « This Means War »

- 14/01/12 23:30

 

This Means War, nouvel album des Attack Attack!, sort enfin en ce début d’année 2012. Après avoir réalisé une version deluxe à leur premier album sans Austin Carlile, le groupe annonçait la couleur, des voix claires sans autotune depuis le départ de Johnny Franck. Un changement qui donnait l’eau à la bouche, fini les enfantillages, avec le chant clair de Caleb, le groupe prennait une nouvelle dimension, plus éloignée de l’image « Crabcore » qu’on pouvait lui donner. Alors bien entendu le groupe n’a pas totalement changé sa façon de faire, fort d’une nouvelle ligne de mire, Attack Attack! continuera de jouer avec ses figures de style préférées, comme les refrains très entêtants à la batterie pop et catchy, des couplets criés et puissants et tout ceci sans l’autotune et avec un accordage différent.

Tout d’abord le disque est quasiment entièrement produit par Caleb, le chanteur du groupe pourra donc faire un son qui leur est propre, et pas influencé par différents producteurs comme Joey Sturgis. Le reste du travail est fait par John Feldman qui entre autres s’est occupé des productions de D.R.U.G.S. ou de The Used. La première chanson de l’album commence un peu comme une chanson du groupe de Craig Owens, précédemment cité. Baguettes de batterie donnant le rythme et bruits angoissants en fond sonore, cette similitude frappera aux oreilles des amateurs de D.R.U.G.S. mais la suite est belle et bien indifférente. Caleb ayant préféré pousser des cris moins gutturaux, on s’attend à quelque chose de moins lourd et bien non. Du Drop-G, pour les non initiés à la guitare c’est neuf demi tons en dessous de l’accordage normal d’une guitare, à savoir plus d’un octave. C’est comme si les guitares étaient des basses accordées un demi ton plus bas. Lourd, très lourd est le résultat. Et ce qui choque le plus c’est la différence entre couplets et refrains, ainsi les couplets sonnent très djent, comme pourrait sonner Periphery ou Born Of Osiris, et des refrains très pop, presque caricaturaux. Le décalage est efficace mais déroutant, on passe de quelque chose de très puissant à un son très gentil, trop lisse. Le choix aussi d’avoir donné à chaque chanson un nom commençant par « The » est très discutable, sachant que dans le même label, Memphis May Fire l’avait fait quelques mois plus tôt. C’est peut être ça qui manque à Attack Attack! une vraie personnalité, un quelque chose qui ferait oublier le ridicule de leur premier clip, une touche personnelle qui les ferait passer pour autre chose que le groupe le plus générique du genre.

« The Revolution », le premier titre est vraiment le reflet de ce disque, des guitares aux riffs très lourds, des influences de djent un peu partout, ça sonne très virulent, on a du mal à reconnaitre le groupe, le refrain, bref quant à lui donne déjà le ton, des effets électroniques un peu partout, une batterie très pop rock, et des « oh oh » chantés à tue tête. C’est bien ça le souci, c’est qu’on est entre deux univers, la violence et l’insouciance, l’éden et l’enfer. Et niveau cohérence, pour s’y retrouver c’est assez difficile, mais le côté presque inné du refrain donne envie de le chanter, et le breakdown de fin saura mettre d’accord tout les fans de metalcore. La chanson qui suit, « The Betrayal » est basée sur le même principe, des couplets où ça bouge, un refrain où on sort toutes les mélodies possibles en priant pour que l’auditeur les retienne. Dès là on sait comment le reste de l’album va se passer, et ce n’est pas les quelques ponts ajoutant quelques rebondissements dans la chanson qui sauront contredire cela. Breakdown prévisible et reprise du thème principal, c’est bien interprété, mais un peu limité pour un groupe qui existe depuis six ans et qui a eu l’occasion de trouver son style et d’évoluer.

« The Hopeless » est exactement la copie conforme des autres, à l’exception faite du refrain qui contient de la voix saturée, sinon c’est pareil, couplet, refrain, couplet, refrain et puis breakdown. Vu la qualité sonore et les moyens du groupe, il est évident que ce groupe déçoit. « The Reality » nous ramènera plus de bends que sur les précédents titres, et un pont accompagné de dubstep qualitatif. D’ailleurs la qualité ne fait pas défaut, juste l’originalité et la pérennité du disque, car entre nous, ce disque ne traversera pas la décennie comme étant le disque à écouter absolument. « The Wretched » est la meilleure chanson de l’album, ne serait-ce que par son chant clair poussé et agréable. Cette chanson ne sauvera pas totalement les meubles, mais donne un vrai espoir quant au groupe, Attack Attack! peut s’illustrer en tant que groupe à très bons titres. Le reste de l’album vaut le coup, mais ne restera pas en tête, c’est un bon album, très bon album pour le groupe même, mais à côté des grosses carrures du genre, le groupe ne se fera pas une nouvelle virginité. Pas décevant, pas étonnant, pas mauvais, pas excellent, un album moyen, les fans du groupe apprécieront, à découvrir pour comparer aux anciens albums, sinon passez votre chemin.

 

 

Tracklist :

01. The Revolution

02. The Betrayal

03. The Hopeless

04. The Reality

05. The Abduction

06. The Motivation

07. The Wretched

08. The Family

09. The Confrontation

10. The Eradication

 

 

Quentin Leprince

 

Reagir a cette chronique :
16318_400x400
Engel
Chevelle
Gérard Way - Hesitant Alien
Finch-Back-To-Oblivion
Cover July Talk
save the nation
62. Fourth Quarter Comeback - The Only Way We Know EP
58. Chronographs - Nausea EP