Before Their Eyes – « Redemption »

Before Their Eyes est de retour et fort de son nouveau programme de démocratisation, le groupe est très attendu au tournant. Redemption s’est fait attendre et la tournure musicale est différente, le groupe n’est plus le même d’une part dans sa formation, mais aussi dans sa maturité, n’ayant pas sorti de nouveautés depuis 2008. Le nouveau Before Their Eyes est donc par avance un disque qui fera parler de lui, que ce soit en bien ou en mal, le groupe étant revenu en haut de l’affiche et s’étant médiatisé un peu plus avec son grand retour.

« Lies », première chanson de l’album, magnifiquement introduite par moins d’une trentaine de seconde, en plus d’avoir déjà su faire commenter la communauté youtube à son sujet est une très bonne chanson. Riffs imprévus, de la lourdeur, un grand changement pour le groupe qui officiait dans le post-hardcore très léger. Bien sûr le groupe ne s’est pas débarrassé de ses sonorités originelles, mais le tout a bien grandi. La voix claire est au rendez-vous, les cris se font plus présents. Bien plus angoissant que « Life Was All A Dream » du précédent disque, l’ouverture de cet album est vraiment au niveau de sa date de sortie. Ce n’est pas vraiment la suite, ce n’est pas vraiment le renouveau, c’est presque un nouveau groupe offrant un album d’exception. Beaucoup plus dur, les sonorités de guitare et la batterie sont plus recherchées. Le titre suivant, en plus d’être un duo avec les Breathe Carolina, continue sur la lancée, chant clair puissant, cris et voix alternées, la partie instrumentale n’est pas en reste. « Find » est quant à elle sous la même recette, introduction musclée, le chant arrive pour aérer un peu la composition, le laissant que quelques notes de basse et de guitare sur une batterie presque absente avant que la chanson ne reparte de plus belle. C’est là le premier souci de Before Their Eyes, la recette, elle plait ou ne plait pas. Le chant clair étant majoritaire, il n’y aura pas comme dans Asking Alexandria, par exemple, des chansons très diversifiées au niveau voix et composition. La fin de la chanson cependant surprendra avec son breakdown d’un grande intensité avant de reprendre sur le refrain sans transitions pompeuses. Le batteur montre sa hargne en fin de morceau également, avant que la chanson ne s’arrête pour laisser place à « Everything ». Très calme, cette chanson est la plus courte de l’album, intro exclue, elle fera penser à « My Understandings » de Of Mice & Men, un peu le même déroulement, bien que la chanson soit totalement différente. Un peu trop tôt à mon goût dans le disque, j’aurais apprécié ce genre de chanson quelques titres plus tard, car je n’ai pas vraiment besoin de me reposer maintenant mais la suite ne m’en laissera pas le temps. « Redemption », éponyme à l’album, sera très incisive, même chaque partie chantée sera énergique, un véritable souffle dans l’album. C’est bien ça la surprise, comme quoi la chanson calme n’était pas si mal placée que ça…

Après la chanson la plus virulente de l’album, « Revenge » continue la course du disque qui ne dure même pas 35 minutes. Les chansons sont au nombre de douze en comptant l’introduction, et le tout semble aller très vite, c’est agréable, mais certaines chansons ne semblent que contribuer à l’album d’une façon mineure. On ressent beaucoup plus de travail sur « Lies » ou « Redemption ». « Revenge » se finira comme à l’accoutumée par un breakdown mitigé, tant la structure du morceau est semblable aux autres. « Revival », ouvre le bal quant à elle par un riff très agressif, agréable, plus éloigné de ce que les BTE se sont montrés de faire. La voix du chanteur de The Plot In You viendra un peu changer la donne, mais le refrain semble un peu casser le rythme, bien que très bien écrit. « Surrender » suit, offrant un peu moins d’obscurité dans sont départ, mais comme ses onze autres comparses, la chanson est entre grandeur et décadence. Un refrain tout simplement grandiose, des couplets qui compilent toutes les possibilités du groupe, cette chanson est une petite perle. Plus proche d’un Bury Tomorrow calme que d’un Sleeping With Sirens déchainé, la chanson se termine brutalement et laisse « Backstabber » arriver. Un breakdwon véritablement démoniaque, mais encore noyé dans des moments très pop, un bon mélange pour qui saura l’apprécier. Les deux dernières chansons du disque sont tout aussi bonnes, « Faith » est un petit bijou au niveau de ses guitares presque southern metalcore, « Alive » quant à elle aura le côté pop-punk qui ne fera pas sombrer totalement dans la folie l’auditeur.

En résumé un bon disque, je reste un peu sur ma faim quant à l’album en général, mais les chansons une à une sont toutes de très bonne qualité, certaines plus que d’autres, en tout cas Before Their Eyes a compris comment faire et depuis qu’ils se sont émancipés de Rise Records, le groupe sort des stéréotypes de cette musique, et pourra même trouver un public plus éclectique.

Tracklist :

01. Intro

02. Lies

03. Dream (feat. Breathe Carolina)

04. Find

05. Everything

06. Redemption

07. Revenge

08. Revival (Featuring Landon Tewers of The Plot In You)

09. Surrender

10. Backstabber

11. Faith

12. Alive

Quentin Leprince