Betraying the Martyrs – Breathe in Life

- 20/09/11 15:08

« Hype » : exagération autour d’un fait ou d’une personne et qui enduit généralement un sentiment de reconnaissance imméritée. C’est de ce fléau qu’est victime l’un des tout meilleurs groupe français de metalcore : Betraying the Martyrs. Impossible en effet de voir les français mettre tout le monde d’accord avant la sortie de ce premier LP, tant l’attention qui leur était porté avait attisé la haine de ceux qui détestent ce qui est populaire. Petit récapitulatif avant de s’attaquer à la galette.

Eddie, le premier vocalist s’en va peu après l’EP controversé: les fans pleurent, mais pas longtemps. En effet le remplaçant de celui qui restera dans l’entourage du groupe n’est rien d’autre que l’un des meilleurs vocalistes death qu’il m’ait été donné d’entendre, j’appelle à la barre Aaron Matts. Le bestiau est anglo-saxon mais qu’importe le flacon tant qu’on à l’ivresse. La formation étant composée de membres présents dans plusieurs groupes – les guitaristes Baptiste Vigier et le dernier arrivé Lucas d’Angelo chez les Black Curtains et le bassiste Valentin Hauser qui officie également chez les Beyond the Dust – on pourrait craindre un manque d’implication totale dans ce qui est l’album de metal français le plus attendu de la fin d’année (pas loin devant le dernier As They Burn). Faux, complètement faux, j’ai même envie de me traiter de menteur…menteur. La première chose que l’on peut dire sur cet album, c’est qu’il a été soigneusement et longuement travaillé de tous les points de vue, son retard (prévu pour mai il a finalement été repoussé de quatre mois) justifie totalement la qualité de l’enregistrement et de la production globale.

Les récents signataires du label américain Summerian Records (Stray From the Path, Asking Alexandria et autres I The Breather) tout en restant chez Listenable Records ouvrent le bal avec une introduction un peu spéciale ; Ad Astra (les amateurs de latins seront ravis des titres des morceaux comme toujours chez BTM) est sauvée par les notes de piano finales qui – même si elles font un peu publicité EDF/GDF – ravivent l’ambiance biblique et épique qui animera ce LP. Vient ensuite Martyrs – l’un des deux morceaux qui avaient été divulgué au préalable avec Because of You – qui nous arrive dans le nez comme trois bons murs de briques après un ride avec Sebastian Vettel (pilote de F1 pour les néophytes). La piste est vive, puissante, death à souhait et même le chant clair n’a pas assez de clarté pour remettre un peu de lumière dans cette ambiance noirâtre qui parle de sacrifice et de souffrances partagés. Un moment fort pour débuter un LP. C’est ensuite le morceau du clip (dont la réalisation fine et propre est à souligner) – Man Made Disaster – et son introduction au chant clair. Aaron prend une énorme dimension sur ce morceau en développant toute l’étendue de sa voix ainsi que toute sa technique. Je me rends compte également que BTM n’a pas commis l’erreur classique des groupes à synthé et qui avait pu poser problème sur l’EP The Hurt, the Divine, the Light, le piano reste le piano et on ne tombe pas dans un surplus de son synthétique et/ou électronique ; avoir des vraies notes de pianos fait un grand bien en dépit du fait que l’on a parfois du mal à les entendre. Victor est en tout cas vraiment doué avec son instrument, que ce soit sa voix ou son synthé. Because of You continue l’apothéose proposée par ce début d’album, un morceau tout en intensité et en technique qui débouche sur un superbe bridge final chanté tout en douceur avec une véritable réussite à la voix. Les « Please no more pain » de Aaron font froids dans le dos quand les « We scream loud, we pray hard, because it’s done now » hérissent les poils. Je n’ai pas encore parlé des riffs ni de la batterie, pourtant ils ne sont pas en reste car ils réussissent à nous passionner à chaque morceau. Les deux guitaristes sont tout simplement géniaux quand la gestion du tempo par Antoine Salin est parfaite.

Vient ensuite mon bébé, j’ai attendu le jour où je pourrai entendre cet ovni depuis le moment où le teaser est apparu. Tapesty of Me, LE morceau de l’album, un savant mélange de deathcore, metalcore ou encore post-hardcore, les riffs sont passionnants, les breaks terribles, les voix parfaites. Ce morceau est le plus abouti, peut-être le plus travaillé musicalement parlant tant l’enchainement des mélodies et des rythmes semble naturel. On souffle un peu avec Liberate Me Ex Inferis, une interlude original, qui s’envole dans un progressisme musical étrange, une ambiance de peplum sur fond de dubstep et d’un genre d’electro industrielle grâce à des riffs bien rythmés. Leave it all Behind déçoit un peu, trop lente par rapport au reste de l’album elle nous endors un peu ou plutôt nous désintéresse, la clean voice n’est que peu efficace ici et le vocal d’Aaron trop couvert par la technique des gratteux, qui nous offrirons d’ailleurs le premier solo de l’album : great (les connaisseurs auront reconnus sur la fin un riff qui fait agréablement penser à Bullet for my Valentine). Life is Precious dont on avait pu entendre la démo au moment de la présentation de Aaron dans la sympathique vidéo Betraying the Idol est la piste la plus violente et la plus destructrice de l’album. Elle lâche les chevaux avant le quasi piano-voix Azalee un peu gâché par un démarrage poussif. La fin de l’album est foncièrement moins bonne que la première partie (avant l’interlude) puisque nous ayant habitué à du très lourd, le moindre faux pas de BTM prend une dimension conséquente.

Niveau paroles on savait à quoi s’attendre, la vie, ses joies et ses peines, surtout ses peines, on a même droit à un morceau écolo (Man Made Disaster). L’écriture est l’une des grandes réussite de Breathe in Life, des textes sensés et qui touchent un public plus large que pour l’EP où il était grandement question de spiritualité et de religion (« Abraham here I am, take your son Isaac to the mountain » pour ceux qui s’en souviennent). Ce premier LP est une réussite, souhaitons à BTM qu’il plaise autant à l’étranger lors de probables campagnes outre-atlantique maintenant que sextet est chez Summerian.

 

 

Tracklist :

01.Ad Astra

02.Martyrs

03.Man Made Disaster

04.Because of You

05.Tapesty of Me

06.Liberate Me Ex Inferis

07.Leave It All Behind

08.Life Is Precious

09.Love Lost

10.Azalee

11.When You’re Alone

 

Tommy Hennequin

 

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