Birds in Row – « You, Me & The Violence »

Ça y est, c’est fini, on ne pourra plus dire que Birds in Row est un petit groupe français, les lavallois ont fait le grand saut en entrant dans l’écurie Deathwish qui n’est autre que le label de Jacob Bannon aka frontman de Converge. Si l’on connaissait tous en France le talent de Birds in Row, il ne fait aucun doute que cela ne leur prendra que quelques jours une fois l’album sortie pour devenir la nouvelle coqueluche du reste du monde.

C’est bien simple, You, Me & the Violence se classe pour moi dans le top 3 des albums de 2012. Entre hardcore et screamo, le groupe livre des morceaux expéditifs mais appliqués, armés pour la guerre mais beaucoup plus technique qu’il n’y paraît. Le premier extrait « Pilori » ne quitte plus ma tête depuis cinq jours, et est le parfait exemple du génie du trio : un départ canon à faire rougir The Chariot, puis une véritable sensibilité, une pincée de mélodie, juste ce qu’il faut pour ressentir l’émotion ; une batterie et une basse à couper le souffle, pour un finish en apothéose. Si je dis expéditifs c’est parce que les morceaux tournent globalement autour des deux minutes, ce qui ne leur empêche pas de dire tout ce qu’ils ont à dire et de faire passer le message qu’ils veulent faire passer. En ce sens on pourrait faire le parallèle avec Touché Amoré (qui au passage les ont déjà adoubé) et leurs morceaux courts mais intenses.

Si l’on a l’impression que le bourrinage s’enchaine sans véritable coordination ou logique, c’est que l’on a pas écouté attentivement l’album ; car il y a toujours cette touche mélodieuse ou une ligne de basse qui vous colle à terre en vous rappelant que vous n’avez pas à faire à n’importe qui. « Guillotine » par exemple est une véritable démonstration des musiciens, une démonstration captivante et hypnotisante, quand bien même elle ne dure qu’1’45. Revenons également brièvement sur les superbes parties chants: dans le monde du screamo la monotonie vocale n’existe pas, puisque ce n’est pas tant le son que le contenu qui est mit en avant avec des voix écorchées, souffrantes, douloureuses et qui arrivent à transmettre une émotion incomparable. Inutile de dire que les deux vocalistes du groupe y parvienne parfaitement, mention spéciale à « Last Last Chance », incroyable ballade au milieu d’un champ de testostérone.

You, Me & the Violence réussi le pari d’être à la fois transcendant de part des riffs ébouriffants et une sphère musicale parfaitement remplie tout en gardant intacte une émotion profonde et vraie. La piste éponyme en est indécente. La galette s’achève enfin avec brio sur une fable mélancolique de 12 minutes que je vous laisserai découvrir à tête reposée puisque parler d’elle avec des mots serait la souiller. Une mention spéciale se doit d’être faite pour les pistes suivantes : « Guillotine », « Walter Freeman », « Pilori », « You, Me & the Violence » et « Police & Thieves » (tellement de groove..)

Aujourd’hui je pense sincèrement que Birds in Row est le meilleur groupe français en activité, toutes scènes confondues. Sans décrier les qualités indéniables de leur deux premiers opus Cottbus et Rise of the Phoenix, celui ci est leur chef-d’oeuvre, leur master piece. À partir de là, le monde leur tend la main et « the sky is the limit ».

Tracklist :

01. Pilori

02. There Is Only One Chair In This Room

03. Cages

04. Guillotine

05. Walter Freeman

06.Last Last Chance

07. You, Me and The Violence

08. Grey Hair

09. Cold War Everyday

10. The Illusionist

11. Police & Thieves

12. Lovers Have Their Say

Tommy