Cancer Bats – « Dead Set On Living »

Pour ma deuxième chronique, on m’a gentiment confié le dernier album en date de Cancer Bats : « Dead Set On Living » et je dois dire que j’étais vraiment très impatient de découvrir ce que les Bats nous avaient réservé pour ce millésime 2012.

En musique, il y a deux catégories de groupes : ceux qui se creusent les méninges à chaque nouvel album pour ne pas lasser les fans ou tout simplement par souci de changement et les autres, ceux qui s’ancrent dans une recette (efficace ou pas) et tentent plutôt de peaufiner leur style sans toutefois dévier  du procédé originel. Cancer Bats tombe dans cette deuxième catégorie et c’est plutôt, à mon avis, leur principale qualité. Dans un monde où tout va bien trop vite et où l’offre est cent fois supérieure à la demande, il est parfois préférable de se tenir à une ligne de conduite et de ne pas y déroger. A chaque album, ils nous concoctent la même recette de Grand-Mère, celle dont on raffole et dont on ne changerait un iota pour rien au monde. Le menu pour 2012 sera donc Dead Set On Living (écrire DxSxOxL pour être super cool). D’un point de vue sonique, on reste dans le son caractéristique des Bats avec une légère amélioration quant à l’album précédent – « Bears, Mayors, Scraps And Bones » – car l’équilibre entre la basse et la guitare a été nettement amélioré et la batterie y est vraiment plus percutante. Un son général plus incisif qui colle mieux aux ailes de ces chauves-souris.  Côté morceaux, même si des titres comme « R.A.T.S », « Road Sick » ou encore « Drunken Physics » tirent leur épingle du jeu, on reste un petit peu sur sa faim. Passée la première écoute en mode surexcité et volume à 11, la première petite gifle laisse place à une analyse plus poussée et on voit bien que Mamie est un peu fatiguée de nous servir la soupe tous les deux ans et que la route pour venir a réveillé ses rhumatismes.

La perle va à « Road Sick » qui nous livre du pur Cancer Bats, aiguisé et énergique, et le clip, très réussi, colle parfaitement à leur image de gentils Canadiens déconneurs qui envoient du lourd quand il le faut. Peut être cet opus aurait-il du s’appeler « Road Sick » d’ailleurs, car de la route, les Bats s’en tape un maximum et c’est d’ailleurs là que vient toute leur puissance ! On sent bien que les 11 titres de « D.S.O.L » (moi je suis pas cool je mets pas les x) sont calibrés pour la scène et je n’ai nul doute quant à leur exécution en concert, je suis même sûr que c’est la qu’ils seront transcendés et qu’on ira réécouter cet album avec une oreille neuve. Attention tout de même ! Les fans de ces cancéreuses souris volantes ne seront pas déçus car Scott, le guitariste, nous sert une pelletée de riffs tous plus incroyables les uns que les autres ! Au final, c’est ce qu’on aime chez eux, c’est que chaque morceau nous assène deux ou trois riffs vengeurs qui viendront hanter notre sommeil et « Dead Set On Living » ne déroge bien évidemment pas à la règle. Ceux-ci sont moins punks que sur les précédents albums mais plus stoner voire sludge ce qui ralenti un peu le tempo général de ce dernier effort, comme si Mémé avait mis une plaquette de beurre en plus dans ses fameuses lasagnes, cet album est plus lourd et prend plus de temps pour la digestion.

Pour résumé, je dirai que depuis « Hail Destroyer », Cancer Bats a su trouver son inimitable style et qu’au fil des années, leur excellente réputation scénique s’est aussi retrouvée dans leurs albums et « Dead Set On Living » ne fait pas exception. Je suis persuadé que chacun des 11 titres qui le composent saura trouver sa place dans un de leurs sets ultra énergiques. Espérons qu’ils ne se fatiguent pas trop sur la route car ils ont encore de beaux jours devant eux et un public fidèle répondra présent à chaque nouvel album. Long live the Bats !

Tracklist :

1. R.A.T.S
2. Bricks and Mortar
3. Road Sick
4. Breathe Armageddon
5. Dead Set On Living
6. The Void
7. Old Blood
8. Drunken Physics
9. Bastards
10. Rally The Wicked
11. New World Alliance

Flo VeraCruz