Cathedraal – « Voix Blanches »

- 29/03/12 20:53

 

Le triangle c’est hype, on en trouve partout, surtout sur les artworks d’albums. Pas nécessairement synonymes de bons goûts ils peuvent – si ils sont bien placés – donner un effet de style certain et rendre ses lettres de noblesse à un art trop peu souvent souligné. Le triangle il est là, sur le front cover du premier opus de Cathedraal. Ses Voix Blanches ne sont pas impénétrables, baladons alors nos oreilles sur l’une des découvertes francophone de ce début d’année.

C’est sur une instru bien triste que démarre l’opus, on a l’impression de traverser le fleuve Achéron avec ce cruel « Sasha ». Accompagné de cordes (violons), la piste est magnifique et ne ferait pas tâche dans un funérarium. Les ex-Madame de Montespan (en partie) envoient ensuite leurs mélodies léchées, et nous barbouillent d’un chant douloureux et brouillon, jouissif au possible. Le refrain de « Quelque part à l’est : Babi Yar » est facilement imprimable, catchy et très bien écrit il reste et donne envie de le scander entouré d’une foule déchaînée. La production a saturé la voix du frontman, et l’effet sale marche plutôt bien, c’est un peu un cache-misère mais si le style est là il n’y a pas de quoi se plaindre. L’alternance avec un chant clair presque aussi arraché que les cris ne permet pas une parfaite distinction entre les deux, la voix ne fait finalement qu’un avec les mélodies. La scène screamo française n’est que le reflet de ce principe, des mélodies calmes, posées, ambiantes ou expérimentales, où l’on superpose des cris à l’agonie sur des textes introspectifs.

Bourré de bonnes idées, l’opus de Cathedraal se verra ajouter quelques instruments et sonorités intéressantes. Hormis les violons de « Sasha », c’est l’orgue de « Laisser aller » qui provoque un effet vraiment intense. Il rend l’ambiance encore plus pesante qu’elle ne l’est déjà, presque malsaine. Habitué aux compositions qui flirtent le post-rock, les frenchies ne se font pas attendre pour montrer qu’ils savent mettre de l’intensité dans leurs morceaux, « En Crimée » et à moindre mesure « Les arbres en témoignent » ne sont pas là pour rien. Enfin « Dieu ne croit plus en nous » est terrible dans ses paroles, mais tellement élégant, tout comme « Des noms sur des valises ». Ce sont vraiment mes morceaux favoris, plein d’intensité et d’émotion.

Si l’album est un peu long il passe tout seul, s’écoute et se réécoute sans problème. La scène française regagne en volume ces temps-ci, des groupes comme Cathedraal et Aussitôt Mort me donnent pas mal de frissons. À quand un immense concert qui rassemblera tout ces jeunes talents ?

 

 

Tracklist :

01. Sasha

02. Quelque part à l’est : Babi Yar

03. En Crimée

04. Je ne t’ai pas défendu

05. Laisser aller

06. Dieu ne croit plus en nous

07. Rouler les peaux mortes

08. Des noms sur des valises

09. Je l’aimais encore

10. Les arbres en témoignent

 

 

Tommy

 

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