Chelsea Grin – « Evolve »

- 20/06/12 19:10

 

A défaut de remporter la palme de l’originalité avec ce titre, Chelsea Grin a le mérite de coller au plus proche de la réalité. En effet, rarement aura-t-on vu un groupe aussi affecté par un changement de line-up. L’arrivée de l’ex-Born of Osiris Jason Richardson se fait entendre à chaque instant, et fait de cet album une véritable résurrection pour le groupe.

Avant, Chelsea Grin, c’était un peu cette machine de guerre sans pitié, sans émotion, d’une violence sans nom et dont chaque note transpirait une crasse malsaine. Aujourd’hui, si le groupe fait toujours de la violence son fonds de commerce, il a su évoluer vers quelque chose de plus complexe, gagner en majesté – je ne saurai que trop insister là-dessus, et aboutir à un résultat plus construit, moins brouillon. La présence permanente de samples permet de faire monter la tension en début de chanson (« The Second Coming », « Lilith ») de nous ménager des pauses en leur sein et d’aboutir à des fins magistrale (« The Second Coming »). Au niveau des guitares, je l’ai évoqué plus haut, l’influence de Jason Richardson est omniprésente, et l’on a droit à des riffs beaucoup plus mélodiques, plus techniques, mais sans jamais tomber dans l’outrance, ce qui permet de donner une richesse d’une grande justesse aux chansons.

Abordons maintenant un point qui a fait débat depuis la sortie du titre « Lilith » : le chant. En termes de scream, peu d’évolution par rapport à My Damnation, toujours un panel assez large avec une présence pour les aigus. Mais là où le changement est frappant, et inattendu, c’est l’apparition de cleans sur deux titres : « Lilith » et « Don’t Ask, Don’t Tell ». Sur le premier, les cleans ne sont certes pas transcendants, mais ils apportent tout de même un petit plus non négligeable. Mais là où je fus littéralement scié, c’est face au titre de clôture de l’album, « Don’t Ask, Don’t Tell ». Il s’en dégage une émotion dont je n’aurais jamais cru Chelsea Grin capable, une espèce de mélancolie palpable à travers ces chœurs, ces accalmies dans les parties instrumentales ponctuées de samples légers. Véritablement, un bouleversement dans l’univers de Chelsea Grin que je ne peux qu’admirer.

Alors certes, une certaine fanbase se dira « trahie » par un groupe qui s’éloigne de ce qu’il était. Pour ma part, il m’est impossible de ne pas saluer la performance. Cette évolution me semblait nécessaire au groupe, et il le fait de la plus belle des manières. Et ce n’est que grâce à celle-ci que les moshparts et autres déferlements de violences gagnent en intensité et en légitimité. Définitivement, une grande réussite.

 

Tracklist :

01. The Second Coming

02. Lilith

03. S.H.O.T

04. Confession

05. Don’t Ask, Don’t Tell

 

Jason Diaz

 

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