Dance Laury Dance – « Living For The Roll »

- 02/02/12 16:13

Hormis une poignée d’exceptions, aucun groupe ou musicien, aussi touché par la grâce et le talent soit-il, n’est à l’épreuve des modes et du temps. Aussi, aujourd’hui en 2012, sortir un album comme Living for the Roll de Dance Laury Dance, avec une pochette aussi déconcertante, revient véritablement à ingurgiter un paquet de lames de cutter. Autrement dit, le risque est grand : ce qui était en vogue sous l’ère Axl Rose, est devenu cliché depuis près de deux décennies. Mais outre cet écueil de contexte, quid des morceaux qui composent cet opus ?

Nous avons, dans l’hexagone, la chance de pouvoir compter sur des formations revival hard-glam-rock qui riffent du tonnerre et pérennisent l’esprit du rock’n’roll. Je pense à Aesthesia ou encore Rakel Traxx. Dance Laury Dance nous vient, lui, de Québec, et à déjà eu l’occasion de se faire un nom outre-Atlantique avec, notamment, une scène en première partie de Metallica remarquée. Musicalement, le combo distille un hard rock efficace, qui, inévitablement, se distingue par son exubérance mais aussi par sa capacité à divertir sans relâche son public. Dès « Burning Hot », premier titre de la galette, le groupe affiche son désir de forniquer avec la maxime « Sexe, drugs and rock’n’roll » avec ses riffs tonitruants et ses textes à prendre au soixante-neuvième degré tant ils élèvent la température. « Montréal Hooker » raconte l’histoire délicate d’une rencontre avec une prostituée sur fond de basse bien crade et avec autant de swing dans la voix qu’un titre du King. Vous l’aurez compris, le combo ne fait rien dans la subtilité.

Le souci majeur avec l’objet est qu’il est assez difficile d’ériger un ou deux titres au dessus du lot sur cet album. Il y a peut-être « Living for the roll », ses chœurs séduisants, ses riffs gras, lourds et répétitifs, ainsi que son timbre de voix sombre, presque sorti d’outre-tombe comme pour rappeler que le rock et ses préceptes appartiennent au monde de la nuit. Sur « Hell’s rock’n’roller’s », le frontman Max Lemire retrouve ses aiguës et fait frémir sa corde vocale. Je ne peux m’empêcher de penser à l’hilarant « Murder train » du groupe rock factice The Foreskins, pour ceux qui connaissent la série How I met your mother, en écoutant « Death Train » et ses « hey ! » harangueurs.  L’opus se termine par « To be drunk », ballade acoustique au coin du feu qui narre les aventures d’un groupe en quête d’alcool dans les rues de Québec.

Living for the Roll est un disque hommage au rock’n’roll, à ses parrains et à ses dogmes irrévérencieux qu’il convient d’examiner comme un divertissement, au delà de l’aspect purement musical. Si les textes sont  excessivement impertinents et que l’ensemble pêche par excès de redondance, le travail de fond est indéniable et l’implication des membres du groupe est totale en dépit d’une désinvolture fièrement assumée. Pour autant, il convient d’observer un certain recul vis à vis de ce type d’entreprise, qui semble aujourd’hui condamné à écumer les bars et se contenter d’une poignée de lignes sur son curriculum. La mode est peut-être cyclique mais, aujourd’hui, rien ne laisse pensée que l’âge d’or du Hard Rock est sur le retour. La crédibilité des Dance Laury Dance ne saurait donc être autre que partielle à l’heure ou nous publions ces lignes.

 

Tracklisting :

 

1. Burning Hot

2. Montreal Hooker

3. Sex Wolf

4. Out with Rockers

5. Death Train

6. Bad Motherfucker

7. Revolver

8. Living for the Roll

9. Leather

10. Hell’s Rock’n'Rollers

11. To Be Drunk

 

Kevin Dufrenoy

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