Discloser – « T.O.Y. TV »

- 03/01/12 16:08

 

Dans la lignée des groupes de nu-metal des années 90, Discloser, groupe français signé chez M&O livre son disque intitulé « T.O.Y. TV », leur entrée en matière se passe donc dans les meilleures auspices. Vingt ans après la vague du metal fusion, aux touches Kornesques ou proches de Linkin Park, Discloser n’a pas à rougir, cependant, en allant à contre courant, Discloser prend un risque et pas des moindres, aller là où la demande n’est pas forcément, faire leur musique plutôt que de suivre les modes et tendances actuelles. C’est déjà une grande qualité, ce peut être un énorme défaut si le résultat n’est pas à la hauteur. L’album, composé de douze titres d’une détonante personnalité, commence sur les chapeaux de roue avec « Get Away ». Guitares rocks, gimmicks voix rappées, cris, basse omniprésente, distorsion, tout est là, on remonte le temps. On ne peut que souligner la puissante voix du chanteur qui ressemble à s’y méprendre sur certains passages à celle d’un certain Serj Tankian. C’est dire la qualité des compositions, System Of A Down aurait pu écrire certains de ces titres. Un premier titre avec une réelle contenance, c’est qualitatif, c’est bien interprété, c’est joliment mixé et ça sonne ricain. Discloser a réellement une originalité à cette époque, faisant revivre un style perdu dans la multitude de groupes ayant voulu copier les grands du genre.

« Let’s Go », sonne beaucoup plus comme un titre de Korn, basse en slap, riffs lourds et minimalistes. Nombreux silences pour laisser la voix parler pour le groupe. Cette chanson me plait moins, mais on ne peut que déceler chez les jeunes frenchies du talent. Le refrain frappe comme la premier chanson, SOAD revient nécessairement comme point de comparaison. Outre cette ressemblance vocale plus qu’intéressante, les chansons s’enchainent sans se ressembler, avec un réel fil conducteur mais des façons de faire très novatrices, ambiance piano bar du far west pour « Nicole’s Back » ou festive pour « Political ». On passe du coq à l’âne en restant dans la basse cour. « On My Way Home » et son riff dévastateur change un peu la donne en ajoutant une grosse partie groove metal au disque qui laisse un peu respirer avant de retourner dans un univers un peu psychédélique où on retrouve vraiment des influences de Toxicity entre autres. « Insomnia » est plus ou moins un interlude, titre acoustique à la basse très technique, presque proche d’un Incubus des premières heures. « Cold » ferait penser à du Red, titre à ambiance sombre, progressif, calme et relaxant, ce titre est travaillé. Sonorités de batterie parfaites pour épouser une telle chanson. « Together » est le titre le plus contrasté des douze, puissant puis calme, ravageur puis mélodique, c’est du très bon, et Discloser semble maitre de son propre sujet.

Le reste de l’album se comporte de la même façon, on part d’une base commune, une envie d’allier les genres, un résultat surprenant qui prendra au dépourvu les non-initiés. N’étant pas adepte du genre, je ne peux que m’incliner par la qualité de chaque chanson, l’unité de l’album et la fougue qui se ressent à travers les chansons. Un coup de frais dans l’univers musical actuel, un petit retour en arrière qui saura faire ressurgir les souvenirs pour ceux qui ont écouté les groupes du genre de la fin du vingtième, un véritable pas en arrière pour un bond en avant. Discloser mérite d’aller loin et d’affirmer sa différence et d’en faire une force. Mention spéciale à la dernière chanson pour l’émotion palpable à son écoute. À découvrir d’urgence !

 

Tracklist :

1. Get Away

2. Let’s Go

3. Political

4. Nicole’s Back

5. On My Way Home

6. Insomnia

7. Cold

8. Together

9. Father

10. Angry Earth

11. Television

12. Jails & Bounds

 

Quentin


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