Emil Bulls – Oceanic

- 26/10/11 12:57

Emil Bulls est un groupe difficile à définir, metal alternatif, influences diverses et variées, tantôt virulent, parfois très doux et bourré d’émotions. Le groupe allemand sort le petit dernier de sa discographie déjà bien remplie, « Oceanic ». Presque inconnu en dehors des contrées teutonnes, les germains nous livrent un petit bijou qui, je l’espère, les fera connaitre mondialement. C’est véritablement un bel album que voilà, étonnant, construit et très bien réalisé. Expérimental dans sa façon de faire, le groupe structure cependant bien assez, les chansons respectent des mélodies qui façonnent des univers et, au fil des morceaux, entrainent un climat de plénitude. Une maitrise parfaite des sonorités, on se laisse conduire par le chant, les cordes, les claviers et la batterie comme sur des vagues métissées. Bien qu’il soit diversifié, le disque garde le même fil conducteur, des différences, Emil Bulls a su construire une unité.

L’introduction, pesante, atmosphérique, relevée par une voix originale, douce, une batterie de corps d’armées, des violons et j’en passe laisse filtrer la future montée en puissance des titres. La transition se fait donc parfaitement, avec « Epiphany » première chanson partant sur une voix saturée. Cris, voix rauques, riffs bien conçus, la puissance de cette mise en bouche fait plaisir à voir. Les mélanges si bien assemblés pourraient contenter un fan de pur hardcore comme un amoureux de stoner. Impossible de définir le style des musiciens germaniques, des parties électroniques, de la rage, des moments de repos qui ne tombent pas dans la caricature du métacarpe, c’est très agréable à écouter pour la peine qu’on soit réceptif à leurs idées et ouvert à tout. Les refrains sont la clef de voute de nombre de chansons, ils se retiennent facilement, donnent une dimension différente à chaque titre et donnent envie de plus. « The Jaws Of Oblivion » en est le parfait exemple, cette chanson tellement bien étudiée mériterait d’avoir un clip à son nom. Des titres qui sont à la limite de chaque frontière, punk parfois comme sur « Not Tonight Josephine » ou du hardcore old school comme « We Don’t Believe In Ifs ».

Quiconque découvrant le groupe devra se passer plusieurs fois les quatorze titres avant de pouvoir apprécier à la juste valeur la globalité de cet océan. Chantant en anglais et rivalisant d’inventivité on se demande alors pourquoi le groupe tarde à percer dans nos contrées. Jouissant d’une force que les jeunes groupes n’ont pas, l’expérience ainsi qu’une maturité et une personnalité forte, Emil Bulls est un réel survivant dans cette période où guitare électrique et gros ampli rime avec breakdown. « The Saddest Man On Earth Is The Boy Who Never Weeps », ma petite préférée, bien que son nom soit impossible à retenir, est une chanson à base de piano, basse et de guitares cleans, il s’agit là de quelque chose de beaucoup plus proche de Jimmy Eat World que de Metallica.

En conclusion il faut avouer que pour les néophytes cette galette sera plus qu’atypique, complexe, mais une fois bercé par les mélodies et harmonies que le groupe nous sert sur un plateau d’argent, la mixture en devient délicieuse et très concrète. Une jolie découverte à recommander à tous.

 

 

Tracklist :

01. The Concubines Of Debauchery

02. Epiphany

03. Between The Devil And The Deep Blue Sea

04. The Jaws Of Oblivion

05. Not Tonight Josephine

06. Battle Royal

07. I Bow To You

08. We Don’t Believe In Ifs

09. The Saddest Man On Earth Is The Boy Who Never Weeps

10. All Systems Go

11. Lessons From Losses

12. The Knight In Shining Armour

13. Ghosts

14. Dancing On The Moon

 

 

Quentin Leprince

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