Emmure – « Slave to the Game »

- 25/03/12 19:13

 

Le retour rapide des deathcoreux du Connecticut n’annonçait rien de bon quant à l’évolution de leur son, qui avait su resté puissant sur Speaker of the Dead mais qui manquait un peu de diversité pour qu’on garde un bon souvenir de l’album entier, non pas de trois ou quatre pistes comme ce fut le cas (« Children of Cybertron », « Demons With Ryu », « Solar Flare Homicide » pour les curieux. C’est donc à peine un an plus tard qu’ils remettent le couvert avec Slave to the Game, un album à l’ambiance arcade comme en témoigne son univers design coloré, 90′s et kitsch.

Son intitulé laisse entrevoir la question, Emmure est-il devenu l’esclave de son propre son, pris au piège dans un jeu diabolique aux engrenages tumultueux qui leur interdit de jouer autre chose que les mêmes tonalités encore et encore (et encore) ? L’album commence vraiment bien avec une introduction quasiment inutile mais qui ouvre pour le single « Protoman », violent, brut, bref un morceau labellé Emmure. La piste est bonne, instaurant dans son dernier tiers des riffs un peu plus aigus, en dehors de leur zone de confort, amenant l’ambiance à se repenser pour donner plus de personnalité au morceau. Hélas poudre aux yeux que c’était, car aussi bons et jouissifs soient-elles, les trois prochaines pistes se ressembleront cruellement. Ce que certains n’hésiteront pas à qualifier de blague, moi j’y vois quelque chose de triste, Emmure ne sait tout simplement pas faire quelque chose de différent que le son dans lequel ils sont parfaitement à l’aise. Loin de moi l’idée de leur faire un procès, car comme je l’ai précisé leur son très violent et saccadé se transforme assez vite en défouloir salvateur (mention spécial pour « Bison Diaries » pour les métalleux que nous sommes). C’est « juste » dommage.

Un interlude intelligent qui aurait mérité d’être approfondi et on repart pour de la purée en pleine face. La violence déployée sur « Cross Over Attack » est à peine croyable, très dynamique le morceau remplira surement des hopitaux en concert. La mélodie fluide (pour une fois) en background aide le morceau à se poser un peu plus et gagne en potentiel de réécoute. Sur le chant, Frankie Palmeri reste le même, puissant, gras et un peu flippant sur les screams, impeccable sur les mi-rap/mi-spoken words qui ont fait le charme et le succès du groupe. En revanche les simples phrases paresseusement lues pendant les morceaux, supposées amener quelque chose de plus posé, ne marchent vraiment pas et peuvent même agacer par leur récurrence. J’ai déjà parlé des riffs, pour ce qui est de la batterie, le nouveau venu Mark Castillo fait le taff, sans que le son de son instrument ne soit particulièrement mis en valeur. Avec « MDMA » c’est la même remarque que pour « Cross Over Attack », plus mélodique, moins de breaks et de two steps à outrance, une rythmique efficace et un tempo qui nous laisse le temps de respirer, voilà comment j’aime mon Emmure (tout en appréciant du bon gros roxage de poulet de temps à autres). Le petit passage en a capela sur la toute fin du morceau vaut ses cacahuètes.

Toujours aussi violent, Slave to the Game ne décevra pas les amoureux d’Emmure, il ravira même les fans de la première heures. Pour les oreilles un peu plus pointues qui auraient apprécié un son plus travaillé quitte à attendre quelques mois, l’album risque de laisser perplexe. Emmure joue la sécurité avec cette album, peut-être est-ce reculer pour mieux sauter, c’est en tout cas mon souhait.

 

 

Tracklist :

01. Insert Coin

02. Protoman

03. She Gave Her Heart To Deadpool

04. I Am Onslaught

05. Bison Diaries

06. Poltergeist

07. Cross Over Attack

08. Umar Dumps Dormammu

09. Blackheart Reigns

10. MDMA

11. War Begins With You

12. A.I

 

 

Tommy

 

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