Festival de Nîmes – 17 Juillet 2012 (The All-American Rejects, Skip The Use, Sum 41, Blink 182)

- 23/07/12 18:01

Quand on arrive à Nîmes, la première chose qui nous frappe c’est la beauté des Arènes, lieu historique pouvant contenir jusqu’à 14 000 spectateurs. La deuxième chose qui nous frappe … c’est le soleil ! En effet, il ne devait pas faire loin de 40° en ce beau mardi de Juillet, si bien qu’on se demande comment les quelques festivaliers déjà présents en début d’après-midi ont fait pour rester en plein soleil pendant plusieurs heures dans l’espoir de s’assurer un bon placement dans la fosse.

Histoire de patienter, il était possible de faire un tour du côté des stands situés en extérieur, à côté de l’entrée (merchandising des groupes, Keep A Breast et Macbeth).

A 18h30, les portes s’ouvrent sur un intérieur tout aussi majestueux que l’extérieur. Décor à la fois agréable et impressionnant pour un festival. On pourra tout de même noter l’inconfort des bancs en bois dans les gradins, peut-être une manière d’inciter les gens à se lever plus volontiers pendant les diverses prestations de la soirée …

Une heure plus tard, alors que les Arènes se remplissent tout doucement, les All-American Rejects débarquent sur scène avec le tube qui les a fait connaître, Dirty Little Secret. Tyson, le chanteur du groupe, s’imprègne totalement du lieu en déclarant « I am Spartacus! », le tout ponctué d’un rire de dément. Il nous annonce également qu’en dix années de carrière, le groupe n’a jamais joué dans un endroit aussi beau. La formation possède une énergie certaine, les musiciens arpentant la scène de long en large. C’est d’ailleurs Matt Rubano, ex-bassiste de Taking Back Sunday et donc habitué des grandes scènes, qui, depuis désormais quelques mois, assure la partie basse quand le groupe est en tournée. Tyson reprendra cependant son rôle de bassiste sur Swing Swing, tout premier single du groupe, sortit il y a maintenant dix ans. Il ponctuera également le set de petites danses dont lui seul a le secret. Après un Move Along qui fera sautiller le public, le groupe nous quitte sur le hit Gives You Hell reprit par un public désormais bien réveillé. Les Américains, visiblement ravis, quittent la scène sous les applaudissements du public, après une prestation d’un peu moins de quarante minutes.

 

A 20h30, c’est Skip The Use qui prend le relais. Le point fort du groupe ? Il est français, la communication avec le public s’annonce donc plus simple et efficace. Point faible ? Leur style electro rock dansant, un peu en décalage avec le « thème » de la soirée plus ou moins pop punk/punk rock et visant un public dans l’ensemble plutôt jeune. Ceci étant dit, on aurait pu penser qu’il serait difficile pour le groupe, sûrement peu ou pas connu par un tel public, de s’intégrer. Mais c’est sans compter sur l’énergie hors norme du chanteur, Mat Bad. En effet, en plus d’assurer le show sur scène en courant de droite à gauche et en bondissant dans les airs, il est un maître de la communication et fait monter nettement l’ambiance, faisant participer toute l’assistance. On aura alors droit à des moments assez impressionnants comme celui où tous les spectateurs en fosse ont été invités à se déplacer sur la gauche, puis sur la droite au rythme de la musique. Au moment où le groupe nous interprète son tube Ghost, j’entends murmurer autour de moi. Et oui, c’est Skip The Use qui interprète ce morceau que vous avez déjà forcément dû entendre sans en connaître l’auteur ! Vient ensuite le moment de la dite « chanson romantique » qui, en fait, ne l’est pas tant car comme l’explique Mat, « nous on en a rien à foutre alors on va la dédier au monsieur avec la barbe qui a presque plus de cheveux ! », déclenchant ainsi les rires du public. Pour marquer le coup, le groupe nous gratifiera également d’un morceau « 100% punk », Don’t Wanna Be A Star. Mission accomplie pour ce groupe visiblement taillé pour la scène, le public est chaud !

Dans les Arènes, la fosse est aux deux tiers pleine, les tribunes les plus proches de la scène sont vides et seules quelques personnes ont pris place dans l’amphithéâtre (la partie haute des tribunes). Vous l’aurez compris, le concert n’était pas complet, mais cela n’a en rien empêché la bonne ambiance, que ce soit dans le public ou sur scène.

 

 

Allez, on passe au gros morceau de la soirée, Sum 41, un des deux grands noms à l’affiche. Entre Sum 41 et la France, c’est une véritable histoire d’amour puisque les canadiens ont décidé de faire 41 dates dans notre pays en un an. A cause de quelques contre-temps, l’entreprise prendra un peu plus longtemps mais on peut néanmoins saluer l’effort !

Le groupe débarque sur scène avec un Deryck Whibley tout auréolé de cheveux rouges pour nous interpréter Reason To Believe, première piste de Screaming Bloody Murder, le dernier album en date du groupe. Le public est en forme, les crowd surf qui étaient auparavant timides deviennent de plus en plus fréquents, et même dans les gradins, on remarque qu’une bonne partie des spectateurs est debout. Très vite, le groupe nous offre le tube de sa carrière, In Too Deep, où tout le public ne fait qu’un, sautant en rythme sur le refrain. C’est la folie dans la fosse, Deryck ira même jusqu’à dédier un des morceaux « à tous ceux qui vont mourir à un moment donné là-dedans ! ». Pendant We’re All To Blame, Deryck sépare comme à son habitude le public en deux pour voir qui criera « Sacrifice » le plus fort. Les personnes présentes font preuve de bonne volonté mais, faute de vraiment comprendre ce que dit le chanteur (« sacrifice as loud as you can »), on aura d’avantage droit à un « yeah ! » collectif qu’à un « sacrifice! » véritablement audible. Peu importe, le groupe est conquis et le public aussi. Le quatuor nous offrira également une très bonne reprise du We Will Rock You de Queen doté pour l’occasion d’un tempo plus rapide lui donnant un aspect plus punk. Après un Fat Lip incendiaire qui achèvera de nombreuses personnes dans la fosse, Sum 41 quitte la scène après moins d’une heure de show. Certainement pas assez pour les fans, mais on compte sur les canadiens pour revenir très vite par chez nous, et cette fois en tête d’affiche.

 

 

A 23h10, c’est au tour des rois de la soirée d’entrer en scène, j’ai nommé Blink 182 ! Les choses sérieuses commencent d’emblée avec un des tubes du groupe, Feeling This. Le trio semble en forme avec un Mark Hoppus qui traverse la scène en sautillant et un Travis Barker qui frappe sur ses fûts tel un bûcheron. Tom Delonge, quant à lui, restera un peu plus statique mais nous livrera néanmoins une bonne prestation malgré une voix pas toujours juste.

Tous ceux qui ont déjà vu un concert de Blink 182 le savent, on peut assister à des choses assez particulières. La preuve en est quand le groupe décide de jouer Happy Holidays, You Bastard dans le noir complet, sans raison apparente, juste histoire de s’amuser un peu.

Car tout est propice à l’amusement pour le groupe, comme l’arène qui a visiblement eu un impact sur Mark qui n’a pas pu s’empêcher de nous faire remarquer avec humour que c’est ici que Russell Crowe a tourné le film Gladiator. C’est d’ailleurs lui (Mark, pas Russell !) qui s’occupera, la plupart du temps, de la partie communication, très souvent accueilli par les rires du public.

Si les morceaux les plus récents (Ghost On The Dancefloor, Up All Night) n’ont qu’un succès modéré, le public se déchaîne sur les cultes What’s My Age Again? ou encore All The Small Things pou n’en citer que deux. Mais Blink c’est aussi et surtout de grands moments de poésie comme le prouve Fuck A Dog et les charmantes blagues du groupe telle la magnifique éructation de Tom après extinction des lumières entre deux morceaux, lui permettant de rejeter la faute sur un pauvre technicien qui passait par là. Très basique mais on sait à quoi s’attendre quand on se rend à un concert de Blink et, je dirais même mieux, on n’attend que ça !

Après Josie, le groupe quitte la scène pendant quelques minutes avant que Travis ne revienne… c’est l’heure de son classique solo. Comme à son habitude, le batteur nous offre une prestation hallucinante sur Can A Drummer Get Some. Il est d’ailleurs acclamé par tous. Mark et Tom reviennent ensuite sur scène pour Carousel et Dammit avant de nous quitter avec le cultissime Family Reunion. Mark reste cependant sur scène et nous demande si nous sommes prêts pour le « grand finalé ». Sous les applaudissements du public, il nous offre un « solo » d’approximativement cinq secondes avant de faire la révérence, déclenchant, encore une fois, les rires du public. A n’en pas douter, de quoi faire de l’ombre à Travis …

 

Le tout se termine vers 0h30. La fatigue mais aussi et surtout la joie peut se lire sur les visages des nombreuses personnes s’agglutinant vers la sortie. En espérant qu’un accueil si chaleureux donne envie à ce genre de groupes de venir plus souvent dans cette partie du pays !

 

Marie-Audrey Esposito


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